http://www.lexpressiondz.com/T20040424/ZA4-0.htm
VIVE
TENSION À BARAKI
6000
citoyens menacés d’expulsion
24
2004 - Page : 3
La tension reste vive dans cette
localité et les habitants de la cité promettent des «actions d’envergure».
Près
de 6000 habitants de la cité Diar El Baraka, à Baraki, ont été «chassés»
manu militari de leurs logements qu’ils occupaient depuis plusieurs années.
«Nous ne quitterons pas nos maisons, et si les autorités locales persistent
à penser qu’elles peuvent nous expulser par la force, alors elles devront
nous tuer d’abord.» Voilà donc lancé le défi que 756 familles «proposent»
à l’administration du logement de la wilaya d’Alger.
Un millier de citoyens était regroupé autour de la cité Diar El Baraka, ex-Bengana,
à Baraki, pour protester contre ce qu’ils qualifient de «mépris total»
envers les habitants de la cité et «provocation irresponsable» de l’administration
locale. Une pétition circulait, hier encore, de maison en maison. 756
responsables de famille y ont déjà apposé leur signature. La pétition,
rédigée en langue arabe, exprime «l’indignation» des habitants de
Diar El Baraka que disent être «outrés» par la démarche «irresponsable»
des responsables locaux et des services de wilaya qui, «sans prévenir»
personne, ont tenté un «coup de force» pour jeter les habitants hors
de leurs maisons, pour les reloger dans des chalets de Bentalha.
Cette procédure, dit la pétition, relève d’un «abus d’autorité»
et un «manquement grave envers les droits des citoyens à être les premiers
informés de décision les concernant». Dès jeudi matin, les «camions
du déménagement» sont présents. Les habitants protestent et refusent de
faire sortir leurs meubles. «Tenez, même le déménagement est payant,
comme si c’était nous qui avions proposé de partir», ironise un
habitant. Devant le refus de quitter leurs maisons, les autorités locales
demandent une perquisition et la police vient à la rescousse. S’ensuit alors,
au milieu des cris de jeunes enfants et de mères de famille, de jets de pierres
et de tirs de sommation, un interminable vacarme qui menace de tourner à la
confrontation directe.
Des officiers de
Un citoyen dit : «Ils ont terrorisé nos femmes et nos enfants, et les élus
locaux, des gens du MRN, se sont cachés pour ne pas avoir à répondre à notre
protestation». Un autre : «Les menteurs ! Ils ont affirmé vouloir nous
loger à Bentalha, alors qu’à Bentalha, il n’y a que 250 chalets, et que
nous sommes 756 familles. En fait, les camions qui ont été dépêchés pour
nous ‘’évacuer’’ avaient des ordres de mission pour Thénia et Reghaïa.
On tient ça de la bouche même des chauffeurs. Les élus, les responsables
locaux et l’administration des logements de la wilaya n’ont aucun scrupule
à mentir et à abuser de la bonne foi de gens humbles en privant les premiers
concernés de leurs droits de savoir de quoi retourne toute cette comédie de
mauvais goût !» La cité El Baraka n’est ni un bidonville ni une ville
bidon, mais bien une cité occupée par des petites gens qui demandent plus de
respect et plus de considération de la part de responsables locaux qui ont à
apprendre en matière de communication de proximité.
http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=18265&idc=41
24-04-2004
Les émeutes sont de retour
Au
lendemain de l'élection présidentielle, la colère est montée crescendo chez
les citoyens de différentes localités du pays qui sont revenus à la charge
pour exiger de nouveau la prise en charge de leurs problèmes sociaux. Des
problèmes au quotidien à l'image du logement et de l'emploi et qui tardent à
être réglés, exacerbant ainsi la tension chez les populations. Ces dernières
n'ont pas trouvé mieux que d'investir la rue pour exprimer leur ras-le-bol. En
effet, la protestation était au rendez-vous ce week-end dans plusieurs régions
du pays. Ouargla, Bordj Bou Arréridj, Laghouat et même la capitale ont connu
des émeutes ce jeudi. Dans la première wilaya, les jeunes chômeurs sont
sortis pour dénoncer l'octroi de 800 postes de travail (sur les 1 500 promis)
à des demandeurs qui ne sont pas originaires de cette même région. Les
contestataires ont été fortement réprimés par les forces de sécurité, la
manifestation des jeunes Ouarglis n'a pas duré longtemps ce jeudi, selon des
citoyens que nous avons joints hier par téléphone. Mais une chose est sûre,
les chômeurs de cette région pétrolière ne sont pas près de lâcher
d'autant que les promesses tenues par les représentants du gouvernement qui s'y
sont déplacés en mars avant le début de la campagne électorale pour apaiser
la situation n'ont pas été concrétisées. De même pour les mesures
d'apaisement prises à cet effet. Les jeunes de Ouargla se disent toujours
marginalisés au profit des demandeurs d'emplois venant du nord du pays.
A Laghouat, ce sont les citoyens de la commune de Guegu qui se sont soulevés
contre la mauvaise gestion de leur localité. Pour cela, ils demandent
carrément le départ du maire en organisant des sit-in quotidiens devant le
siège de l'APC pour demander l'installation d'une commission d'enquête sur la
gestion de la commune. Toujours pour des revendications sociales liées au
logement et à l'emploi, les jeunes d'El Hammadia, une localité distante de
A Alger, les représentants de 780 familles sont sortis dans la rue, jeudi à
Baraki, pour rejeter la décision prise par les autorités locales concernant
leur relogement dans des chalets. Des affrontements ont d'ailleurs éclaté
jeudi entre les manifestants et les forces de sécurité. Les émeutes ont
également marqué au cours du mois d'avril d'autres wilayas telles qu'Aïn
Defla, Annaba et Timimoun. L'élection passée, les populations de certaines
communes, notamment les plus démunies de ces wilayas, ont exprimé leur colère
face à la détérioration de leurs conditions de vie en renouant avec les
manifestations et en saccageant, bien sûr, les édifices publics. Les
revendications que ne cessent de poser les citoyens constituent les dossiers
lourds du prochain gouvernement dont la mission s'annonce difficile sur ce plan.
Car il s'agit de répondre aux attentes de toutes ces populations qui veulent en
finir avec la marginalisation.
S. I.
http://www.google.fr/search?q=cache:VR6NK6__7mwJ:www.liberte-algerie.com/edit.php%3Fid%3D23287+baraki+%2B+affrontements&hl=fr
N° 3519 24/4/2004
Aprés
des menaces d’expulsion à l’encontre de dizaines de familles
Emeutes à Baraki
Par
Karim Kebir
Les
affrontements avec les forces de l’ordre ont duré près de quatre heures.
Les habitants de la cité Diar El-Baraka refusent de rejoindre les chalets qui
leur ont été attribués.
Hier
encore, des pneus incendiés jonchaient l’entrée de la cité Diar El-Baraka.
Quatorze printemps au compteur, le petit Omar porte toujours les stigmates de
la matraque du policier et un certificat de vingt et un jours d’incapacité
délivré par le médecin. Sur les murs qui font office de clôture à l’école,
des graffitis griffonnés par des mains anonymes traduisent déjà le
sentiment général : “on veut des logements décents”.Baraki, à
La quadrature du cercle
Cependant,
les aveux divergent sur la question de la délocalisation. Si certains
affirment “qu’ils ne vont pas sortir”, d’autres en revanche
soutiennent qu’ils sont disposés à la condition de les affecter dans des
logements décents. Enfin, d’autres avancent que 47 familles sont prêtes à
rejoindre les chalets. Mieux encore, à se fier au témoignage d’un
délégué du comité du quartier, un compromis a été trouvé avec les
autorités locales pour reporter la délocalisation à l’été en raison de
la scolarité des enfants. “On s’est entendu que la délocalisation se
fera l’été. qu’ils nous donnent le lieu de l’emplacement de nos futurs
logements avec l’appui d’un arrêté et enfin la constitution d’une
commission pour le suivi du relogement”, raconte ce délégué. “Le
wali-délégué nous a promis qu’il nous informera”, dit-il. Ce n’est
que mercredi soir, ajoute-t-il, qu’un élu ivre mort est venu nous informer
“qu’ils allaient nous déloger le lendemain”. Un habitant lui est
catégorique : il n’est pas prêt de partir. D’abord, il a trop dépensé
d’argent pour la réfection de son appartement et ensuite il raconte,
pièces justificatives à l’appui, qu’en 1989, un arrêté lui signifiant
qu’il bénéficiera d’un logement dans la cité des 600-logements
construite à quelques mètres de Diar El-Baraka lui a été délivré. “Et
à ce jour, je n’ai pas eu ce logement alors que j’ai versé l’argent.
Et ils veulent m’envoyer dans un chalet”, dit-il, irrité. Il raconte
même que certains résidents ont bénéficié de lots de terrain qu’ils ont
vendus sans compter l’aide de 14 millions.
La mafia du foncier pointée du doigt
Comme
lui, d’autres témoins affirment qu’ils résident dans cette cité depuis
40 ans. “On a des actes de propriété depuis
K. K.
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2004/04/25/print-2-8733.php
Dimanche
25 Avril 2004
Actualités : LA TENSION N'A PAS BAISSE A BARAKI
«Nous ne nous laisserons pas faire»
La
tension n’était toujours pas tombée hier en fin d’après-midi à la cité
Diar-El-Baraka, à Baraki. Après un week-end chargé en émotions, notamment
jeudi dernier où des affrontements ont eu lieu avec les services de sécurité
locaux, plus de la moitié des habitants était encore prête à utiliser tous
les moyens pour ne pas se laisser faire. Vers 10h20, à notre arrivée à ladite
localité, les citoyens s’étaient attroupés devant les entrées de la cité
ou bien en face de la salle omnisports.
«Nous ne sommes pas partis travailler. Une journée de salaire s’est envolée
par leur faute», a crié en notre direction un citoyen. Et un autre de
renchérir : «Il y a même des parents qui ont refusé de laisser leurs enfants
partir à l’école par crainte. Nous ne savons pas à quoi s’attendre». L’établissement
en question se trouve à quelques mètres de là. Les résidents paraissaient un
peu mieux organisés que la veille pour faire «échouer la politique du mépris
des autorités». «La dignité et la fierté… ? Du béton au carton », «Non
au terrorisme administratif » et «Elles sont où la fierté et la dignité
?». Tels sont les slogans écrits sur les banderoles qui ont été accrochées
à l’entrée et à l’intérieur de la cité. «C’est une manière de
narguer le président de
«Ouyahia
va arriver !»
Dès notre
arrivée à la cité, nous nous sommes dirigés directement vers la maison de
Mohamed, un délégué du quartier qui nous accueillit chez-lui la veille. Il
nous a annoncé d’un air fier : «Le Chef de gouvernement va arriver
incessamment. Nous l’avons appris de sources sûres. Nous allons l’attendre
pour tout lui expliquer.» Nous apprendrons un peu plus tard que c’était une
rumeur qui a été lancée vendredi soir pour que les citoyens n’entreprennent
pas la marche prévue en direction de la mairie. A ce sujet, un petit tour du
côté de l’APC nous indiquera que les autorités se sont préparées à toute
éventualité. L’édifice était en effet barricadé au niveau des deux
entrées, et les éléments de la sécurité y étaient présents en force.
Même scénario du côté de la salle omnisports, où avait lieu à partir de 10
heures, une réunion importante. Elle y regroupait le wali délégué de Baraki,
M. Aïssa Kaïd, et d’autres responsables. Nous tenterons à plusieurs
reprises d’accéder à la pièce sans succès. Les policiers qui étaient
postés à l’entrée nous l’interdisaient vigoureusement. Au fil des minutes
qui passaient, on pouvait remarquer aisément la venue des renforts en force. Le
parking de la salle comptait pas moins d’une dizaine de Nissan, des policiers
en uniforme des grands jours «anti-émeute» et quatre camions de
déménagement. A la sortie de deux de ces engins, les esprits s’échauffent
très vite et les citoyens paniquent. Ainsi, vers 12h10, des pneus ont été
brûlés à l’entrée de la cité. Ils ne seront éteints qu’après une
dizaine de minutes par leurs voisins pour les apaiser. Après quoi, quelques
délégués qui paraissaient choisis, ont été appelés pour assister à la
réunion. Ils nous apprendront un peu plus tard qu’un compromis aurait été
trouvé.
La valse des chiffres
A la sortie de la réunion, et devant l’insistance des journalistes, un
point de presse a été improvisé par le wali délégué et le directeur de
logement de la wilaya d’Alger au siège de la daïra. En esquivant quelques
questions, M. Kaïd a affirmé que «ce ne seront que les familles qui sont au
nombre de 57 et qui accepteront de vivre momentanément dans les chalets qui
seront délogées». Un chiffre réfuté par les délégués de la cité. Ils
nous ont affirmé que «seules 29 ont accepté, vu leurs conditions de vie des
plus déplorables ». Pour M. Kaïd, du moment que des familles vont
déménager, une partie des habitations sera détruite pour que les appartements
soient construits. Il dira : «Ce sera un exemple pour les autres. Ils vont
accepter ce changement après 9 mois, date de la fin des constructions. » Il a
ajouté que c’est un projet qui date de 1987 et qui concerne depuis 11 000
habitants. «Tous ceux qui ont accepté de déménager, il leur a été
délivré un reçu qui stipule, dans trois articles, que l’OPGI de Hussein-Dey
s’engage à délivrer le logement dès la fin des constructions. Et de l’autre
côté, les citoyens devront restituer les chalets.» A la question de savoir si
les habitants étaient informés avant jeudi , le wali délégué a affirmé que
«oui, et cela une dizaine de jours avant». A quoi, Salah, un habitant, s’est
exclamé : «Si on déménage, peut-on envoyer nos enfants à l’école !?.»
Même si des garanties ont été données, les habitants restent sceptiques :
«Nous n’avons plus confiance en eux. Ce qu’ils ont fait jeudi dernier a
cassé le seul lien de confiance qui restait», nous a déclaré un habitant. Un
sentiment partagé par la majorité de la population.
Des chalets qui ne sont pas prêts
En voulant savoir un peu plus sur les 250 «fameux» chalets et qui doivent
accueillir… plus de 300 familles, nous nous sommes rendus au site. La
première impression qu’on a eue est qu’ils n’ont pas encore été
achevés. Nous y rencontrons une famille qui attendait ses affaires pour pouvoir
s’installer. «Nous avons choisi de venir ici, car nous vivons avec quatre
autres familles», nous a déclaré la grand-mère. «On ne sait pas vraiment
où nous allons. Mais c’est mieux que rien», a renchéri sa petite-fille. Les
chalets comptent deux minuscules chambres, un petit hall et des toilettes.
Concernant les commodités, elles étaient dans un état désastreux. L’électricité
n’était pas encore installée dans toutes les chambres. Des ouvriers s’activaient
encore à l’extérieur. Des flaques d’eau se sont formées entre les
chalets. Les sanitaires n’étaient toujours pas placés pour toutes les
habitations. Les citoyens que nous avions quittés vers 16 heures nous ont
donné rendez-vous pour aujourd’hui : «Ils vont sûrement nous faire un
coup.» Il semblerait que les services de sécurité aient reçu des renforts
pour être prêts : «Il se prépare quelque chose». «Ils sont encore plus
nombreux de chaque côté de la cité, bien cachés», nous a affirmé un autre
habitant. Les résidents restent ainsi mobilisé. Ils demandent la venue d’un
représentant de la justice, de la wilaya et d’un huissier de justice pour
déménager vers les chalets. «Sinon, on ne bougera pas…»
Meriem
Ouyahia
http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=18394&idc=41
La
quasi-totalité des familles de la cité Diar El Baraka refuse de rejoindre les
chalets
«
Il n'est pas question de céder au chantage des autorités »
Meziane
Boubadjou
27-04-2004
Un climat de tension règne toujours au niveau de la cité Diar El Baraka, dans
la commune de Baraki, à Alger après avoir été le théâtre de violentes
émeutes entre les habitants et les forces de l'ordre venues pour les déloger
le week-end dernier. Le risque d'assister encore à des scènes similaires de
violence durant les prochains jours demeure toujours. L'intervention des forces
antiémeute postées à chaque entrée de la cité a été perçue par les
habitants comme une forme de provocation. D'où d'ailleurs le refus de la grande
majorité des familles d'évacuer leurs logements. Elles sont exactement au
nombre de 700, selon leurs représentants. Pour le moment, les autorités de
wilaya n'ont réussi à déloger qu'une quarantaine. Ces dernières ont été
relogées dimanche dernier dans des chalets montés à Bentalha. « Le souci
majeur du wali délégué et consorts est sans conteste de raser à n'importe
quel prix nos habitations. Mais une chose est sûre, c'est qu'on est là pour
lui tenir tête », précise Abdallah, dit « le Rebelle de la cité ». Pour ce
dernier et ses voisins, il n'est pas question d'évacuer leurs logements quitte
à être emprisonné. « Il faut que le wali d'Alger prenne conscience de notre
position. Logiquement, le dernier mot revient aux habitants si nous étions dans
un pays qui se respecte », ajoute le jeune Abdallah. Cependant, le souhait
majeur des habitants est la visite du président de
« Notre cas, indique-t-il, reste un exemple patent de l'injustice vécue à
grande échelle par les Algériens. » Par ailleurs, après la matraque, les
habitants font face aujourd'hui au harcèlement quotidien des autorités
publiques : « Des coupures de courant et d'eau ont été constatées déjà
lundi dernier », affirme notre interlocuteur, qui qualifie ces agissements de
véritable chantage. « Voilà l'Algérie de la fierté et de la dignité
promise par le président de
Meziane Boubadjou