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LE MATIN
Violentes
manifestations à Timimoun
Djoumi Abdelkader
07-04-2004
La ville de Timimoun a vécu dans la nuit de lundi un
climat insurrectionnel qu'elle n'est pas près d'oublier de sitôt. Ainsi, des
jeunes, deux cents environ, prenant le départ de la cité des 200-Logements,
ont envahi les rues de la ville pour clamer haut et fort leur ras-le-bol à
l'endroit d'un pouvoir qui n'a rien d'autre à offrir que le mépris ou la
répression. Des édifices publics (cadastre, impôts, véhicules), symboles de
l'Etat, ont bien sûr fait les frais de ces émeutes, comme cela a toujours
été le cas d'ailleurs dans ce genre d'événements. A la suite de
l'intervention des services de sécurité, une vingtaine de personnes ont été
interpellées pour être relâchées par la suite. Le wali d'Adrar s'est rendu
au lendemain de ces manifestations sur les lieux pour s'enquérir de la
situation.
Après des pourparlers qui ont duré des heures avec les autorités locales et
les représentants des émeutiers qui lui ont fait part de leurs revendications,
notamment l'emploi, le logement et le départ du premier vice-président de l'APC,
le premier responsable de la wilaya a reconnu la légitimité des
préoccupations des jeunes et formulé des promesses dans ce sens. A l'issue de
cette réunion, le premier vice-président a déposé sa démission. Il faut
relever qu'aucun blessé n'est à déplorer.
Aujourd'hui, Timimoun a retrouvé son calme en attendant des jours meilleurs.
Djoumi Abdelkader
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Les émeutes sont de retour
S. I.
24-04-2004
Au
lendemain de l'élection présidentielle, la colère est montée crescendo chez
les citoyens de différentes localités du pays qui sont revenus à la charge
pour exiger de nouveau la prise en charge de leurs problèmes sociaux. Des
problèmes au quotidien à l'image du logement et de l'emploi et qui tardent à
être réglés, exacerbant ainsi la tension chez les populations. Ces dernières
n'ont pas trouvé mieux que d'investir la rue pour exprimer leur ras-le-bol. En
effet, la protestation était au rendez-vous ce week-end dans plusieurs régions
du pays. Ouargla, Bordj Bou Arréridj, Laghouat et même la capitale ont connu
des émeutes ce jeudi. Dans la première wilaya, les jeunes chômeurs sont
sortis pour dénoncer l'octroi de 800 postes de travail (sur les 1 500 promis)
à des demandeurs qui ne sont pas originaires de cette même région. Les
contestataires ont été fortement réprimés par les forces de sécurité, la
manifestation des jeunes Ouarglis n'a pas duré longtemps ce jeudi, selon des
citoyens que nous avons joints hier par téléphone. Mais une chose est sûre,
les chômeurs de cette région pétrolière ne sont pas près de lâcher
d'autant que les promesses tenues par les représentants du gouvernement qui s'y
sont déplacés en mars avant le début de la campagne électorale pour apaiser
la situation n'ont pas été concrétisées. De même pour les mesures
d'apaisement prises à cet effet. Les jeunes de Ouargla se disent toujours
marginalisés au profit des demandeurs d'emplois venant du nord du pays.
A Laghouat, ce sont les citoyens de la commune de Guegu qui se sont soulevés
contre la mauvaise gestion de leur localité. Pour cela, ils demandent
carrément le départ du maire en organisant des sit-in quotidiens devant le
siège de l'APC pour demander l'installation d'une commission d'enquête sur la
gestion de la commune. Toujours pour des revendications sociales liées au
logement et à l'emploi, les jeunes d'El Hammadia, une localité distante de
A Alger, les représentants de 780 familles sont sortis dans la rue, jeudi à
Baraki, pour rejeter la décision prise par les autorités locales concernant
leur relogement dans des chalets. Des affrontements ont d'ailleurs éclaté
jeudi entre les manifestants et les forces de sécurité. Les émeutes ont
également marqué au cours du mois d'avril d'autres wilayas telles qu'Aïn
Defla, Annaba et Timimoun. L'élection passée, les populations de certaines
communes, notamment les plus démunies de ces wilayas, ont exprimé leur colère
face à la détérioration de leurs conditions de vie en renouant avec les
manifestations et en saccageant, bien sûr, les édifices publics. Les
revendications que ne cessent de poser les citoyens constituent les dossiers
lourds du prochain gouvernement dont la mission s'annonce difficile sur ce plan.
Car il s'agit de répondre aux attentes de toutes ces populations qui veulent en
finir avec la marginalisation.
S. I.