http://www.grioo.com/info3298.html#

1 mort et 3 blessés lors d'émeutes à Conakry

Grioo.com – 03/11/2004 Il y a 13 heures

Les manifestants portestent contre la hausse des tarifs d'électricité

Par Redaction Grioo.com

Des émeutes ont fait au moins un mort et trois blessés graves mardi à Pita, à 350 kilomètres au nord de Conakry, à la suite d'une hausse du tarif de l'électricité, a indiqué une source hospitalière sur place jointe par téléphone.
Les violences, qui ont éclaté mardi en milieu de journée, se poursuivaient en milieu d'après-midi, selon des témoins joints par téléphone depuis Conakry.Les émeutes ont fait un nombre indéterminé de blessés légers, selon une source hospitalière locale.Selon cette même source, un des blessés graves devait être évacué sur la capitale guinéenne.Selon les témoins, des coups de feu étaient toujours entendus en ville mardi en milieu d'après-midi.Les blessés auraient été touchés par des tirs à balles réelles des forces de sécurité, selon ces mêmes sources.Selon ces témoins, les usagers en colère ont saccagé le siège local de la compagnie d'électricité, détruit des ordinateurs et brûlé des véhicules appartenant au personnel.Le marché de la ville est fermé, apprend-on de même source.Une source proche des autorités locales et qui n'a pas souhaitée être identifiée a indiqué pour sa part que la révolte des habitants a débuté lorsque sont arrivées les factures envoyées par la SOGEL , la compagnie nationale d'électricité guinéenne, incluant une hausse des tarifs.
AFP

 

http://www.abidjan.net/actualites/article/articles.asp?n=108920

Abidjan.net > Actualités > Le Libéral

Guinée : Après de violentes émeutes, La situation est devenue calme à Pita

Le Libéral - 11/3/2004 11:04:07 PM

La situation était calme mardi soir à Pita ( 350 km au Nord de Conakry), quelques heures après des heurts violents entre forces de l'ordre et émeutiers qui ont fait au moins un mort, a-t-on appris auprès d'habitants contactés depuis Conakry. La ville était calme mardi en début de soirée, l'essentiel de la population ayant déserté les rues dans lesquelles les forces de sécurité continuaient à patrouiller.
Une source proche des autorités locales a indiqué que la révolte des habitants avait été déclenchée par les factures envoyées par la Sogel , la compagnie nationale d'électricité guinéenne, incluant une hausse des tarifs. Des abonnés en colère ont saccagé le siège local de la compagnie d'électricité, détruit des ordinateurs et brûlé des véhicules appartenant au personnel.
Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour disperser les émeutiers, ont indiqué des témoins. Selon ces sources, il y aurait eu au moins trois morts et plus de 30 blessés par balles, dont cinq dans un état jugé critique. Le chirurgien de l'hôpital de Pita, Boubacar Kanté, n'a toutefois confirmé qu'un seul décès.
Trois blessés ont été évacués à l'hôpital national de Donka à Conakry, ajoutent les mêmes sources. Le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation , Kiridi Bangoura, a quitté Conakry dans la soirée pour Pita, afin d'"aider à ramener le calme", a-t-il expliqué.
Le préfet de la ville, Ibrahima Blaky Bangoura, a reçu les chefs des quartiers pour "discuter du problème et ensemble trouver une solution", toujours selon des habitants. La Guinée traverse depuis cinq ans une profonde crise économique, marquée par une forte inflation, un taux de chômage alarmant et un investissement privé quasi-inexistant.

Plus d'articles de « Le Libéral »

 

http://www.tv5.org/TV5Site/info/afp_article.php?rub=../special/afrique&idArticle=041103124231.mqvits6p.xml

Emeutes en Guinée: situation calme mais tendue à Pita

CONAKRY (AFP) - 03/11/2004 12h42 - La situation était calme mais tendue mercredi en milieu de journée à Pita ( 350 km au nord de Conakry), au lendemain d'affrontements sanglants entre manifestants et forces de l'ordre qui ont fait au moins un mort et trois blessés graves, selon des habitants de la ville joints au téléphone depuis Conakry.

Selon ces habitants, de très nombreux militaires venus en renfort de Labé, au nord de la ville, et de Mamou, au sud, ont investi toutes les artères du centre-ville et ses environs, tirant des coups de feu en l'air et empêchant la population de sortir.

Les services administratifs et les commerces étaient fermés, expliquent ces sources, ajoutant que plusieurs personnes ont été arrêtées dans la nuit de mardi à mercredi.

L'habitant décédé mardi, un jeune élève tué par un policier, a été inhumé dans l'intimité familiale. Les autorités craignaient que son enterrement public ne soit à l'origine d'autres émeutes, a expliqué une source locale sous couvert de l'anonymat.

Une réunion regroupant le ministre de l'Administration du territoire, Kiridi Bangoura, arrivé dans la nuit à Pita, le gouverneur de la région administrative de Mamou, Abou Chéri Camara, le préfet de Pita et des notables locaux, s'est tenue mercredi matin dans les locaux de la préfecture sous haute surveillance militaire, a ajouté cette source sans autres précisions.

Le préfet de Pita, El-hadj Ibrahima Blaky Bangoura, interrogé par l'AFP, s'est dit "confiant quant à un dénouement heureux de cette crise".

"Traditionnellement, la population de Pita n'est pas une population guerrière, mais il est aussi à noter que quand elle se fâche, ça se termine toujours dans le sang", a-t-il souligné.

"C'est vrai aussi que le moment est mal choisi pour une augmentation des prix des produits de consommation, mais nous avions dès le départ de la protestation souhaité dialoguer avec les manifestants pour ne pas arriver à ce drame que nous regrettons tous", a expliqué le préfet.

Une source proche des autorités locales et qui n'a pas souhaité être identifiée avait indiqué mardi que la révolte avait éclaté après que les habitants eurent reçu des factures envoyées par la SOGEL , la compagnie nationale d'électricité guinéenne, incluant une hausse des tarifs.

Des abonnés en colère avaient saccagé le siège local de la compagnie d'électricité, détruit des ordinateurs et brûlé des véhicules appartenant au personnel.

Les forces de sécurité avaient tiré à balles réelles pour disperser les émeutiers, ont indiqué des témoins.

Selon ces sources, il y aurait eu au moins trois morts et plus de 30 blessés par balles, dont cinq dans un état jugé critique.

Trois blessés ont été évacués à l'hôpital national de Donka à Conakry, ajoutent ces sources.

La Guinée traverse depuis cinq ans une profonde crise économique, marquée par une forte inflation, un taux de chômage alarmant et un investissement privé quasi-inexistant.

 

http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=43982&SelectRegion=West_Africa&SelectCountry=GUINEA

IRIN News.org

GUINEA : Curfew slapped on town after residents riot over dearer electricity[ This report does not necessarily reflect the views of the United Nations]

Cash-strapped Guineans protest again, this time over electricity prices

©  IRIN

CONAKRY , 3 Nov 2004 (IRIN) - Residents in the Guinean town of Pita were under curfew on Wednesday after rioters went on the rampage over higher electricity prices, the latest in a series of protests to hit the volatile West African nation this year.
Hospital officials and human rights sources told IRIN that one youth had been killed by a stray bullet and several people had been injured when police moved in to quell the unrest, which erupted on Tuesday.
Guinean President Lansana Conte, who has ruled this country for two decades, has had to weather a string of protests this year. Rising food prices and unpaid state salaries have sent teachers, former railway workers, students and hungry youths out onto the streets.
Witnesses in Pita, reached by telephone, said the latest violence flared up when employees working for the national electricity company, EDG, began going from house to house with the latest electricity bills.
“People suddenly started coming from all corners of the town, denouncing the increases," one witness said.
Residents said the electricity company's office had been ransacked and angry protesters had beaten up some employees. The rioters also attacked the local police station, smashing windows there, they added.
Hospital sources said a school boy was hit by a stray bullet and died in hospital.
"Another youth was shot and almost lost his entire chin," one hospital worker said, adding that dozens more were being treated for injuries.
A human rights source said police had fired warning shots into the air and residents said several people had been arrested. On Wednesday police were patrolling the town, some 350 km north-east of the capital, Conakry , to enforce the curfew.
Officials from Conakry and from the region were discussing the situation at a meeting in Pita on Wednesday, but there was no formal response from the government.
With a third of the world's bauxite reserves, an abundance of diamonds, gold and iron ore and plentiful rainfall, Guinea has the potential to be one of the most prosperous countries in West Africa . But per capita income just US $350 per year, and the country's neglected infrastructure is falling apart.
In July, gangs of youths started pillaging trucks of rice in Conakry because the price of Guinea 's staple food had risen to the point where ordinary people in the city could no longer afford to buy it.
Discontent is on the rise and diplomats are also fretting about Conte's health. He is now 70 and diabetes and heart problems mean he cannot walk unassisted.
Diplomats worry that in a country which has known only two authoritarian presidents since independence from France in 1958, Conte has chosen no obvious successor and the country is starting to crumble beneath him.

[ENDS]

 

http://www.rfi.fr/actufr/articles/059/article_31519.asp

Guinée
Article publié le 04/11/2004

Dernière mise à jour le 04/11/2004 à 15:26 (heure de Paris)

La contestation gagne la province
Emeutes à Pita, répression musclée et ordonnée par les autorités politiques et militaires, de nombreuses victimes sont signalées, bref, la Guinée s’enfonce encore un peu plus dans une profonde crise qui dure depuis cinq ans.

A Pita, à quelque 350 kilomètres de Conakry, en plein cœur du pays Peulh, les abonnés de la Société guinéenne d’électricité (SOGEL) ont lancé un mouvement de protestation contre les factures qu’ils ont qualifiées de «fantaisistes». Ils se sont vus réclamer des sommes, parfois cent fois supérieures à leurs factures mensuelles habituelles d’une moyenne de 20 000 francs guinéens (moins de 10 euros). Ces brusques augmentations «surprises» ont d’autant choqué les abonnés qu’ils ne disposent pas tous de compteurs électriques personnels, pas plus qu’ils ne jouissent d’une fourniture régulière de courant. Ils ont jugé inacceptable cette hausse dont personne n’était averti et ont décidé alors de manifester aux abords des bureaux de la SOGEL.  

La manifestation du 2 novembre a rapidement dégénéré en colère violemment exprimée par les abonnés rejoints par d’autres habitants de la ville qui voulaient aussi crier leur mécontentement. Les bureaux de la SOGEL ont été saccagés et de nombreux véhicules ont été incendiés. Les autorités craignant un débordement dans cette région réputée contestataire ont dépêché sur place des renforts de forces de l’ordre venus de Labé au nord et de Mamou au sud, les métropoles régionales. La répression a été vive puisque les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles faisant de nombreuses victimes. Selon plusieurs sources il y aurait au moins trois tués, une trentaine de blessés dont cinq dans un état grave. Mais le décompte officiel fait état d’un seul mort et de trois blessés graves.

Le ministre de l’Administration du territoire, Kiridi Bangoura s’est rendu le jour même à Pita où il a dirigé une réunion regroupant les notables, les autorités locales, le préfet et le gouverneur de la région. «C’est vrai aussi que le moment est mal choisi pour une augmentation des prix des produits de consommation, mais nous avions dès le départ de la protestation souhaité dialoguer avec les manifestants pour ne pas arriver à ce drame que nous regrettons tous», a précisé El-hadj Ibrahima Blacky Bangoura, le préfet de Pita. Mais toujours est-il qu’une dizaine de personnes ont été arrêtées et que la ville de Pita est soumise à un quadrillage rigoureux des forces de l’ordre. Le calme y revenu mais la tension est vive dans la région du Fouta.

La débrouillardise

Les événements de Pita ne sont qu’une conséquence directe de la profonde crise économique que traverse la Guinée depuis cinq ans. Une gestion chaotique dans les différents secteurs d’activités a provoqué une dévaluation continue et progressive de la monnaie locale, le Nouveau franc guinéen (GNF). Un euro valait, il y a moins de deux ans, 1 800 francs guinéens, mais est échangé aujourd’hui contre 4 500 francs guinéens. La fourniture de l’électricité et l’eau est aléatoire dans la capitale et les grandes villes du pays. Les villes secondaires et villages en sont tout simplement privés. En juillet dernier la hausse  de 30% du prix du sac de 50 kilos de riz, aliment de base, avait entraîné des émeutes qui ont fait de nombreuses victimes à Conakry.

La débrouillardise pour s’en sortir est devenue une activité à plein temps du Guinéen moyen qui n’a plus de revenus réguliers. De nombreux observateurs de la vie politique et économique guinéenne ont récemment évalué à 70% le taux de chômage qui touche la population active. Le pays compte 55 000 fonctionnaires et 25 000 travailleurs dans le secteur privé. Tous les indicateurs économiques sont au rouge et viennent s’ajouter à la crise politique qui mine la Guinée depuis quelques années. Réélection contestée du président de la République en décembre 2003, démission du Premier ministre en avril 2004 deux mois après sa nomination (non remplacé), le dialogue politique avec l’opposition dans l’incertitude, bref, les acteurs politiques guinéens ne prennent plus d’initiatives et semblent s’en remettre à la fatalité. Le pouvoir et l’opposition s’observent et attendent l’un de l’autre qu’une mort naturelle vienne régler les comptes.

Didier Samson