Segment horizontal du quadrillage = 46 km

 

http://www.kabyle.com/article.php3?id_article=8649

La source : Le matin du 27/03/2004

Emeutes à Akbou et des permanences de candidats saccagées à Tazmalt et Amizour

Les localités de Béjaïa-ville, Akbou, Amizour et Tazmalt ont vécu un week-end électoral particulièrement tendu.  

En effet, la campagne électorale que des candidats et leurs représentants ont voulu mener dans la wilaya a tourné à l’émeute. Dans la journée d’hier, la situation a dégénéré à Akbou lorsque les représentants des comités de soutien à la candidature de M. Bouteflika et des membres du RND ont tenté d’animer un meeting populaire dans la salle de cinéma de la ville au grand dam des citoyens. Des membres des aârouch ont approché les organisateurs en les priant de partir. Des policiers interviennent en intimant l’ordre aux délégués de sortir de la salle. L’intervention des services de sécurité à provoqué l’ire des jeunes qui ont bombardé la salle de cinéma avec des pierres. Des renforts de CNS arrivent en trombe et le décor des échauffourées est planté.

La ville d’Akbou ressemblait à un vaste champ de bataille. Des pneus sont brulésdevant l’entrée de l’édifice. Les ruelles menant vers le centre-ville ont été barricadées par des émeutiers. Un impressionnant dispositif sécuritaire quadrillait les lieux où devait se tenir l’activité des comités de soutien à la candidature de M. Bouteflika. C’est avec des bombes de gaz lacrymogène que les CNS tentaient de disperser des groupes de jeunes qui revenaient à chaque fois à la charge. Au moment où nous mettions sous presse, les émeutes se poursuivaient. Dans la journée de jeudi, des événements graves ont failli se produire dans la ville de Béjaïa.

Trois délégués et deux citoyens ont été embarqués par la police au commissariat central. Les cinq prévenus n’ont été libérés qu’en fin de journée de jeudi. Ces événements se sont produits suite à une tentative des citoyens de la cité des Hammadites d’empêcher un meeting du Mouvement national de la génération libre que les organisateurs voulaient animer au Théâtre régional de Béjaïa (TRB) en guise de soutien à la candidature de M. Bouteflika.

Les services de sécurité se sont lancés dans une véritable course-poursuite contre les délégués du mouvement citoyen qui étaient rassemblés devant le TRB. Cette chasse à l’homme s’est soldée par la blessure d’un délégué des aârouch et l’interpellation de cinq citoyens. Le délégué Mustapha Medour de Béjaïa, qui est tombé en tentant de fuir, a eu une jambe cassée. Un autre meeting électoral que devaient organiser des cadres du Parti des travailleurs (PT) au centre culturel Malek-Bouguermouh, dans la ville d’Amizour, a été empêché par les citoyens. Les organisateurs ont directement annulé leur activité craignant certainement des affrontements. Or, la veille, une action électorale du même parti a été empêchée dans la ville de Barbacha.

Par ailleurs, la série de saccage des permanences des candidats par des inconnus s’est poursuivie à Tazmalt et Amizour. Dans la nuit de mercredi à jeudi passé, les permanences électorales d’Ali Benflis et de Bouteflika ont été incendiées. Selon nos sources, c’est aux environs de 4 h du matin que des individus ont défoncé les portes des deux locaux. Les auteurs de cet acte ont emporté avec eux le matériel informatique et des appareils téléphoniques avant de mettre le feu aux documents qui se trouvaient à l’intérieur de ces sièges. Une plainte contre X a été déposée par les représentants de ces deux candidats.

A Amizour, c’est le siège électoral d’Ali Benflis qui a été saccagé, jeudi dernier, par des inconnus. Dans une déclaration qui nous a été remise hier, la Coordination intercommunale des citoyens de la wilaya de Béjaïa (CICB) a dénoncé « ces actes de vandalisme et se démarque de toute action de violence et de sabotage ».

Rappelons enfin que depuis le début officiel de la campagne électorale, de nombreuses permanences de candidats ont été saccagées. Les aârouch se sont démarqués dès le premier jour de la campagne des actes de sabotage ciblant les locaux des candidats.

 

http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=22175

Actualité (Edition du 27/3/2004)

Heurts à Akbou
Zerguini déclenche l’émeute
Par Djamel Alilat Lu (315 fois)

Hier, tôt dans la matinée, la ville d’Akbou a renoué avec l’émeute lorsque les partisans du candidat des redresseurs, une délégation conduite par M. Zerguini, responsable du comité de soutien de Bouteflika au niveau de la wilaya de Béjaïa, Mme Fourar, députée de la même tendance et des représentants du MSP et du RND, ont entrepris de tenir une conférence à la salle de cinéma de la ville. Les jeunes, qui se sont rendu compte, en voyant le portrait du président sortant affiché et l’impressionnant service d’ordre déployé autour de la salle de cinéma, que quelque chose se tramait, ont commencé à se rassembler sur la petite place publique. À l’arrivée de la délégation, les esprits ont tout de suite chauffé. Des délégués des archs ont donc tenté d’approcher les responsables des services de sécurité et le sieur Zerguini pour leur expliquer que Bouteflika, “responsable direct de la mort de 124 personnes dont cinq sont d’Akbou” est persona non grata dans cette ville et qu’il fallait donc surseoir à la manifestation prévue pour éviter les débordements. Les pourparlers n’ayant rien donné, l’échange de part et d’autre a tôt fait de tourner au vinaigre lorsque insultes, gros mots et pierres  fusèrent de tous côtés. Mais ce qui a déclenché véritablement l’émeute, ce sont les coups de sommation tirés par les services de sécurité qui essayaient de contenir la masse des contre-manifestants. C’est à 10h10 précisément que les heurts ont commencé. Les forces antiémeutes ont utilisé des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes. Plusieurs blessés de part et d’autre ont été signalés. Les conférenciers ont été évacués sous escorte policière mais les émeutiers ont tout de même pu pénétrer dans l’enceinte du cinéma, brûler la porte d’entrée et saccager le bureau dans lequel ils s’étaient réfugiés. La permanence de Bouteflika, se trouvant non loin du marché de fruits et légumes a également été saccagée et incendiée.
Vers la fin de l’après-midi les échauffourées se sont déplacées en bas de la ville tout autour du commissariat. Un jeune manifestant a été chargé et renversé par une Nissan de la police qui lui est passée dessus. À notre arrivée sur les lieux, son sang maculait encore la chaussée. Hier, en fin de soirée, alors que les heurts entre les jeunes émeutiers et les services de l’ordre n’avaient toujours pas faibli, certains Akbouciens, dubitatifs, se demandaient si la mission du sieur Zerguini et du clan Bouteflika n’était pas justement de déclencher précisément, des émeutes. “Décidément, dira l’un deux, quand ce n’est pas Zerhouni, c’est Zerguini !”

D. A.

 

http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=22176

Actualité (Edition du 27/3/2004)
Les permanences électorales de Benflis et Bouteflika incendiées à Tazmalt
Par Djamel Alilat Lu (83 fois)

A Tazmalt, les locaux servant de QG de campagne pour le FLN de Benflis et aux redresseurs de Bouteflika ont été incendiés dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon des informations que nous avons pu recueillir sur place, jeudi vers 3 heures du matin, un groupe de huit personnes portant des cagoules et “faisant semblant de parler en arabe comme des militaires” a obligé le veilleur de nuit à lui ouvrir le portail du centre commercial qui abrite les deux permanences. Ils se sont alors dirigés vers ces locaux situés à des étages différents et les ont incendiés après en avoir forcé les cadenas et brisé les vitrines. Les pompiers qui sont arrivés une demi-heure après le début du sinistre ont, fort heureusement, pu venir à bout des flammes qui menaçaient de s'étendre aux autres locaux commerciaux, notamment une pharmacie située au dernier étage. Le mobilier, l'affichage, des livres et divers documents sont partis en fumée alors que les locaux appartenant à des particuliers qui les louaient aux partis politiques sont sérieusement endommagés. Chez les victimes de ces actes de sabotage, la déception a fait place à la détermination : “Nous n'avons aucune preuve matérielle mais nous savons très bien qui a fait le coup en pointant du doigt un groupuscule fasciste qui serait sous les ordres d'un parti politique que l'on dit influent dans la localité”, disent-ils.

D. A.

 

http://www.algeria-interface.com/new/rubriques/french/depecheafp.php?doc=040331124217.t78pi2c1.xml

Emeutes à Tizi Ouzou lors d'un meeting électoral de M. Bouteflika

TIZI OUZOU (Algérie), 31 mars (AFP) 

Des émeutes ont éclaté mercredi en Kabylie à Tizi Ouzou ( 110 Km à l'est d'Alger) lors d'un meeting électoral du président Abdelaziz Bouteflika, marquant le premier incident majeur de la campagne électorale pour la présidentielle du 8 avril en Algérie. 

Ces émeutes ont éclaté alors que M. Bouteflika, qui sollicite un second mandat le 8 avril, tenait, dans la matinée, une réunion sous forte protection policière à la maison de la Culture de la capitale de la Grande Kabylie , a constaté l'AFP. 

Des manifestants se sont vivement heurtés aux forces de police protégeant cette rencontre. 

Devant la pression des manifestants, regroupés non loin, M. Bouteflika a dû, à l'issue de sa réunion, quitter les lieux par une porte dérobée, ont indiqué des témoins à l'AFP. 

A son arrivée à Tizi Ouzou, le cortège de M. Bouteflika avait été pris à partie, par des manifestants qui ont lancé des pierres en sa direction, selon ces sources. 

Des barricades ont été dressées dans certaines artères du centre ville et dans le quartier des Genêts qui constitue le foyer de la contestation contre le pouvoir central d'Alger. 

Les forces de police ont tiré des grenades lacrymogène et fait usage de camions équipés de lances à eau pour disperser les manifestants, jeunes pour la plupart, a constaté l'AFP. 

C'est la première fois que M. Bouteflika se rend à Tizi Ouzou, la ville la plus constestaire de Kabylie, depuis que le mouvement de revendication des âarchs a pris en main la contestation dans cette région. 

Cette contestation est née en avril 2001 lorsque la mort d'un jeune lycéen dans une gendarmerie en Kabylie a déclenché des émeutes durement réprimées qui ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés. 

Les âarchs veulent la reconnaissance de l'identité berbère de la Kabylie et que leur région, pauvre et montagneuse, bénéficie d'un plan de développement économique et social. 

M. Bouteflika, qui visite très régulièrement les différentes régions algériennes, surtout ces derniers mois, s'était rendu pour la dernière fois à Tizi Ouzou   en septembre 1999 pour la campagne en faveur du réferendum sur la concorde civile qui a abouti à l'amnistie de plusieurs milliers d'islamistes armés. 

L'Algérie est confrontée depuis 1992 à des attentats et des tueries de groupes armés islamistes et à des opérations de l'armée contre des islamistes préusmés qui ont fait plus de 100.000 morts, selon des chiffres officiels. 

M. Bouteflika s'était rendu lundi à Béjaïa ( 260 km à l'est d'Alger), l'autre grande ville kabyle, où il avait tenu une réunion électorale à l'issue de laquelle avaient été enregistrés des incidents mineurs, selon des témoins. 

Des pourparlers ont été engagés au début de cette année pour tenter d'aboutir à une solution à cette crise, mais ils ont échoué après quelques semaines de discussions avec le gouvernement. 

Seule une aile des âarchs avaient accepté de discuter avec le gouvernement à Alger. 

L'Algérie, où six candidats sont en lice pour l'élection présidentielle, est en campagne électorale depuis le 18 mars. 

Des meetings des concurrents de M. Bouteflika, notamment certains de son principal challenger Ali Benflis et ancien homme de confiance, ont été perturbés voire annulés par des opposants. 

Toutefois, ces incidents n'avaient pas provoqué de troubles graves.

 

http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/L31245032.htm

31 Mar 2004 13:03:45 GMT

Clashes in Algerian Berber city as president tours

TIZI-OUZOU, Algeria, March 31 (Reuters) - Youths clashed with riot police in Algeria's volatile Berber region of Kabylie on Wednesday as President Abdelaziz Bouteflika paid a rare election campaign visit.

About 100 demonstrators burned tyres and threw rocks at riot police who responded with tear gas and water cannons. At least a dozen people were detained, witnesses said. There were no reports of injuries.

Most shops were closed in Tizi-Ouzou, the main city in Kabylie about 90 km ( 55 miles ) from the capital Algiers . Berber militants had called for demonstrations and a strike to coincide with Bouteflika's first visit to the region since 1999.

Bouteflika is favourite to win another five-year term on April 8 and seeks support of the Berber ethnic minority, many of whom boycotted parliamentary elections in 2002.

His trip to Tizi-Ouzou, a city also hard hit by Islamic rebel violence in the past decade, was symbolic and many political analysts had not expected him to make it.

The crisis in Kabylie was sparked by the death of a school boy in police custody in April 2001. In ensuing riots more than 100 people died and thousands were injured.

Wednesday's street disturbances began as Bouteflika was delivering a speech, in which he made no reference to the Berber main demand of making Tamazight an official language, alongside Arabic.

Talks between the government and Berber activists broke down earlier this year after Bouteflika refused to make the Berber language an official one, insisting instead on a referendum.

"They're all mafia, Bouteflika has not come here in three years when 100 people died and now he comes for his election campaign," said Gaya , a young man in his early 20s, as he threw rocks at police.

Berbers, the original inhabitants of North Africa before the 7th century Arab invasion, want more language, cultural and democratic rights in Algeria . They make up a fifth of the country's 32 million people.

 

http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=17347&idc=41&taj=1&refresh=1

Jeudi 01 avril 2004

Bouteflika chassé de la Kabylie

De notre envoyé spécial, Nadir Benseba

Près d'une centaine d'arrestations et une cinquantaine de blessés parmi les émeutiers, dont plusieurs par balle en caoutchouc, et des policiers grièvement atteints par des pierres, tel et le bilan du passage du président-candidat Abdelaziz Bouteflika, hier, à la ville de Tizi Ouzou, pour animer un meeting à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. La fête électorale promise par les comités de soutien pour « réconcilier la Kabylie avec le chef de l'Etat sortant » n'a pas eu lieu. La révolte des citoyens était au rendez-vous pour rappeler à M. Bouteflika « sa responsabilité dans l'assassinat de 125 citoyens lors des évènements du Printemps noir de 2001 ». Séquence d'une sortie de campagne électorale pas comme toutes les autres.
8 h 30. Deux membres du collectif des femmes du Printemps noir, Moussaoui Ferroudja et Naït Sid Kamera, tentent de bloquer la circulation au niveau de la rue Abane-Ramdane en scandant à tue-tête des mots d'ordre hostiles au Pouvoir : « Ulac l'vote, ulac smah ! » (pas d'élection, pas de pardon) et « Bouteflika assassin ! » Les deux femmes exhortent la foule stationnée sur la chaussée d'empêcher Bouteflika de s'introduire à l'intérieur de la salle qui lui a été réservée pour animer un meeting. L'appel n'est pas vain. Une dizaine de citoyens se met de la partie pour prendre le relais. Les meneuses de la contestation sont vite repérées par des policiers en civil. L'ordre est donné pour embarquer Ferroudja et Kamera. Isolées de la foule, elles sont introduites de force dans une voiture banalisée. La tension monte d'un cran à une heure de l'arrivée du président-candidat.
9 h. Belaïd Abrika, joint par téléphone, parle d'autres arrestations de délégués du mouvement citoyen. Il affirme que Nekkah Mohand de la localité d'Ouaguenoun, Medrouk Nordine de Béni Douala ainsi que des citoyens d'Akbil sont interpellés au niveau des barrages filtrants dressés à la sortie-est de la ville par les forces de l'ordre. C'est dire que les autorités ont pris le soin la veille de quadriller la ville de Tizi Ouzou et de procéder à une fouille systématique dans les bus. De source des services de sécurité, plus de 4 000 gendarmes et policiers ont été dépêchés pour assurer le bon déroulement de la virée de Bouteflika. Des contingents de ces deux corps des services de sécurité sont postés à 30 km à la ronde pour assurer à la fois l'itinéraire du cortège du candidat et éviter l'intrusion des trouble-fêtes dans la ville des Genêts. Du côté des militants de l'Union des démocrates républicains (UDR) partisans de la réélection du chef de l'Etat sortant, on évoque avec certitude la présence de 800 policiers en civil affectés uniquement pour infiltrer les rangs des contestataires. « On dirait qu'on est réellement dans une caserne de police », ironise Djamel Benabi, ancien directeur du bureau régional du quotidien El Watan.
9 h 15. Les animateurs du mouvement citoyen rassemblés au niveau de la cité des Genêts décident, comme convenu la veille, d'enclencher une marche de contestation en direction de la salle Mouloud-Mammeri. La procession des manifestants n'évolue pas. Elle est bloquée par un cordon des forces de l'ordre. Le face-à-face est des plus impressionnants. A la demande des manifestants de céder le passage pour organiser un sit-in, les policiers répliquent par l'insulte et l'invective. C'est l'offense de trop. Outrée par l'attitude des responsables de la police antiémeute, la foule tente de se frayer un passage. Le corps à corps dure un instant pour que les deux parties se séparent pour se livrer par la suite à un échange de jets de pierres et de bombes lacrymogènes. L'émeute est déclenchée.
9 h 45. Le cortège du candidat Bouteflika arrive sur les lieux non sans difficulté. Il aura fallu faire appel aux camions chasse-neige pour ouvrir la voie. Des voitures de la présidence sont visiblement atteintes par des jets de pierres. L'épreuve du passage pour atteindre la maison de la culture Mouloud-Mammeri est des plus difficiles. Bouteflika, le premier à s'introduire dans l'enceinte, feint la sérénité. Il est accueilli par son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, et Amara Benyounès, chargé de lui présenter quelques notables recrutés pour la circonstance. Les salamalecs accomplis, le candidat s'introduit dans la salle pour animer son meeting.
10 h. Les affrontements, qui étaient jusque-là circonscrits dans les seules limites de la cité des Genêts, gagnent d'autres quartiers de la ville. Au Cadi, au centre-ville, à Boukhalfa, à la cité Million comme celle des fonctionnaires, de jeunes révoltés sont descendus dans la rue déterminés à en découdre avec les forces de l'ordre pour parvenir par la suite à perturber le passage de Bouteflika. En un laps de temps record, la ville de Tizi Ouzou est assiégée par plusieurs foyers d'émeute si bien que les principaux quartiers sont devenus de véritables champs de bataille. Pour disperser les émeutiers, les forces de l'ordre ont dû recourir à l'usage des balles en caoutchouc. Le climat de tension rappelle les émeutes de 2001.
10 h 30. La panique gagne le clan présidentiel qui commence à réfléchir sur une issue qui mettrait le Président-candidat à l'abri des jets de pierres. A ce moment, les responsables du protocole sont informés de la situation des émeutes qui ont gagné plusieurs quartiers. Les responsables de la police locale leur conseillent de contourner la ville par le nord, en passant par la cité Million. Mal leur en prit ; là-bas aussi, les émeutiers attendaient le cortège. Une pluie de pierres s'abat sur les capots. Les véhicules ont dû bifurquer par une ruelle secondaire pour rejoindre le chemin du retour.
Comme en 1999, Bouteflika a quitté Tizi Ouzou sous une pluie de pierres, laissant la ville en proie à une spirale de violence inouïe. Ce n'est qu'en fin de journée que le calme est revenu.
Bouteflika avait quitté la salle Mouloud-Mammeri par la porte de secours. Tête baissée, l'homme offrait une mine déconfite. Il n'arrivait pas à fixer des yeux quelques jeunes.
N. B.

31-03-2004

 

http://fr.allafrica.com/stories/printable/200404010111.html

Campagne électorale : la visite de Bouteflika marquée par des affrontements à Tizi Ouzou
La Tribune (Algiers)
ACTUALITÉS
1 Avril 2004
Publié sur le web le 1 Avril 2004

By Lakhdar Siad

De violents affrontements entre les brigades anti-émeute et les jeunes manifestants ont marqué hier durant toute la journée la visite de Bouteflika à Tizi Ouzou dans le cadre de la campagne électorale pour les présidentielles de jeudi prochain.

On a compté plus de cent cinquante interpellations, des dizaines de blessés par balles en caoutchouc et grenades lacrymogènes ainsi que de nombreux passages à tabac opérés par des éléments des CNS et policiers en civil dans les principales rues de la ville des Genêts. Une grande tension régnait sur la ville assiégée par des centaines de policiers bien avant l'arrivée de Bouteflika alors que les alentours de la maison de la culture, endroit prévu pour le meeting, ont été interdits d'accès aux véhicules et étaient surveillés par un impressionnant dispositif anti-émeute. Les principales voies d'entrée au chef-lieu de wilaya ont vu aussi se mobiliser la même armada de chasse-neige, camions à eau et brigades des CNS. Mais le déploiement de cet arsenal n'a pas empêché des centaines de jeunes et délégués du mouvement populaire d'être présents au rendez-vous du rassemblement décidé par la CADC au centre-ville de Tizi Ouzou où les secteurs d'activité public et privé ont baissé rideau en réponse à l'appel du mouvement. Dès huit heures, des policiers en civil ont arrêté les premiers délégués du mouvement qui ont osé se montrer aux environs des Sûretés urbaines.

Scandant les mots d'ordre «ulac smah ulac» (pas de pardon) et «ulac l'vot ulac» (pas de vote) ainsi que des slogans hostiles au président-candidat, des jeunes commençaient à allumer des pneus sur le boulevard Lamali où plusieurs délégués de la CADC tentaient de se constituer en carré pour se diriger vers la maison de la culture où devait débuter le «show» de Bouteflika. Les jeunes ouvrent les hostilités et arrosent de pierres et de cocktails Molotov les CNS déployés. A la cité CNEP, le même décor est planté et les mêmes scènes d'affrontement.

Au moment où Bouteflika tenait son discours, les plus importantes rues de Tizi Ouzou étaient transformées en champ de bataille où les grenades lacrymogènes, les balles en caoutchouc, d'un côté, les pierres et les cocktails Molotov, de l'autre, se disputaient le terrain dans un face-à-face qui a rappelé les émeutes de 2001-2002. Les affrontements ont durci après le départ de Bouteflika et la police a passé la vitesse supérieure dans la répression des manifestations opérant passages à tabac, arrestations et tirs à profusion de balles en caoutchouc et grenades lacrymogènes. De nombreux blessés ont été admis au CHU. Cependant, à l'exception de poteaux électriques, qui ont servi de barricades, aucun édifice public ou privé n'a été endommagé durant les émeutes.

 

http://www.lanouvellerepublique.com/actualite/lire.php?ida=9772&idc=7&PHPSESSID=dd66455974cddc32accc82f2805c6a94

Meeting de la direction du FFS à Akbou

«Non à l’alternance clanique au pouvoir !»

Après avoir croisé le fer en 2002 avec les ârouch de Kabylie pour participer aux élections locales et législatives, la direction du FFS, que dirige l’homme historique et charismatique Hocine Aït Ahmed, a pris, cette fois-ci, une décision toute différente, à savoir le boycott de l’élection présidentielle du 8 avril. En effet, le plus vieux parti d’opposition en Algérie s’est engagé, ces derniers jours, à tout faire pour discréditer le scrutin du week-end prochain qui ne profite, estime le FFS, qu’au pouvoir et à ses relais.
Dans le meeting animé hier sur l’esplanade de l’Apc d’Akbou, MM. Djoudi Mammeri, Ahmed Djeddaï et Bouhadef, respectivement premier secrétaire national et membres du conseil national du FFS, ont expliqué, devant une assistance nombreuse, que l’Algérie est assise sur une véritable poudrière et que leur parti refuse l’alternance clanique au pouvoir.
«Aller voter, indiquent-ils, c’est donner une autre chance au système maffieux et assassin de rester», avant de mettre en garde leurs cadres militants et sympathisants de tomber dans le jeu des partisans de la violence et des manipulateurs qui veulent maintenir l’Algérie dans l’instabilité pour mieux se sucrer sur le dos du peuple.
«Le FFS refuse de prendre part à un vote préfabriqué et de surcroît intervenu dans un climat incertain», déclare le premier secrétaire national du parti qui soutient que la seule alternative pouvant sortir l’Algérie de cette crise multidimentionnelle est l’élection d’une assemblée constituante qui aboutira à la naissance d’une deuxième République.
Au sujet des candidats en lice pour la magistrature suprême, le Dr Djeddaï les qualifiera de «Aâyla hayla», répartis en trois candidats issus du pouvoir et de trois lièvres. Ensuite de s’attaquer aux ârouch, qualifiés de «syndicat de l’émeute» à la solde du système responsable de la situation chaotique du pays et de l’assassinat de 124 martyrs de la démocratie. Abordant la question de la neutralité de l’armée vis-à-vis de l’élection du 8 avril, M. Djeddaï déclare ne pas y croire. «Aller voter le jeudi, c’est donner une autre chance aux généraux de rester au pouvoir et de ruiner davantage l’Algérie», prévient-il d’un ton ferme.
De son côté, Bouhadef fustige le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui a ordonné l’arrestation des militants du FFS à Bordj Bou-Arréridj et Alger pour affichage, et surtout, la fermeture des médias lourds pour les empêcher d’exprimer les positions du parti.
Avant de clore ce meeting, les intervenants estiment d’abord qu’il y a un véritable danger pour la stabilité et la cohésion nationales, avant de réitérer leur appel à l’assistance à «boycotter» le scrutin du 8 avril, et aussi à garder espoir et demeurer vigilant et uni pour provoquer la rupture et faire tomber la dictature.
A Béjaïa, la campagne antivote du FFS bat son plein puisque plusieurs rencontres de proximité avec les citoyens sont tenues tandis que d’autres sont programmées pour toucher le maximum d’électeurs. Par ailleurs, toujours dans le même sillage, les ârouch dialoguistes de la CICB ont entrepris, depuis une vingtaine de jours, leur campagne de rejet de l’élection présidentielle de ce jeudi.
Pour aujourd’hui, lundi, une grève générale touchant tous les secteurs d’activité,  appuyée par une marche populaire au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, est prévue par ce jusqu’auboutime qui exige la satisfaction de la plate-forme d’El Kseur. Mais, pourront-ils mobiliser les populations qui, il faut le dire, ont «divorcé» avec les délégués des ârouch depuis bien des mois ?
Aussi, cette action sera-t-elle tolérée ou empêchée par les pouvoirs publics qui veillent au bon déroulement du scrutin de ce 8 avril ?

05-04-2004
A. Z.

 

http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=17562&idc=41&taj=1&refresh=1#

LE MATIN

Akbou renoue avec les émeutes

Samir Mokrane
06-04-2004

Suite à la marche et à la grève générale auxquelles a appelé la coordination des quartiers et villages d'Akbou pour avant-hier, lundi 5 avril, des émeutes ont repris avec une rare violence aux abords du siège de la Sûreté de daïra. Les émeutiers l'ont arrosé de jets de pierres auxquels les forces de l'ordre ont répondu par des bombes lacrymogènes.
Les émeutes, qui se sont prolongées jusqu'à une heure tardive de la journée de lundi, ont repris hier en fin de matinée et persistent à l'heure ou nous mettons sous presse. La circulation routière a été perturbée au niveau de la RN 26 qui a été barricadée pendant quelques heures avant qu'elle ne soit rouverte à la circulation.
Les délégués des aârouch comptent prolonger la protesta jusqu'au 8 avril, journée décrétée de deuil avec l'objectif de faire d'Akbou une ville morte et faire capoter le scrutin.

 

(manque l’URL)

LE MATIN

Climat inquiétant à Béjaïa
Emeutes à Akbou

Mourad Bektache
07-04-2004

De notre bureau de Béjaïa

A la veille de la tenue de l'élection présidentielle, la situation reste extrêmement tendue dans la wilaya de Béjaïa où des émeutes se sont intensifiées hier dans la ville d'Akbou. Au moment où nous mettons sous presse, les délégués de cette ville nous ont signalé trois arrestations parmi les manifestants. Le siège de la Sonelgaz a été incendié par un groupe de jeunes en furie. Impossible de circuler dans les quartiers de cette commune où les jeunes sont entrés dans de véritables face-à-face avec les brigades antiémeute. En une journée, la ville a été transformée en un champ de bataille. L'air était irrespirable : des nuages de fumée de pneus brûlés et de gaz lacrymogènes planent sur les habitations. Depuis lundi passé, après une marche contre le vote organisée par les antidialoguistes de cette localité, les heurts se poursuivent sans cesse. Les manifestants refusent d'entendre parler de vote tant que la plate-forme d'El Kseur n'est pas satisfaite, nous a expliqué Sofiane Adjalen, délégué d'Akbou. Pour lui, ce sont les provocations de Bouteflika, qui envoie ses représentants mener campagne en sa faveur dans une région qui le rejette, qui ont poussé les jeunes à sortir dans la rue. L'effervescence a également gagné la commune d'Aït M'likech (Tazmalt). Les jeunes ont incendié, hier, en fin de journée les urnes d'un centre de vote situé au chef-lieu de leur commune. Par ailleurs, la Coordination intercommunale des citoyens de la wilaya de Béjaïa (CICB) a appelé, hier, la population à faire barrage à l'énième arnaque électorale en organisant des sit-in devant les bureaux de vote dès les premières heures de la journée de ce jeudi. Une grève générale a été également décrétée par la structure des aârouch de la capitale des Hammadites pour la même journée. La coordination de Tazmalt a décidé, pour sa part, d'organiser une marche populaire à 11 heures en occupant la RN 26 durant toute la période du scrutin. Les routes seront aussi barricadées au niveau de Tazmalt, Akbou, Ouzellaguen, Sidi Aïch et El Kseur, nous a-t-on appris hier. Les délégués de la CICB ont donné instruction que seule la presse sera autorisée à circuler. Cette action est décidée dans l'objectif d'empêcher l'arrivée des renforts de CNS, nous informe-t-on encore. En revanche, l'intercommunale a appelé les citoyens de la wilaya de Béjaïa « à ne pas répondre aux provocations des services de sécurité et à agir pacifiquement contre le vote ». Les aârouch de Béjaïa ont animé hier un meeting populaire à Tazmalt durant lequel ils ont mis en garde le pouvoir contre « toute tentative d'embrasement de la région à des fins inavouées ».
« Le pouvoir assumera seul les conséquences de sa politique », a déclaré Fateh Rejdal d Tazmalt, avant d'ajouter : « Nous avons appelé au rejet de toute échéance électorale dès la rédaction de la plate-forme d'El Kseur. Si le pouvoir voulait la stabilité du pays, il aurait satisfait nos revendications sans arriver au stade où nous en sommes maintenant : il y a à présent entre l'Algérie et Bouteflika un passif de 124 martyrs que seul le départ de ce dernier pourrait régler. » Dans de nombreuses localités de la wilaya de Béjaïa, hier, le ton était déjà donné au rejet de la présidentielle. Les dernières affiches électorales que des représentants de candidats persistent à coller sur les murs dans la nuit, et ce, malgré la fin de la campagne électorale, sont arrachées par les jeunes. Des réunions des coordinations locales ont été tenues dans la journée d'hier pour préparer les actions de ce jeudi. Signalons, enfin, que des convois de CNS ont été dépêchés dès mardi passé dans les casernes des brigades antiémeute de la wilaya de Béjaïa. Lors des élections précédentes, les centres de vote étaient quadrillés par d'impressionnants dispositifs sécuritaires.
Mourad Bektache

http://80.88.0.237/editarchive.php?lejour=8&lemois=4&annee=2004&id=22659

Actualité (Edition du 8/4/2004)

Des rumeurs y sèment la psychose

Haute tension à Akbou

Par D. A.  Lu (467 fois)

Une atmosphère très lourde régnait à Akbou et dans tous les villages de la Haute vallée de la Soummam, hier après-midi. Des rumeurs savamment entretenues par des milieux hostiles au scrutin présidentiel maintenaient une psychose au sein d’une population en proie au doute, à la peur diffuse et au stress. Pour preuve, la circulation sur la RN 26 était, contrairement à son habitude pour un fin de semaine et un jour de marché, extrêmement fluide. Il faut dire qu’à Akbou, depuis trois jours, des échauffourées sporadiques se transformant parfois en affrontements violents, ont lieu entre de jeunes émeutiers et les forces de police regroupées autour du commissariat. L’arrivée, avant-hier, de renforts anti-émeutes, censés veiller sur le bon déroulement de l’élection et qui se sont tout de suite livrés à des provocations verbales, n’a fait qu’attiser le feu de la révolte et de la contestation. Hier, à la mi-journée, et pour la énième fois, le siège de la Sonelgaz a été brûlé et complètement saccagé par des dizaines d’émeutiers déchaînés. Au moment de notre passage en ce lieu, des grappes d’adolescents curieux fouillaient les décombres en quête d’objets à chaparder.

Le siège de l’APC, celui des impôts et le palais de la justice, récemment rénovés, n’ont dû leur salut qu’à la vigilance de certaines personnes encore empreintes d’un certain esprit de civisme et de quelques délégués des archs qui se sont interposés entre la foule d’émeutiers et les édifices pour sauver ce qui peut l’être.

Au même moment, dans la daïra de Tazmalt, c’est la commune des Ath Mellikech qui a vu le retour des émeutes et les centres de vote investis par des dizaines d’adolescents hostiles au vote et qui se sont livrés au saccage et à l’incendie des isoloirs et des urnes.

La ville de Tazmalt a vu un meeting des archs se dérouler et s’achever dans le calme. Vers la fin de la journée, des rumeurs alarmistes tendaient à entretenir un climat de violence qui faisait que tout un chacun se dépêchait de rentrer rapidement chez lui et de s’y calfeutrer pour éviter toute mauvaise surprise.

D. A.

 

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LE MATIN

Zéro vote dans trois communes

Brahim Boubchir
08-04-2004

De notre bureau de Tizi Ouzou

La wilaya de Tizi Ouzou s'est encore une fois singularisée pendant la journée d'hier avec un très faible taux de participation qui n'a guère dépassé 10 % à 17 h et ce, malgré une campagne électorale intense. Dans trois communes, à savoir Akbil, daïra d'Aïn El Hammam, Timizart (Ouaguenoun) et Souamâa, aucun bulletin n'a été glissé dans les urnes. En effet, il a été enregistré zéro votant. Même les bureaux n'ont pas ouvert. Pour Timizart, c'était prévisible d'autant que les urnes ont été brûlées par les jeunes il y a déjà trois jours. A Souamâa aussi, les urnes ont été saccagées. Le même scénario s'est produit dans la commune de Ouaguenoun où les urnes ont été brûlées avant-hier au soir. Elles seront vite remplacées, mais les jeunes sont revenus hier matin à la charge pour les détruir. Dans deux autres centres de vote de la même commune, à savoir Djebla et Lazib, les bureaux ont été pris d'assaut au moment où l'opération de vote se déroulait. Il est à signaler dans cette même localité que les sièges du RCD et du FFS ont été saccagés par la même occasion. Même topo à Bounouh, dans la daïra de Boghni. Quelques heures après le début de l'opération de vote, les urnes et les bulletins de vote ont été détruits. Non loin de là, il a été enregistré la destruction des bulletins au niveau du hameau Aït Abdelmoumène, commune de Tizi n'Tlata. Idem aux Ouacifs. A Aït Khellili, commune de la daïra de Mekla, le centre de vote qu'abrite l'école El-Kelaâ a été fermé vers 11 h avec un nombre de votants insignifiant. Même chose du côté du village Taourirt Mokrane dans la commune de Larbaâ Nath Irathen, chef-lieu de la localité d'Irdjen, où il a été enregistré zéro votant. Tizi Rached a été le théâtre de violents affrontements entre la population et les forces anti-émeute ; la ville est restée entièrement paralysée durant la journée d'hier et le vote n'a pas eu lieu. A Fréha-ville, le vote ne s'est pas déroulé non plus. La ville était complètement livrée aux CNS et aux jeunes qui s'affrontaient. Leur tentative de récupérer les urnes entreposées au niveau du siège de l'APC a échoué, ce qui a généré de violents affrontements. Dans le reste des localités de la wilaya de Tizi Ouzou, l'opération de vote s'est déroulée avec un taux de participation qui varie d'une commune à une autre, mais qui reste dans la majorité des cas très faible. Ainsi, à Aïn El Hammam, le dernier sondage donné à la fin de la journée était de 10 %, à Larbâa Nath Irathen il était estimé à 12,45 %.
Il a par contre été fort dans d'autres localités, à l'instar d'Aït Oumalou où la participation a atteint 60 %, et 22 % à Aït Aggouacha.
Des taux communiqués à 14 h ont fait état d'une participation insignifiante à Ouaguenoun avec 1,98 %, Aït Toudert 3,81 %, Illilten 1,47 %.
Jusqu'à l'heure indiquée, quelque 59 758 citoyens se sont exprimés sur un total de 552 676 inscrits. Les observateurs ont tablé sur une participation qui avoisinerait 15 % pour toute la wilaya de Tizi Ouzou.
Brahim Boubchir

 

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LE MATIN

Le vote pratiquement empêché
Heurts à Naciria
Salim Haddou
08-04-2004

De notre correspondant

La ville de Naciria, 36 km à l'est de Boumerdès, est le théâtre d'une violente émeute en cette journée du 8 avril 2004. L 'élection présidentielle y est pratiquement empêchée par plus de 200 jeunes âgés entre 18 et 35 ans et se réclamant « avec fierté » du mouvement citoyen. Tout a commencé, en fait, la veille suite à l'installation dans cette localité de nombreuses brigades de CNS. Des dizaines de jeunes sortent, ce soir-là, dans la rue et décident de se relayer pour occuper les principales artères menant au centre de vote Ibn-Badis jouxtant l'APC au centre-ville.
Le face-à-face avec la force publique prendra le lendemain une forme plus radicale. Les protestataires qui tentaient d'avancer vers les bureaux de vote sont violemment réprimés, à intervalles réguliers, par les policiers.
Bombes lacrymogènes, matraquage à volonté suivi de mots grossiers pour riposter aux jets de pierres des manifestants.
3 jeunes âgés entre 18 et 25 ans ont été arrêtés par les policiers aux environs de 10 h, a-t-on signalé. Le quatrième, âgé de 17 ans, sera lui aussi blessé à coups de baïonnette, avant d'être embarqué par les policiers.
Après un détour par un autre quartier où le calme régnait, nous nous mêlâmes à la foule des protestataires. Des cris fusent de partout et dénoncent le régime de Bouteflika. « Pas de vote sous ce système qui a provoqué la mort de 125 jeunes entre 2001 et 2002 en Kabylie. »
Les jeunes révoltés auront aussi une pieuse pensée pour Hakim, le frère de Rachid Allouache, retrouvé asphyxié mercredi matin dans son magasin à Fréha, 30 km à l'est de Tizi Ouzou. L'attachement à la plate-forme d'El Kseur est réitéré. « Nous ne trahirons jamais le combat des martyrs de la Kabylie contre la hogra du pouvoir en place », explique un père de famille. Comme tant d'autres, il s'élèvera contre le comportement inhumain de « ces policiers qui lancent leurs grenades lacrymogènes contre les maisons, asphyxiant les bébés et les asthmatiques ». Tout en nous désignant du doigt, à titre d'exemple, le mauvais état des routes du centre-ville, un autre enchaînera : « Les responsables locaux ne sont eux aussi que les relais des gouvernants indésirables, puisqu'ils ne se sont jamais souciés du sort de la population. »
A 14 h, alors que les heurts se poursuivent, on annonce officiellement que le taux de participation au vote dans cette localité est de 10 %.
Mais dans les bureaux de vote, la participation est très insignifiante. « Je peux vous assurer que seuls les encadreurs de l'opération, comme moi, ont pris la précaution de voter », avoue malicieusement une jeune fille. « Une fois le calme revenu en fin d'après-midi, quelques hommes, surtout, ont pu accomplir leur devoir électoral », témoigne pour sa part un responsable local.
Salim Haddou

 

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08-04-2004

La Kabylie a peu voté

De notre envoyé spécial à Tizi Ouzou, Nadir Benseba

Le spectacle rappelle bizarrement les scènes vécues le 10 octobre 2002, jour de la tenue des élections locales : Tizi Ouzou refuse les élections du 8 avril 2004. Ses villes et villages offraient, hier, une mine de deuil pour signifier que le contentieux politique avec le pouvoir n'est pas réglé pour penser à l'organisation d'un scrutin présidentiel. Les populations n'ont pas eu recours à une démonstration de force pour empêcher les opérations de vote, contrairement aux précédents rendez-vous politiques des législatives et des locales rejetées à coups d'émeutes et d'affrontements avec les forces de l'ordre. Un appel du mouvement citoyen a suffi cette fois-ci pour que les citoyens boudent les urnes. Le mot d'ordre de la grève générale est aussi suivi massivement : rideaux de commerces baissés, rues et places publiques désertées par ses habitués. « La preuve est là pour témoigner que la Kabylie gronde toujours de colère et insiste sur la satisfaction de ses revendications soulevées après le déclenchement des évènements tragiques du Printemps noir 2001 », indique Boumekla Mouloud, délégué de Tizi Rached qui désigne du doigt l'école primaire des Frères-Khris, un centre de vote qui a fermé son portail. « Il y a eu zéro votant ici et tout le personnel réquisitionné pour la circonstance est rentré chez lui », lance-t-il à notre adresse, avant qu'un de ses camarades lui emboîte le pas pour annoncer que « sur les 17 centres de vote de la daïra, une vingtaine de votants dans 3 bureaux de vote situés dans les villages perchés sur les monts proches de la ville de Larbaâ Nath Irathen ont été enregistrés ». Cette dernière ville, un des plus importants réservoirs électoraux de Tizi Ouzou, n'a pas enregistré une affluence de citoyens aux bureaux de vote, pour reprendre l'expression du secrétaire général de l'APC, rencontré en début d'après-midi à l'école de filles. « Sur les 16 000 inscrits, 800 personnes environ ont voté », signale-t-il. Les échos font état d'une véritable débâcle électorale. Akbil, Souamaâ et Timizart sont quelques communes citées où les citoyens ont unanimement décidé de tourner le dos aux urnes. « Vous voulez savoir si les gens ont voté ? Je vous réponds tout de suite : aucune urne n'est parvenue à un centre de vote », confie Hakim, un administrateur de l'APC de Timizart. Dans d'autres communes, des responsables locaux ont eu le même réflexe d'éviter de sortir les urnes de crainte de provoquer les citoyens. « On ne fait pas de fête dans un domicile mortuaire », s'indigne Mokrane, un quinquagénaire, agent des impôts à la wilaya de Tizi Ouzou. C'est dire que la ville n'est pas près d'oublier les 125 victimes et les milliers de handicapés à vie des évènements du Printemps noir. A Fréha, où les citoyens s'apprêtent à recevoir la dépouille mortelle de Hakim Allouache, frère de Rachid Allouache, délégué du mouvement citoyen, décédé mardi dernier dans des circonstances suspectes, c'est à coups de pierres qu'ils ont accueilli les policiers dépêchés pour sécuriser les centres de vote. Un vote qui n'a pas pu avoir lieu en raison de la déferlante de jeunes révoltés. Une tension qui a marqué à un degré moindre les autres localités de la région et la ville des Genêts. Cela dit, les animateurs du mouvement citoyen ne sont pas satisfaits de la situation en raison des taux de participation officiels annoncés par la télévision. Joint par téléphone, Belaïd Abrika, qui a fait la tournée des communes dans la journée, affirme qu'« au siège de la wilaya, la fraude bat son plein ». En tout état de cause, trois années après le déclenchement de la contestation, la colère gronde toujours en Kabylie. Hier, elle a une fois de plus fait savoir son refus de cautionner tout processus électoral tant que les revendications exprimées dans la plate-forme d'El Kseur ne sont pas prises en charge par le pouvoir central.
N. B.

 

http://www.aai-online.com/actualite/lire.php?ida=16260&idc=74

AAI (Abonnement) - 8 avr 2004

Emeutes et urnes brûlées à l’Est de la wilaya de Bouira

Bouira, (AAI) – Si au chef lieu de la wilaya de Bouira ( 130 km à l'Est d'Alger) et dans le reste des régions arabophones une timide affluence des votants aux centre de vote a été constatée aux premiers heures de la matinée, les choses se  présentent autrement dans les régions berbérophones, à l’Est de la wilaya, notamment à Sahaidj, Raffour, El Asnam et El Adjiba.
Ainsi, à Raffour une dizaine de citoyens ont saccagé les urnes dans un centre de vote. Le centre ville est complètement barricadé où des pneus brûlent. Quelques échauffourées ont éclaté entre des citoyens et les forces de l’ordre.
Même climat à Taouirt, dans la région de M’chedallah, El Asanam, et Adjiba, où des  échauffourées ont aussi éclaté entre les forces anti-émeutes et les citoyens qui ont pris d’assaut les centre de vote pour empêcher l'élection.
El Adjiba, des jeunes, dont certains ne sont pas en âge de voter, ont été à l’origine du saccage des urnes, et ce en présence des policiers qui ne sont pas intervenus.
La Route nationale N°5 demeure paralysée à El Asnam et Bechloul, par des véhicules calcinés et des pneus brûlés.

 

http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20040408.FAP3800.html?2033

Nouvel Observateur - 8 avr 2004

L'élection présidentielle en Algérie s'achève dans le calme malgré quelques incidents en Kabylie

--par Nicolas Marmié--
AP | 08.04.04 | 21:27

ALGER (AP) -- Les Algériens ont voté. Dix-huit millions d'électeurs étaient invités à choisir entre six candidats, dont le président sortant Abdelaziz Bouteflika, 67 ans, qui brigue un second mandat de cinq ans et qui comptait bien l'emporter dès le premier tour.
Les résultats officiels devraient être annoncés vendredi matin par le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, alors que l'opposition s'apprête à mener «une guerre des chiffres».
Les opérations de vote semblent s'être déroulées dans le calme malgré quelques incidents en Kabylie, notamment dans les localités de Freha et Azazga ( 130 km à l'est d'Alger) où des manifestants, partisans du boycottage, ont affronté les forces de l'ordre.
A 16H00, le taux de participation atteignait 46,5%, selon le ministère algérien de l'Intérieur, soit un chiffre un peu plus faible qu'au scrutin de 1999 à la même heure. Abdelaziz Bouteflika avait été élu en avril 1999 avec 73% des suffrages et un taux de participation de 60%.
Plusieurs opposants au chef de l'Etat, dont son principal rival, l'ancien premier ministre Ali Benflis, 59 ans, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) ont dénoncé des «manoeuvres frauduleuses» dès le début de l'après-midi. «La fraude électorale se confirme», a déclaré à l'agence Associated Press (AP), Ali Mimouni, directeur de campagne d'Ali Benflis.
Dénonçant des «irrégularités à grande échelle» et une «volonté de passer en force» du chef de l'Etat sortant, Ali Benflis, Saïd Sadi (berbériste laïc) et Abdallah Djaballah (islamiste) ont mis en garde, dans un communiqué commun, contre «toute annonce prématurée» en estimant que «les grandes tendances qui se dessinaient allaient vers l'organisation d'un second tour».
La transparence du scrutin, qui se déroule en présence de près de 200 observateurs internationaux, le taux de participation et l'éventualité d'un second tour, une hypothèse que le président Bouteflika s'est refusé à envisager, sont les principaux enjeux du premier scrutin présidentiel réellement pluraliste organisé en Algérie depuis l'indépendance en 1962.
La télévision algérienne diffusait en boucle des images d'électeurs se pressant aux urnes dans le Sud du pays tandis que les rues d'Alger sont restées calmes en ce premier jour de week-end musulman.
Abdelaziz Bouteflika a voté en fin de matinée dans un lycée à proximité de son domicile dans le quartier résidentiel d'El Biar.
Dans les différents bureaux de vote visités par l'AP à Alger le scrutin se déroulait sans incidents, avec des urnes cadenassées et en présence des scrutateurs des différents candidats.
«C'est la première fois qu'on vote en Algérie de façon aussi honnête; avant la démocratie en Algérie n'existait pas», se félicitait Malek Fellous, 42 ans, dirigeant d'une société privée de sécurité. Cet «ancien électeur du FIS» (Front islamique du Salut dissous en 1992) dit avoir voté pour le président sortant. «On espère que l'armée restera neutre», commentait pour sa part Mafoud Mejdoud, 40 ans, commerçant et électeur d'Ali Benflis.
Un important dispositif policier était mobilisé à Alger tandis que plusieurs dizaines de gendarmes anti-émeutes étaient déployés sur la route reliant la capitale à Tizi Ouzou (100km à l'est d'Alger), chef-lieu de la Kabylie , une région en rébellion larvée contre le pouvoir central depuis avril 2001. Plusieurs gendarmes ont notamment pris position dans la ville de Naceria où des pneus enflammés ont été entassés sur les bords de la route nationale.
A Tizi Ouzou, où le centre-ville était calme à la mi-journée, certains bureaux de vote connaissaient une affluence inédite avec des taux de participations dépassant 20% à 15h00. Lors du précédent scrutin de 1999, le taux final n'avait pas dépassé 2% dans cette ville, bastion de la contestation identitaire kabyle.
«Rien ne nous échappe, il n'y a pas de zigzag», a déclaré Fatiha Boubkeur, 45 ans, professeur et observatrice du candidat Bouteflika dans ce bureau de vote. Des représentants des candidats Ali Benflis et Saïd Sadi étaient également présents et n'ont constaté «aucune anomalie».
«J'ai voté pour Saïd Sadi parce que Boutef' nous tient un discours stalinien à l'ère de l'Internet. Avec lui, on perd du temps, on est à la traîne et on est même plus autosuffisants sur le plan alimentaire», expliquait Chérif Saïdi, 39 ans, artisan du bâtiment.
De violents incidents avec les forces de l'ordre ont en revanche été constaté dans la commune kabyle de Freha où plusieurs dizaines de jeunes manifestants ont fait pleuvoir des pierres sur les policiers anti-émeutes qui protégeaient le bureau de vote du centre-ville. A 14h00, seulement 22 électeurs sur 652 inscrits avaient pu voter dans cette école complètement barricadée et où régnait une âcre odeur de gaz lacrymogène.
Tandis que les partisans du boycottage d'un «scrutin mascarade» harcelaient les policiers avec des frondes, des milliers de pierres et des carcasses de pneus brûlés jonchaient la rue menant au centre de vote. Des scènes similaires de guérilla urbaine ont été observées aux abords de l'école Zaïdat d'Azazga où seulement 120 personnes sur 1.200 inscrits avaient voté en début d'après-midi.
«Les gens ont eu peur d'aller voter» a constaté le chef de centre qui a requis l'anonymat. AP

 

http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=17714&idc=41

Deux véhicules incendiés à Bechloul

 

La ville de Bechloul, 20 km à l'est de Bouira, a vécu au rythme de violentes émeutes dans la nuit de jeudi à vendredi. Les affrontements, qui ont opposé les CNS aux partisans du rejet qui tentèrent de prendre d'assaut le siège de l'APC pour saccager les urnes, se sont soldés par cinq arrestations et quelques blessés parmi les manifestants. Selon le délégué de la ville, Djamel Yahiaoui, les heurts avec les forces de police avaient alors redoublé d'intensité jusque vers 2 h du matin où les détenus avaient été relâchés. Autres incidents ayant émaillé le scrutin à Bechloul : après le dépouillement, un camion devant transporter les urnes vers le siège de la daïra a été intercepté par les manifestants en colère qui l'ont incendié, vers 20 h 30. La veille, une voiture légère de marque Fiorino transportant des urnes vers la commune limitrophe (El Adjiba) a été également consumée par les flammes.
Badis Moussaoui

09-04-2004

http://fr.allafrica.com/stories/200404090364.html

Election présidentielle : deux images électorales distinctes à Bouira

La Tribune (Algiers)

9 Avril 2004

Publié sur le web le 9 Avril 2004

Nacer Haniche

 

L'affluence timide des électeurs enregistrée dans les bureaux de la ville de Bouira et des localités environnantes, aux premières heures de la journée de vote, s'est conjuguée avec le climat d'appréhension et de suspicion qui a envahi plusieurs citoyens déjà au chef-lieu de wilaya.

La fermeture d'un grand nombre de magasins a engendré une inquiétude qui s'est confirmée tout au long de la journée bien qu'aucun communiqué n'ait appelé les commerçants à la grève. Les moyens de transport à destination des communes à l'est de Bouira étaient inexistants, obligeant les voyageurs à se débrouiller pour effectuer leur déplacement. La cause en était des perturbations de la circulation et la fermeture du tronçon de la RN 5 qui relie Bouira et l'Est, résultant du climat de tension et des émeutes qui ont éclaté à El Esnam, Laadjiba, Taourirt et Raffour dans la commune de Mchedallah. Selon les informations qui nous sont parvenues de ces localités, le vote a connu hier des empêchements, des saccages et des incendies d'urnes en plus de l'hostilité affichée par des citoyens à l'égard de l'élection présidentielle. A Raffour, une localité de plusieurs milliers d'habitants située sur la RN 26, nos sources indiquent que, lors de l'ouverture des bureaux de vote, les citoyens ont trouvé les listes des électeurs d'Aghbalou à la place des leurs, ce qui a déclenché la colère et poussé les citoyens à incendier toutes les urnes en criant à la fraude électorale.

A Bechloul, le climat d'agitation a été perceptible par les pneus incendiés, les pierres et les différents objets qui jonchaient la route tandis que le vote avait l'air de se dérouler dans des conditions normales ou parfois mouvementées au niveau de certains centres où des adolescents étaient en train de crier et de jeter des pierres. La tension dans cette commune distante de 20 kilomètres de Bouira a commencé dans la nuit de mardi à mercredi lorsqu'un véhicule de l'APC d'El Adjiba a été incendié par un groupe de jeunes pour empêcher l'acheminement des urnes à partir du siège de la daïra. La localité d'El Esnam a connu une situation explosive depuis la matinée, le centre de vote situé en plein centre-ville a été investi dès les premières heures par de jeunes citoyens, dont des délégués de coordinations. Dans un mouvement de panique, la dizaine d'urnes qui se trouvaient sur place ont été brûlées et jetées sur la voie publique. Vers midi, la tension est remontée d'un cran pour donner lieu à un affrontement pierres contre bombes lacrymogènes entre les manifestants et les forces anti-émeute.

La situation a été similaire à Saharidj, située à 55 km à l'est de Bouira, alors qu'on nous a signalé que le vote se déroulait normalement dans la plupart des localités à l'ouest de Bouira. Cela dit, au moment où nous mettons sous presse, tous les regards sont braqués sur l'opération et les résultats du dépouillement. La peur au ventre, les électeurs se demandent si ces urnes donneront naissance au premier vote transparent et propre de l'histoire du pays ou si elles le replongeront dans les sombres années du passé au cas où la fraude viendrait à être confirmée. En tout état de cause, la majorité des citoyens de Bouira souhaitent connaître le résultat définitif, aujourd'hui vendredi, car ils ne peuvent plus accepter une autre tension électorale en cas de second tour.

 

http://fr.allafrica.com/stories/200404090353.html

Malgré l'empêchement du scrutin, Béjaïa améliore son score
La Tribune (Algiers)
ACTUALITÉS
9 Avril 2004
Publié sur le web le 9 Avril 2004

By Moussa Ouyougoute

Bien que le taux de participation soit l'un des plus faibles à l'échelle nationale, la wilaya de Béjaïa a enregistré de meilleurs résultats par rapport aux précédents scrutins : les législatives et les communales de 2002.

Le taux de participation est allé crescendo : il est passé de 1,92 à 10h30 à 5,65% à midi pour atteindre 9,40 à 15h00 et 13,33% à 18h00. Pourtant, l'opération de vote n'a pas été une sinécure, bien au contraire. Hormis dans la région Est, le vote a été empêché un peu partout à travers le territoire de la wilaya : urnes incendiées, bureaux de vote saccagés et routes barrées. Pis, le forfait est, le plus souvent, accompli la veille même du scrutin. C'est le cas notamment dans les localités de Barbacha, de Kendira et d'El Flay. Les émeutiers ont tenu à s'acquitter de leur tâche avant de rentrer chez eux avec le «sentiment du devoir accompli», a-t-on ironisé.Malheureusement, dans ce genre de situation, il y a parfois des dérapages. Un automobiliste qui rentrait chez lui aux environs de 22h30 a été blessé par balles à 2 km de l'entrée de Tazmalt. Il a été admis à l'hôpital d'Akbou. Selon des sources sûres, le conducteur qui venait d'Akbou s'est arrêté pour enlever des barricades de fortune dressées en prévision des hostilités prévues le jour J. Il voulait se frayer un chemin.

Mais des gens embusqués dans les buissons lui tirent dessus, d'abord sans l'atteindre car il était protégé par son véhicule. Cependant, une fois à l'intérieur de sa voiture, bien que touché par ses agresseurs, il a réussi à s'échapper. La nouvelle a fait le tour de la ville. Le blessé sera donné pour mort. Il n'en faut pas plus pour mettre le feu aux poudres. Les émeutes éclatent aussitôt. Le siège de la Sonelgaz sera saccagé pour la énième fois la nuit même. Et la tension suscitée par la rumeur qui a circulé la veille se traduira le lendemain par l'empêchement de l'opération de vote mais aussi par le saccage d'autres édifices, à l'instar de l'agence CPA. Si, dans le cas d'Akbou on peut dire qu'il y a eu un détonateur, malheureusement le même scénario s'est produit dans au moins une dizaine de communes. Il faut dire que les arouch mais aussi d'autres groupes d'intérêt ont veillé scrupuleusement à faire avorter ces élections. Opération réussie puisque le vote a été sérieusement compromis dans 22 communes sur les 52 que compte la wilaya de Béjaïa. Et dans certaines localités, 14 plus exactement, il y a eu zéro votant. Les émeutiers, la plupart du temps des gosses, ont pris le soin de brûler les urnes soit la veille, soit les premières heures de l'ouverture des bureaux de vote.

Ce qui est curieux, c'est qu'à côté des villes acquises aux arouch, telles que El Kseur, Akfadou ou Sidi Aïch, il y a des localités qui ont répondu favorablement au mot d'ordre de la CICB. Pourtant , il s'agit de communes qui n'ont jamais été représentées dans les structures arouch à l'exemple d'Ighil Ali et de Tibane. Plus intéressant encore, dans une commune, Tinebdar en l'occurrence, censée être le fief des arouch non dialoguistes, les bureaux de vote ont été fermés à 8h10 ? Au chef-lieu de wilaya, qui compte le plus grand nombre d'électeurs, les élections se sont déroulées presque normalement. Les seuls incidents à déplorer le jour du scrutin ont été enregistrés dans le quartier Soumari. Les escarmouches ont duré jusqu'en fin d'après-midi. La veille, les gosses de Lacifa ont tenté de brûler le bureau de vote cité Saïd Bellil. Mais les adultes ont pris les choses en main le jour du scrutin. «La démocratie doit triompher. Nous allons veiller au bon déroulement du scrutin et que le meilleur gagne», a déclaré avec insistance Djamel, un militant de la démocratie. La leçon a été donnée une fois encore par les habitants du Sahel, la région est de Béjaïa, mais aussi ceux d'un petit village de la vallée de la Soummam , Akabiou. Ils ont certes boycotté le scrutin -il est demeuré un fief du FFS- mais ils ont préservé les urnes comme ils l'avaient fait en octobre 2002.

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Actualité (Edition du 10/4/2004)

Troubles et affrontements dans la wilaya de Tizi Ouzou

155 bureaux de vote saccagés

Par Mustapha Benfodil à Tizi Ouzou Lu (434 fois)

Si dans le chef-lieu de wilaya, l’opération de vote s’est déroulée sans heurts majeurs, à l’exception du quartier des Genêts, à la périphérie, ce fut plutôt chaud. À Fréha, les affrontements ont été particulièrement féroces. Retour sur un vote mitigé.

École primaire Saliha-Ouatiki, quartier de la Haute-Ville, Tizi-Ouzou. Il est 9h passées. Une affluence inhabituelle se fait d’emblée remarquer autour de ce bureau de vote. Dans le lot, beaucoup de vieilles femmes ; beaucoup de jeunes filles aussi. Nawel, 25 ans, est désappointée. Et pour cause. Elle n’a pas trouvé son nom sur la liste. Elle insiste pour voter. “Je vote pour le changement”, dit-elle, résolue. Pour Nawel, il s’agit surtout de faire partir le Président sortant. À l’instar des milliers de Kabyles qui ont décidé d’aller vers l’urne, elle ne veut pas que la Kabylie soit en reste dans cette marche vers le changement. “Il faut que la Kabylie participe au changement”, résume-t-elle. “Nous n’avons pas voté par le passé, qu’est-ce que cela nous a apporté ? Il ne sert à rien de rester chez soi et attendre que les choses changent, et je ne suis pas tentée de partir à l’étranger”, argumente notre amie. Nawel n’a pas eu peur de sortir voter, malgré les indicateurs de violence avertissant d’un scrutin sous haute tension en Kabylie. “Comme j’habite dans le quartier, je me suis dit je vais faire rapidement un saut au bureau de vote et je vais voir”, explique-t-elle. Diplômée en marketing au chômage, elle attend surtout du nouveau locataire d’El-Mouradia qu’il fasse en sorte qu’il y ait du travail pour tous, de l’avenir pour tous et de l’espoir pour tous.

Amine, 23 ans, étudiant en sciences politiques, n’a pas hésité lui non plus à répondre par oui à l’appel de l’urne. “El mouhim ma yeddihache Bouteflika”, dit-il en confiant qu’il a voté Benflis. Amine affirme n’avoir subi aucune pression de la part des “boycottistes” de son quartier pour bouder l’isoloir. D’ailleurs, il est à noter qu’aux abords des bureaux de vote, dans la ville de Tizi-Ouzou, il n’a été enregistré aucun incident de nature à dissuader les électeurs d’aller voter, contrairement aux législatives de juin 2002.

 

“Je vote, donc j’y suis”

Des dizaines de femmes de tous âges, accompagnées de leurs bambins, viennent au bureau de vote comme on va à la fête, surtout qu’il fait particulièrement beau et bon en ce jeudi 8 avril. Fatima, 48 ans, en fouta kabyle à rayures et couleurs vives, est toute contente de pouvoir disposer souverainement et allègrement de sa voix. Cette humble femme de ménage dans un centre universitaire a six enfants à charge et un mari grabataire. “Moi, je vote contre la mafia”, dit-elle. “Awid kan erraïs issalhane” (pourvu qu’on nous ramène un président juste). Pour elle, un bon président est celui qui rétablirait la justice, la paix et la pension de son mari. “Mon pauvre mari est handicapé. Depuis la mort de Boumediène, il n’a perçu aucun centime et c’est moi qui trime pour subvenir aux besoins de ma famille”, se plaint-elle. Et d’enchaîner sur une maxime générale : “Ledzaïer thahwadj irgazen. Oulach irgazen, hacha el mafia igueqouane. Ilaq ennif ithamourthagui”, (l’Algérie a besoin d’hommes, mais il n’y a plus d’hommes, il n’y a que des maffieux. Il faut gouverner ce pays avec dignité). Pour elle, il n’y a qu’un homme capable d’une telle mission : Bouteflika. Sur le visage des vieilles femmes comme cette dame âgée et totalement aveugle qui tient à insérer son bulletin de vote dans l’urne, l’acte de voter, presque effacé de la praxis citoyenne sous le poids de l’interdit politique et civique, est devenu un pacte d’adhésion à l’entité nationale. Un lien affectif au reste du pays ; une manière de dire : “Je vote, donc j’y suis.” Dans certains bureaux de la Nouvelle-Ville, on se bousculait à certains moments de la journée pour voter. Avant-goût d’un engouement électoral oublié.

Dans la foulée, nous croisons une équipe de la Cwisep (Commission de wilaya de surveillance de l’élection présidentielle). Celle-ci est tenue de sillonner les 38 bureaux de vote de la ville. “Ce n’est pas évident dans la mesure où nous ne disposons que d’un seul véhicule”, dit un membre de cette commission. Des brigades de trois membres vont ainsi de bureau en bureau vérifier que tout se passe bien. Mme Larfi est la représentante du parti RND au sein de ladite commission. Tout sourire, elle est confiante. “L’essentiel est que la paix l’emporte. Nous déplorons la violence sous toutes ses formes”, professe-t-elle, allusion au drame de l’assassinat du jeune Hakim Allouache, frère du délégué Rachid Allouache, mardi dernier à Fréha. M. Samah, représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika, se félicite de ce que, au sein de la commission, règne une “entente collégiale” entre les représentants des différents candidats. “Nous avons tous ôté nos casquettes partisanes pour mener à bien notre mission de contrôle”, lance notre homme. Notre interlocuteur a tenu à préciser qu’il n’a subi aucune intimidation, en sa qualité de représentant d’un candidat indésirable par une partie de la population. “Je n’ai jamais subi la moindre agression, pas même verbale”, fait-il remarquer. “Notre objectif primordial est de voter massivement. Je refuse qu’on confine la Kabylie dans l’isolement”, plaide M. Samah. Fait amusant : dans tous les bureaux où nous sommes passés, les représentants des candidats, chargés de surveiller de près le déroulement du vote, tenaient à chaque fois à souligner leur totale solidarité, faisant abstraction de leur casquette politique. Il en est ainsi pour Hassiba et Kahina, représentantes respectivement des candidats A. Bouteflika et S. Sadi au sein de l’école Baïdi, un centre de vote pour femmes. “Nous nous entendons très bien. Nous veillons à ce que les électeurs ne soient pas influencés par les encadreurs du bureau de vote, et jusqu’à présent RAS”, dit Hassiba. À l’école Laïmèche-Ali, trois femmes représentant les candidats Benflis, Bouteflika et Sadi s’entendent comme de vieilles copines. “Il nous a fallu un peu de courage pour nous pointer le matin quand même”, indique une représentante de Benflis, allusion au climat lourd qui pesait sur l’élection avant le jour J.

10 heures. Au quartier mythique Les Genêts, ça sent le roussis. Des garnements s’emploient à arracher des branches d’arbres pour barrer la route menant vers l’hôpital Nedir-Mohamed. De fait, la route est maintenant coupée par un tronc d’arbre. Un pneu fumant, symbole de la Kabylie frondeuse et insoumise, est balancé au milieu de la chaussée. Tout le monde en place : “Ayaw ahe !”

 

Les Genêts marquent le coup

Mais la protesta ne mord pas cette fois-ci. Juste un pétard folklorique, histoire de marquer le coup. Des jeunes en furie, ados pour la plupart, âgés entre 14 et 20 ans, commencent à jeter des pierres sur une petite escouade de policiers. Déployés en petit nombre, ceux-ci ont jugé utile de ne pas faire dans le démonstratif pour ne pas soulever l’ire des frondeurs. Aucun CNS ne sera d’ailleurs mobilisé. Les jeunes, une cinquantaine tout au plus, lapident les policiers en les couvrant d’injures. Approchés par nos soins, les manifestants entendaient bien sûr “voter” à leur manière, avec des cailloux, contre la hogra et un pouvoir qu’ils vomissent.

Tarik, 20 ans, plâtrier de son état, un foulard “anti-lacrymo” autour du cou, a tout d’un chef. C’est lui le meneur du groupe d’émeutiers. “Ce vote, c’est du khorti ! Les gens en ont marre du chômage, de la malvie ; et ces politicards ne vont absolument rien nous apporter. Tous les mêmes ! Tous kif-kif ! Ils veulent passer avec la caution de la Kabylie, ils parlent tous de la plate-forme d’El-Kseur, mais personne n’est dupe pour les croire. Ouyahia a menti aux archs”, s’indigne Tarik. Ils se sont également soulevés, disent-ils, pour protester contre l’assassinat du jeune Hakim Allouache. Pour eux, ce crime avait pour objectif d’embraser la Kabylie. “Comment voulez-vous traiter avec un pouvoir qui n’a aucun respect pour les morts ?”, lâche un autre émeutier, avant de poursuivre : “En Argentine, pour deux morts, un chef d’État a sauté, un ministre de l’Intérieur a sauté, alors qu’ici oualou. 126 morts et aucun haut responsable n’a démissionné. Ils n’ont pas de cœur ! Ce système est pourri ! Tous des pourris !” Rappelons que le mot d’ordre de Bélaïd Abrika, figure de proue du quartier des Genêts, était d’appeler à la sagesse et à la vigilance. De fait, nous n’avons aperçu aucun leader des archs avec ces jeunes. C’est là le signe que cette action de fronde était autonome. Interrogés s’ils avaient l’intention de s’attaquer aux bureaux de vote et s’ils allaient empêcher les électeurs par la force, la réponse de Tarik est nette : “Nous n’allons empêcher personne d’aller voter, mais nous disons que ceux qui vont voter sont des lâches et des harkis !” Ils insistent sur le fait que leur mouvement est pacifique. Il convient de relever que la veille, l’aile radicale de la Cadc avait appelé à une grève générale. De fait, toute la ville était fermée, ce jeudi ; tous les magasins pratiquement avaient baissé rideau, à l’exception de quelques pharmacies et quelques vendeurs de journaux. Cela amènera un citoyen à s’indigner : “Chaque fois qu’il y a une grève générale, le prix de la pomme de terre monte à 50 DA. C’est tout ce que nous avons récolté. C’est toujours nous qui payons les pois cassés !”

L’action des Genêts s’est vite tassée, et à midi, les émeutiers, de guerre lasse, se sont dispersés faute de “compétition”, ne laissant que des troncs d’arbre et un poteau cisaillé pour barrer la route.

 

Fréha : violents affrontements

Destination : Fréha. Dans cette localité située à 35 km à l’est de Tizi-Ouzou, les affrontements seront féroces entre forces de l’ordre et manifestants qui se sont soulevés pour exprimer leur colère après la mort de Hakim Allouache, asphyxié dans l’incendie de son kiosque au centre-ville de Fréha. Tôt le matin, les émeutiers s’en sont pris à l’unique bureau de vote de la ville, empêchant par la force les électeurs potentiels de s’exprimer.

Contrairement à Tizi-Ouzou, ici, les brigades antiémeutes de la police seront dépêchées en force. Paralysée par la grève générale, le deuil et les émeutes, Fréha rappelait ce jeudi les moments de grands troubles des événements de Kabylie, durant le printemps 2001. “Laârouch danger”, scandaient des émeutiers prêts à en découdre avec les tenants du statu quo. Équipés pour tout matériel de guérilla de barres de fer, gourdins, machettes, couteaux ou, pour leur majorité, de frondes, de pierres et de l’indispensable bouteille de vinaigre pour faire face aux grenades lacrymogènes, ils n’auront de cesse de provoquer les CNS, entassés autour de l’APC de Fréha, sans doute pour l’épargner du saccage.

Les émeutes émailleront toute la journée de ce jeudi. Elles étaient concentrées autour de la cité dite des 300-Logements. Symboliquement, les frondeurs étaient rassemblés autour du kiosque incendié du défunt Hakim Allouache. Les forces de l’ordre ont dû déployer les grands moyens et mobiliser un “camion moustache” pour contenir les manifestants et libérer les routes barricadées. Une pluie de grenades lacrymogènes s’abat sur la ville, dont plusieurs échoueront dans des balcons de particuliers. Les émeutiers s’amusaient avec ces grenades tant ils ont pris l’habitude de les manipuler. Lahcène, 21 ans, étudiant en informatique, était un ami intime de Hakim Allouache. Une balle en caoutchouc dans les fesses, c’est un habitué du “houl citoyen”. Pour lui, le moteur de ces manifs est d’abord de protester contre l’assassinat de son ami. “Il ne faisait pas de politique, pourquoi ils l’ont tué ?” rage-t-il. Lui et ses copains manifestent aussi, on l’aura compris, pour signifier leur rejet d’une élection qui ne leur inspire point de respect.

13 heures. Direction Azazga. Là aussi, les émeutes ont fait rage et les bureaux de vote ont été fermés ou brûlés. Dans l’un de ces bureaux, les bulletins de vote étaient éparpillés un peu partout après que les cartons qui les transportaient eurent été pillés et éventrés. À Chorfa-Bahloul, village de Hakim Allouache, une atmosphère de deuil enveloppait les lieux. On attendait le rapatriement de la dépouille mortelle de Hakim Allouache qui était conservée à l’hôpital d’Azazga. Cela n’a pas empêché le bureau de vote de fonctionner, quoi que le taux de participation était faible : à la mi-journée, sur les 2 500 inscrits, il y a eu seulement 271 votants, dont 4 femmes.

Retour à Tizi-Ouzou. Il est 15 heures passées. La ville est apaisée. Calme plat aux Genêts. Les bureaux de vote sont moins bruyants, mais l’affluence se poursuit cahin-caha. À l’école Ali-Takoucht, au bureau “hommes”, on nous indiquera que des jeunes qui n’étaient pas inscrits se précipitaient vers la mairie pour se porter sur le fichier électoral et voter. Le cas de Salim est édifiant. Cet émigré de 28 ans, résidant à Paris, a été dépité de ne pouvoir voter au consulat à défaut d’une existence administrative sur les fichiers de nos services consulaires en France. Il vient jusqu’en Algérie pour vivre l’événement mais aussi avec l’espoir de pouvoir voter. Le voici là encore contrarié de ne trouver son nom nulle part. Il va essayer de s’inscrire in extremis à la mairie.

M. Nourredine Zerhouni, le ministre de l’intérieur, indiquera que sur les 931 bureaux de vote que compte la wilaya de Tizi-Ouzou, 155 ont été saccagés, empêchant 100 000 électeurs sur 553 000 inscrits d’aller voter.

M. B.

 

http://www.infoshop.org/inews/stories.php?story=04/04/12/3461518

posted by AFP on Monday April 12 2004 @ 11:11AM PDT  

In Algeria , Bouteflika landslide leaves minority Berbers even colder

TIZI OUZOU, Algeria , April 10 (AFP)

Algerian President Abdelaziz Bouteflika's landslide re-election victory, seen by many minority Berbers as predictably fraudulent, has only deepened their defiance against a leader they refuse to trust.

At a small cafe in Tizi Ouzou, the main city in the Berbers' northeastern Kabylie homeland, barman Youcef Nttah said Saturday: "It's the same old song. You vote, you don't vote, it doesn't change anything."

Outside the small village of Bou-Nouh , perched high in the Kabylie mountains, Rachid Hamoudi, a truck driver, gestured towards the lush but fallow land around him where a few cows were grazing.

"People around here are too poor to start up viable farms," he said, adding that long-promised government aid had never come to an area where unemployment is far greater than the national average of 25 percent.

"There is nothing here for us. That's why there are so many Kabyles in Paris ," said Hamoudi, whose brother owns a bistro in the French capital.

Another brother, Arezki, works for the state oil company Sonatrach in the far south of the country near the border with Libya .

Berbers, proud of their culture and language, Tamazight, feel that their marginalization from the mainstream of Algeria's economy and society is an insult to their history -- one that dates back centuries further than that of the dominant Arab culture.

In addition to a recognition of their Berber identity, the minority making up about one-fifth of Algeria 's population of 32 million want the government to devise a viable economic and social development plan for Kabylie.

Three years ago, anger boiled over into riots after a Berber youth died in police custody. An ensuing crackdown by the security forces left at least 100 people dead in what has become known as the Black Spring.

Posters in Tamazight calling for a boycott of Thursday's presidential vote -- with a drawing of a ballot box doubling as a tombstone -- could be seen everywhere in Tizi Ouzou.

On one wall, someone had painted a weeping face framed by the outline of Algeria 's borders.

The call to shun the election, made by part of the region's traditional leadership known as aarchs, was widely followed, with only 18 percent turning out among the Tizi Ouzou district's more than half a million voters, compared with the national average of 59 percent.

For legislative and local elections in May and October 2002, the aarchs were united in their call for a boycott, and turnout was next to nil in Kabylie.

Not everyone wanted the boycott this time, especially supporters of Said Sadi, a Kabylie native and founder of a secular movement, the Rally for Democracy and Culture, and those who felt that Ali Benflis, Bouteflika's arch-rival, had a fighting chance.

But hardly anyone wanted Bouteflika, and they let him know their feelings in no uncertain terms when he tried to campaign in Tizi Ouzou early this month by rioting outside a rally venue, forcing him to flee through a back exit.

The proponents of the boycott also resorted to violence on election day, raiding polling stations and torching ballot boxes in several towns.

In the town of Freha , a riot broke out after police used tear gas against youths trying to destroy ballot boxes. Residents said a mysterious death in the town overnight Tuesday had fueled tensions, scaring many people away from the polls.

But few people here harbored illusions that their vote would make a difference.

At a shop offering telephone and photocopying services in Tizi Ouzou, an attendant said of Bouteflika's landslide: "Of course it was fraud."

But he requested anonymity, saying: "We're in a country where repression has reached such a level that people are afraid to give their names."

 

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/article.php?LO=1863&ARTICLE=34

Lutte ouvrière n° 1863 du 16 avril 2004

Algérie - Élection présidentielle : Bouteflika plébiscité

Le 8 avril, le président sortant Bouteflika a remporté haut la main l'élection présidentielle algérienne avec près de 85% des voix (84,99% exactement). Son principal rival, Benflis, dirigeant du FLN, présenté comme susceptible de l'emporter en cas de deuxième tour, n'obtenait que 6,42% des suffrages. Ce résultat a jeté la stupéfaction dans les rangs des adversaires de Bouteflika et il semble que l'entourage même de celui-ci ait été quelque peu surpris par l'ampleur du succès.

Bien sûr, les rivaux de Bouteflika, c'est-à-dire Benflis (6,42%), l'islamiste Djaballah (5,02%) et Said Sadi (1,94%) du RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie ) ont crié à la fraude massive. Mais il n'est pas évident que la fraude ait été plus importante que d'habitude au point d'expliquer l'ampleur du succès électoral remporté par Bouteflika.

Bouteflika évidemment a bénéficié de sa position de président sortant. Il a sillonné depuis des mois l'Algérie, distribuant promesses, subventions et crédits. Il avait également le soutien des partis de la coalition gouvernementale, c'est-à-dire du RND (Rassemblement National Démocratique), du MSP (Mouvement de la Société pour la Paix , islamiste) et d'une partie du FLN, les "redresseurs", alors qu'une autre partie soutenait Benflis. Il avait aussi l'appui de l'UGTA, de l'ensemble des organisations patronales, des zaouias (confréries religieuses) et même de quelques anciens dirigeants du FIS. L'armée avait déclaré à plusieurs reprises qu'elle resterait neutre et qu'elle ne pèserait pas directement sur les choix électoraux.

Mais, il faut bien dire aussi qu'en face, il n'y avait pas vraiment une opposition. Benflis lui-même avait été le directeur de campagne de Bouteflika lors de l'élection présidentielle de 1999, puis son Premier ministre jusqu'en mai 2003. Quant à Djaballah, du mouvement Islah, son score de 5% reflète peut-être le recul et la dispersion de l'électorat islamiste. Le soutien à Bouteflika du MSP, autre parti islamiste, et la non-consigne de vote de la majorité des dirigeants du FIS expliquent peut-être ce mauvais résultat. Said Sadi, qui pouvait se prévaloir d'une implantation en Kabylie, paye, lui aussi, le prix d'un soutien à la politique de Bouteflika puisque son parti, le RCD, a participé au gouvernement jusqu'à la répression des émeutes en Kabylie au printemps 2001. Avec moins de 2% à l'échelon national, il se voit dépassé par Bouteflika dans de nombreuses communes en Kabylie et dans les villes de Tizi Ouzou et de Bejaia. Il est vrai qu'en Kabylie, les abstentions ont été massives, atteignant plus de 80%.

Tous ces opposants l'étaient donc plutôt pour la forme et ne proposaient pas en réalité une autre politique. Ils préféraient parler de la fraude annoncée en cas de victoire du président sortant. Certains regrettaient même la "neutralité" de l'armée qui faisait, selon eux, le jeu de Bouteflika. Quant à Louisa Hanoune, candidate du PT (Parti des Travailleurs), sa défense de certaines revendications sociales était noyée dans un discours nationaliste, prônant l'union nationale et évitant toute dénonciation du pouvoir et de Bouteflika lui-même.

Bouteflika, évidemment, sort renforcé de ces échéances électorales. Chirac l'a très bien compris puisqu'il a été le premier chef d'État à lui envoyer un message de félicitations. Il devait même se rendre dès le 15 avril à Alger pour rencontrer Bouteflika. Les affaires avec l'Algérie n'attendent pas!

Que va faire Bouteflika sur le plan politique? Va-t-il en profiter pour dissoudre l'APN (assemblée populaire nationale) dans laquelle le FLN dirigé par Benflis était majoritaire? Cela n'est pas sûr. Il peut compter probablement sur bien des ralliements de dernière minute de députés FLN. Il va peut-être modifier la constitution dans un sens plus présidentiel et plus autoritaire. Peut-être cherchera-t-il aussi à s'immiscer un peu plus dans les affaires de l'armée. Mais quelques mises à la retraite de généraux impliqués dans le coup d'État de janvier 1992 et la guerre civile larvée qui a suivi ne remettraient pas en cause l'armée et son rôle dans l'avenir. Ce ne serait qu'un moyen de tourner la page.

Mais on peut être sûr, en tout cas, que Bouteflika, conforté, plébiscité, va en profiter pour continuer et intensifier sa politique antipopulaire et antiouvrière, c'est-à-dire les plans de licenciements, les privatisations et de nouvelles fermetures d'entreprises. Ainsi, un projet sur les hydrocarbures est en cours qui fragilise la Sonatrach , la société nationale des hydrocarbures, face aux compagnies pétrolières étrangères. Bouteflika cherchera sans doute à relancer ce plan, qui avait été retiré et pour cause d'élections et autres oppositions dont celle de la centrale syndicale UGTA.

Face à tous les mauvais coups que prépare sans doute Bouteflika, les travailleurs doivent se préparer.
B. C.