Segment horizontal du quadrillage = 46 km
http://www.kabyle.com/article.php3?id_article=8649
La
source : Le matin du 27/03/2004
Emeutes
à Akbou et des permanences de candidats saccagées à Tazmalt et Amizour
Les localités de
Béjaïa-ville, Akbou, Amizour et Tazmalt ont vécu un week-end électoral
particulièrement tendu.
En
effet, la campagne électorale que des candidats et leurs représentants ont
voulu mener dans la wilaya a tourné à l’émeute. Dans la journée d’hier,
la situation a dégénéré à Akbou lorsque les représentants des comités de
soutien à la candidature de M. Bouteflika et des membres du RND ont tenté
d’animer un meeting populaire dans la salle de cinéma de la ville au grand
dam des citoyens. Des membres des aârouch ont approché les organisateurs en
les priant de partir. Des policiers interviennent en intimant l’ordre aux
délégués de sortir de la salle. L’intervention des services de sécurité
à provoqué l’ire des jeunes qui ont bombardé la salle de cinéma avec des
pierres. Des renforts de CNS arrivent en trombe et le décor des échauffourées
est planté.
La
ville d’Akbou ressemblait à un vaste champ de bataille. Des pneus sont
brulésdevant l’entrée de l’édifice. Les ruelles menant vers le
centre-ville ont été barricadées par des émeutiers. Un impressionnant
dispositif sécuritaire quadrillait les lieux où devait se tenir l’activité
des comités de soutien à la candidature de M. Bouteflika. C’est avec
des bombes de gaz lacrymogène que les CNS tentaient de disperser des groupes de
jeunes qui revenaient à chaque fois à la charge. Au moment où nous mettions
sous presse, les émeutes se poursuivaient. Dans la journée de jeudi, des
événements graves ont failli se produire dans la ville de Béjaïa.
Trois
délégués et deux citoyens ont été embarqués par la police au commissariat
central. Les cinq prévenus n’ont été libérés qu’en fin de journée de
jeudi. Ces événements se sont produits suite à une tentative des citoyens de
la cité des Hammadites d’empêcher un meeting du Mouvement national de la
génération libre que les organisateurs voulaient animer au Théâtre régional
de Béjaïa (TRB) en guise de soutien à la candidature de M. Bouteflika.
Les
services de sécurité se sont lancés dans une véritable course-poursuite
contre les délégués du mouvement citoyen qui étaient rassemblés devant le
TRB. Cette chasse à l’homme s’est soldée par la blessure d’un délégué
des aârouch et l’interpellation de cinq citoyens. Le délégué Mustapha
Medour de Béjaïa, qui est tombé en tentant de fuir, a eu une jambe cassée.
Un autre meeting électoral que devaient organiser des cadres du Parti des
travailleurs (PT) au centre culturel Malek-Bouguermouh, dans la ville d’Amizour,
a été empêché par les citoyens. Les organisateurs ont directement annulé
leur activité craignant certainement des affrontements. Or, la veille, une
action électorale du même parti a été empêchée dans la ville de Barbacha.
Par
ailleurs, la série de saccage des permanences des candidats par des inconnus s’est
poursuivie à Tazmalt et Amizour. Dans la nuit de mercredi à jeudi passé, les
permanences électorales d’Ali Benflis et de Bouteflika ont été incendiées.
Selon nos sources, c’est aux environs de 4 h du matin que des individus ont
défoncé les portes des deux locaux. Les auteurs de cet acte ont emporté avec
eux le matériel informatique et des appareils téléphoniques avant de mettre
le feu aux documents qui se trouvaient à l’intérieur de ces sièges. Une
plainte contre X a été déposée par les représentants de ces deux candidats.
A
Amizour, c’est le siège électoral d’Ali Benflis qui a été saccagé,
jeudi dernier, par des inconnus. Dans une déclaration qui nous a été remise
hier, la Coordination intercommunale des citoyens de la wilaya de Béjaïa
(CICB) a dénoncé « ces actes de vandalisme et se démarque de toute
action de violence et de sabotage ».
Rappelons
enfin que depuis le début officiel de la campagne électorale, de nombreuses
permanences de candidats ont été saccagées. Les aârouch se sont démarqués
dès le premier jour de la campagne des actes de sabotage ciblant les locaux des
candidats.
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=22175
Actualité (Edition
du 27/3/2004)
Heurts à Akbou
Zerguini déclenche l’émeute
Par Djamel Alilat Lu (315 fois)
Hier, tôt dans la matinée, la ville d’Akbou a
renoué avec l’émeute lorsque les partisans du candidat des redresseurs, une
délégation conduite par M. Zerguini, responsable du comité de soutien de
Bouteflika au niveau de la wilaya de Béjaïa, Mme Fourar, députée de la même
tendance et des représentants du MSP et du RND, ont entrepris de tenir une
conférence à la salle de cinéma de la ville. Les jeunes, qui se sont rendu
compte, en voyant le portrait du président sortant affiché et l’impressionnant
service d’ordre déployé autour de la salle de cinéma, que quelque chose se
tramait, ont commencé à se rassembler sur la petite place publique. À l’arrivée
de la délégation, les esprits ont tout de suite chauffé. Des délégués des
archs ont donc tenté d’approcher les responsables des services de sécurité
et le sieur Zerguini pour leur expliquer que Bouteflika, “responsable direct
de la mort de 124 personnes dont cinq sont d’Akbou” est persona non grata
dans cette ville et qu’il fallait donc surseoir à la manifestation prévue
pour éviter les débordements. Les pourparlers n’ayant rien donné, l’échange
de part et d’autre a tôt fait de tourner au vinaigre lorsque insultes, gros
mots et pierres fusèrent de tous côtés. Mais ce qui a déclenché
véritablement l’émeute, ce sont les coups de sommation tirés par les
services de sécurité qui essayaient de contenir la masse des
contre-manifestants. C’est à 10h10 précisément que les heurts ont
commencé. Les forces antiémeutes ont utilisé des balles en caoutchouc et des
bombes lacrymogènes. Plusieurs blessés de part et d’autre ont été
signalés. Les conférenciers ont été évacués sous escorte policière mais
les émeutiers ont tout de même pu pénétrer dans l’enceinte du cinéma,
brûler la porte d’entrée et saccager le bureau dans lequel ils s’étaient
réfugiés. La permanence de Bouteflika, se trouvant non loin du marché de
fruits et légumes a également été saccagée et incendiée.
Vers la fin de l’après-midi les échauffourées se sont déplacées en bas de
la ville tout autour du commissariat. Un jeune manifestant a été chargé et
renversé par une Nissan de la police qui lui est passée dessus. À notre
arrivée sur les lieux, son sang maculait encore la chaussée. Hier, en fin de
soirée, alors que les heurts entre les jeunes émeutiers et les services de l’ordre
n’avaient toujours pas faibli, certains Akbouciens, dubitatifs, se demandaient
si la mission du sieur Zerguini et du clan Bouteflika n’était pas justement
de déclencher précisément, des émeutes. “Décidément, dira l’un deux,
quand ce n’est pas Zerhouni, c’est Zerguini !”
D. A.
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=22176
Actualité (Edition
du 27/3/2004)
Les permanences électorales de Benflis et
Bouteflika incendiées à Tazmalt
Par Djamel Alilat Lu (83 fois)
A Tazmalt, les locaux servant de QG de campagne pour le FLN de Benflis et aux redresseurs de Bouteflika ont été incendiés dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon des informations que nous avons pu recueillir sur place, jeudi vers 3 heures du matin, un groupe de huit personnes portant des cagoules et “faisant semblant de parler en arabe comme des militaires” a obligé le veilleur de nuit à lui ouvrir le portail du centre commercial qui abrite les deux permanences. Ils se sont alors dirigés vers ces locaux situés à des étages différents et les ont incendiés après en avoir forcé les cadenas et brisé les vitrines. Les pompiers qui sont arrivés une demi-heure après le début du sinistre ont, fort heureusement, pu venir à bout des flammes qui menaçaient de s'étendre aux autres locaux commerciaux, notamment une pharmacie située au dernier étage. Le mobilier, l'affichage, des livres et divers documents sont partis en fumée alors que les locaux appartenant à des particuliers qui les louaient aux partis politiques sont sérieusement endommagés. Chez les victimes de ces actes de sabotage, la déception a fait place à la détermination : “Nous n'avons aucune preuve matérielle mais nous savons très bien qui a fait le coup en pointant du doigt un groupuscule fasciste qui serait sous les ordres d'un parti politique que l'on dit influent dans la localité”, disent-ils.
D. A.
http://www.algeria-interface.com/new/rubriques/french/depecheafp.php?doc=040331124217.t78pi2c1.xml
Emeutes
à Tizi Ouzou lors d'un meeting électoral de M. Bouteflika
TIZI OUZOU (Algérie), 31 mars (AFP)
Des émeutes ont éclaté mercredi en Kabylie à Tizi Ouzou
(
Ces émeutes ont éclaté alors que M. Bouteflika, qui
sollicite un second mandat le 8 avril, tenait, dans la matinée, une réunion
sous forte protection policière à la maison de
Des manifestants se sont vivement heurtés aux forces de police protégeant cette rencontre.
Devant la pression des manifestants, regroupés non loin, M. Bouteflika a dû, à l'issue de sa réunion, quitter les lieux par une porte dérobée, ont indiqué des témoins à l'AFP.
A son arrivée à Tizi Ouzou, le cortège de M. Bouteflika avait été pris à partie, par des manifestants qui ont lancé des pierres en sa direction, selon ces sources.
Des barricades ont été dressées dans certaines artères du centre ville et dans le quartier des Genêts qui constitue le foyer de la contestation contre le pouvoir central d'Alger.
Les forces de police ont tiré des grenades lacrymogène et fait usage de camions équipés de lances à eau pour disperser les manifestants, jeunes pour la plupart, a constaté l'AFP.
C'est la première fois que M. Bouteflika se rend à Tizi Ouzou, la ville la plus constestaire de Kabylie, depuis que le mouvement de revendication des âarchs a pris en main la contestation dans cette région.
Cette contestation est née en avril 2001 lorsque la mort d'un jeune lycéen dans une gendarmerie en Kabylie a déclenché des émeutes durement réprimées qui ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés.
Les âarchs veulent la reconnaissance de l'identité
berbère de
M. Bouteflika, qui visite très régulièrement les différentes régions algériennes, surtout ces derniers mois, s'était rendu pour la dernière fois à Tizi Ouzou en septembre 1999 pour la campagne en faveur du réferendum sur la concorde civile qui a abouti à l'amnistie de plusieurs milliers d'islamistes armés.
L'Algérie est confrontée depuis 1992 à des attentats et des tueries de groupes armés islamistes et à des opérations de l'armée contre des islamistes préusmés qui ont fait plus de 100.000 morts, selon des chiffres officiels.
M. Bouteflika s'était rendu lundi à Béjaïa (
Des pourparlers ont été engagés au début de cette année pour tenter d'aboutir à une solution à cette crise, mais ils ont échoué après quelques semaines de discussions avec le gouvernement.
Seule une aile des âarchs avaient accepté de discuter avec le gouvernement à Alger.
L'Algérie, où six candidats sont en lice pour l'élection présidentielle, est en campagne électorale depuis le 18 mars.
Des meetings des concurrents de M. Bouteflika, notamment certains de son principal challenger Ali Benflis et ancien homme de confiance, ont été perturbés voire annulés par des opposants.
Toutefois, ces incidents n'avaient pas provoqué de troubles graves.
http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/L31245032.htm
31 Mar
2004 13:03:45 GMT
Clashes
in Algerian Berber city as president tours
TIZI-OUZOU,
Algeria, March 31 (Reuters) - Youths clashed with riot police in Algeria's
volatile Berber region of Kabylie on Wednesday as President Abdelaziz Bouteflika
paid a rare election campaign visit.
About
100 demonstrators burned tyres and threw rocks at riot police who responded with
tear gas and water cannons. At least a dozen people were detained, witnesses
said. There were no reports of injuries.
Most
shops were closed in Tizi-Ouzou, the main city in Kabylie about
Bouteflika
is favourite to win another five-year term on April 8 and seeks support of the
Berber ethnic minority, many of whom boycotted parliamentary elections in 2002.
His trip
to Tizi-Ouzou, a city also hard hit by Islamic rebel violence in the past decade,
was symbolic and many political analysts had not expected him to make it.
The
crisis in Kabylie was sparked by the death of a school boy in police custody in
April
Wednesday's
street disturbances began as Bouteflika was delivering a speech, in which he
made no reference to the Berber main demand of making Tamazight an official
language, alongside Arabic.
Talks
between the government and Berber activists broke down earlier this year after
Bouteflika refused to make the Berber language an official one, insisting
instead on a referendum.
"They're
all mafia, Bouteflika has not come here in three years when 100 people died and
now he comes for his election campaign," said
Berbers,
the original inhabitants of North Africa before the 7th century Arab invasion,
want more language, cultural and democratic rights in
http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=17347&idc=41&taj=1&refresh=1
Jeudi 01 avril 2004
Bouteflika chassé de la Kabylie
De notre envoyé spécial, Nadir
Benseba
Près
d'une centaine d'arrestations et une cinquantaine de blessés parmi les
émeutiers, dont plusieurs par balle en caoutchouc, et des policiers grièvement
atteints par des pierres, tel et le bilan du passage du président-candidat
Abdelaziz Bouteflika, hier, à la ville de Tizi Ouzou, pour animer un meeting à
la maison de la culture Mouloud-Mammeri. La fête électorale promise par les
comités de soutien pour « réconcilier
8 h 30. Deux membres du collectif des femmes du Printemps noir, Moussaoui
Ferroudja et Naït Sid Kamera, tentent de bloquer la circulation au niveau de la
rue Abane-Ramdane en scandant à tue-tête des mots d'ordre hostiles au Pouvoir
: « Ulac l'vote, ulac smah ! » (pas d'élection, pas de pardon) et «
Bouteflika assassin ! » Les deux femmes exhortent la foule stationnée sur la
chaussée d'empêcher Bouteflika de s'introduire à l'intérieur de la salle qui
lui a été réservée pour animer un meeting. L'appel n'est pas vain. Une
dizaine de citoyens se met de la partie pour prendre le relais. Les meneuses de
la contestation sont vite repérées par des policiers en civil. L'ordre est
donné pour embarquer Ferroudja et Kamera. Isolées de la foule, elles sont
introduites de force dans une voiture banalisée. La tension monte d'un cran à
une heure de l'arrivée du président-candidat.
9 h. Belaïd Abrika, joint par téléphone, parle d'autres arrestations de
délégués du mouvement citoyen. Il affirme que Nekkah Mohand de la localité
d'Ouaguenoun, Medrouk Nordine de Béni Douala ainsi que des citoyens d'Akbil
sont interpellés au niveau des barrages filtrants dressés à la sortie-est de
la ville par les forces de l'ordre. C'est dire que les autorités ont pris le
soin la veille de quadriller la ville de Tizi Ouzou et de procéder à une
fouille systématique dans les bus. De source des services de sécurité, plus
de 4 000 gendarmes et policiers ont été dépêchés pour assurer le bon
déroulement de la virée de Bouteflika. Des contingents de ces deux corps des
services de sécurité sont postés à
9 h 15. Les animateurs du mouvement citoyen rassemblés au niveau de la cité
des Genêts décident, comme convenu la veille, d'enclencher une marche de
contestation en direction de la salle Mouloud-Mammeri. La procession des
manifestants n'évolue pas. Elle est bloquée par un cordon des forces de
l'ordre. Le face-à-face est des plus impressionnants. A la demande des
manifestants de céder le passage pour organiser un sit-in, les policiers
répliquent par l'insulte et l'invective. C'est l'offense de trop. Outrée par
l'attitude des responsables de la police antiémeute, la foule tente de se
frayer un passage. Le corps à corps dure un instant pour que les deux parties
se séparent pour se livrer par la suite à un échange de jets de pierres et de
bombes lacrymogènes. L'émeute est déclenchée.
9 h 45. Le cortège du candidat Bouteflika arrive sur les lieux non sans
difficulté. Il aura fallu faire appel aux camions chasse-neige pour ouvrir la
voie. Des voitures de la présidence sont visiblement atteintes par des jets de
pierres. L'épreuve du passage pour atteindre la maison de la culture
Mouloud-Mammeri est des plus difficiles. Bouteflika, le premier à s'introduire
dans l'enceinte, feint la sérénité. Il est accueilli par son directeur de
campagne, Abdelmalek Sellal, et Amara Benyounès, chargé de lui présenter
quelques notables recrutés pour la circonstance. Les salamalecs accomplis, le
candidat s'introduit dans la salle pour animer son meeting.
10 h. Les affrontements, qui étaient jusque-là circonscrits dans les seules
limites de la cité des Genêts, gagnent d'autres quartiers de la ville. Au
Cadi, au centre-ville, à Boukhalfa, à la cité Million comme celle des
fonctionnaires, de jeunes révoltés sont descendus dans la rue déterminés à
en découdre avec les forces de l'ordre pour parvenir par la suite à perturber
le passage de Bouteflika. En un laps de temps record, la ville de Tizi Ouzou est
assiégée par plusieurs foyers d'émeute si bien que les principaux quartiers
sont devenus de véritables champs de bataille. Pour disperser les émeutiers,
les forces de l'ordre ont dû recourir à l'usage des balles en caoutchouc. Le
climat de tension rappelle les émeutes de 2001.
10 h 30. La panique gagne le clan présidentiel qui commence à réfléchir sur
une issue qui mettrait le Président-candidat à l'abri des jets de pierres. A
ce moment, les responsables du protocole sont informés de la situation des
émeutes qui ont gagné plusieurs quartiers. Les responsables de la police
locale leur conseillent de contourner la ville par le nord, en passant par la
cité Million. Mal leur en prit ; là-bas aussi, les émeutiers attendaient le
cortège. Une pluie de pierres s'abat sur les capots. Les véhicules ont dû
bifurquer par une ruelle secondaire pour rejoindre le chemin du retour.
Comme en 1999, Bouteflika a quitté Tizi Ouzou sous une pluie de pierres,
laissant la ville en proie à une spirale de violence inouïe. Ce n'est qu'en
fin de journée que le calme est revenu.
Bouteflika avait quitté la salle Mouloud-Mammeri par la porte de secours. Tête
baissée, l'homme offrait une mine déconfite. Il n'arrivait pas à fixer des
yeux quelques jeunes.
N. B.
31-03-2004
http://fr.allafrica.com/stories/printable/200404010111.html
Campagne électorale : la
visite de Bouteflika marquée par des affrontements à Tizi Ouzou
ACTUALITÉS
1 Avril 2004
Publié sur le web le 1 Avril 2004
By Lakhdar Siad
De violents affrontements entre les brigades anti-émeute et les jeunes manifestants ont marqué hier durant toute la journée la visite de Bouteflika à Tizi Ouzou dans le cadre de la campagne électorale pour les présidentielles de jeudi prochain.
On a compté plus de cent cinquante interpellations, des dizaines de blessés par balles en caoutchouc et grenades lacrymogènes ainsi que de nombreux passages à tabac opérés par des éléments des CNS et policiers en civil dans les principales rues de la ville des Genêts. Une grande tension régnait sur la ville assiégée par des centaines de policiers bien avant l'arrivée de Bouteflika alors que les alentours de la maison de la culture, endroit prévu pour le meeting, ont été interdits d'accès aux véhicules et étaient surveillés par un impressionnant dispositif anti-émeute. Les principales voies d'entrée au chef-lieu de wilaya ont vu aussi se mobiliser la même armada de chasse-neige, camions à eau et brigades des CNS. Mais le déploiement de cet arsenal n'a pas empêché des centaines de jeunes et délégués du mouvement populaire d'être présents au rendez-vous du rassemblement décidé par la CADC au centre-ville de Tizi Ouzou où les secteurs d'activité public et privé ont baissé rideau en réponse à l'appel du mouvement. Dès huit heures, des policiers en civil ont arrêté les premiers délégués du mouvement qui ont osé se montrer aux environs des Sûretés urbaines.
Scandant les mots d'ordre «ulac smah ulac» (pas de pardon) et «ulac l'vot ulac» (pas de vote) ainsi que des slogans hostiles au président-candidat, des jeunes commençaient à allumer des pneus sur le boulevard Lamali où plusieurs délégués de la CADC tentaient de se constituer en carré pour se diriger vers la maison de la culture où devait débuter le «show» de Bouteflika. Les jeunes ouvrent les hostilités et arrosent de pierres et de cocktails Molotov les CNS déployés. A la cité CNEP, le même décor est planté et les mêmes scènes d'affrontement.
Au moment où Bouteflika tenait son discours, les plus importantes rues de Tizi Ouzou étaient transformées en champ de bataille où les grenades lacrymogènes, les balles en caoutchouc, d'un côté, les pierres et les cocktails Molotov, de l'autre, se disputaient le terrain dans un face-à-face qui a rappelé les émeutes de 2001-2002. Les affrontements ont durci après le départ de Bouteflika et la police a passé la vitesse supérieure dans la répression des manifestations opérant passages à tabac, arrestations et tirs à profusion de balles en caoutchouc et grenades lacrymogènes. De nombreux blessés ont été admis au CHU. Cependant, à l'exception de poteaux électriques, qui ont servi de barricades, aucun édifice public ou privé n'a été endommagé durant les émeutes.
http://www.lanouvellerepublique.com/actualite/lire.php?ida=9772&idc=7&PHPSESSID=dd66455974cddc32accc82f2805c6a94
Meeting
de la direction du FFS à Akbou
«Non à l’alternance clanique au pouvoir !»
Après avoir croisé le fer en 2002 avec les ârouch de
Kabylie pour participer aux élections locales et législatives, la direction du
FFS, que dirige l’homme historique et charismatique Hocine Aït Ahmed, a pris,
cette fois-ci, une décision toute différente, à savoir le boycott de l’élection
présidentielle du 8 avril. En effet, le plus vieux parti d’opposition en
Algérie s’est engagé, ces derniers jours, à tout faire pour discréditer le
scrutin du week-end prochain qui ne profite, estime le FFS, qu’au pouvoir et
à ses relais.
Dans le meeting animé hier sur l’esplanade de l’Apc d’Akbou, MM. Djoudi
Mammeri, Ahmed Djeddaï et Bouhadef, respectivement premier secrétaire national
et membres du conseil national du FFS, ont expliqué, devant une assistance
nombreuse, que l’Algérie est assise sur une véritable poudrière et que leur
parti refuse l’alternance clanique au pouvoir.
«Aller voter, indiquent-ils, c’est donner une autre chance au système
maffieux et assassin de rester», avant de mettre en garde leurs cadres
militants et sympathisants de tomber dans le jeu des partisans de la violence et
des manipulateurs qui veulent maintenir l’Algérie dans l’instabilité pour
mieux se sucrer sur le dos du peuple.
«Le FFS refuse de prendre part à un vote préfabriqué et de surcroît
intervenu dans un climat incertain», déclare le premier secrétaire national
du parti qui soutient que la seule alternative pouvant sortir l’Algérie de
cette crise multidimentionnelle est l’élection d’une assemblée
constituante qui aboutira à la naissance d’une deuxième République.
Au sujet des candidats en lice pour la magistrature suprême, le Dr Djeddaï les
qualifiera de «Aâyla hayla», répartis en trois candidats issus du pouvoir et
de trois lièvres. Ensuite de s’attaquer aux ârouch, qualifiés de «syndicat
de l’émeute» à la solde du système responsable de la situation chaotique
du pays et de l’assassinat de 124 martyrs de la démocratie. Abordant la
question de la neutralité de l’armée vis-à-vis de l’élection du 8 avril,
M. Djeddaï déclare ne pas y croire. «Aller voter le jeudi, c’est donner une
autre chance aux généraux de rester au pouvoir et de ruiner davantage l’Algérie»,
prévient-il d’un ton ferme.
De son côté, Bouhadef fustige le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui a
ordonné l’arrestation des militants du FFS à Bordj Bou-Arréridj et Alger
pour affichage, et surtout, la fermeture des médias lourds pour les empêcher d’exprimer
les positions du parti.
Avant de clore ce meeting, les intervenants estiment d’abord qu’il y a un
véritable danger pour la stabilité et la cohésion nationales, avant de
réitérer leur appel à l’assistance à «boycotter» le scrutin du 8 avril,
et aussi à garder espoir et demeurer vigilant et uni pour provoquer la rupture
et faire tomber la dictature.
A Béjaïa, la campagne antivote du FFS bat son plein puisque plusieurs
rencontres de proximité avec les citoyens sont tenues tandis que d’autres
sont programmées pour toucher le maximum d’électeurs. Par ailleurs, toujours
dans le même sillage, les ârouch dialoguistes de
Pour aujourd’hui, lundi, une grève générale touchant tous les secteurs d’activité,
appuyée par une marche populaire au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, est
prévue par ce jusqu’auboutime qui exige la satisfaction de la plate-forme d’El
Kseur. Mais, pourront-ils mobiliser les populations qui, il faut le dire, ont
«divorcé» avec les délégués des ârouch depuis bien des mois ?
Aussi, cette action sera-t-elle tolérée ou empêchée par les pouvoirs publics
qui veillent au bon déroulement du scrutin de ce 8 avril ?
05-04-2004
A. Z.
http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=17562&idc=41&taj=1&refresh=1#
LE MATIN
Akbou
renoue avec les émeutes
Samir Mokrane
06-04-2004
Suite à la marche et à la grève générale auxquelles a
appelé la coordination des quartiers et villages d'Akbou pour avant-hier, lundi
5 avril, des émeutes ont repris avec une rare violence aux abords du siège de
Les émeutes, qui se sont prolongées jusqu'à une heure tardive de la journée
de lundi, ont repris hier en fin de matinée et persistent à l'heure ou nous
mettons sous presse. La circulation routière a été perturbée au niveau de
Les délégués des aârouch comptent prolonger la protesta jusqu'au 8 avril,
journée décrétée de deuil avec l'objectif de faire d'Akbou une ville morte
et faire capoter le scrutin.
(manque l’URL)
LE MATIN
Climat inquiétant à
Béjaïa
Emeutes à Akbou
Mourad Bektache
07-04-2004
De notre bureau de Béjaïa
A la veille de la tenue de l'élection présidentielle, la
situation reste extrêmement tendue dans la wilaya de Béjaïa où des émeutes
se sont intensifiées hier dans la ville d'Akbou. Au moment où nous mettons
sous presse, les délégués de cette ville nous ont signalé trois arrestations
parmi les manifestants. Le siège de
« Le pouvoir assumera seul les conséquences de sa politique », a déclaré
Fateh Rejdal d Tazmalt, avant d'ajouter : « Nous avons appelé au rejet de
toute échéance électorale dès la rédaction de la plate-forme d'El Kseur. Si
le pouvoir voulait la stabilité du pays, il aurait satisfait nos revendications
sans arriver au stade où nous en sommes maintenant : il y a à présent entre
l'Algérie et Bouteflika un passif de 124 martyrs que seul le départ de ce
dernier pourrait régler. » Dans de nombreuses localités de la wilaya de
Béjaïa, hier, le ton était déjà donné au rejet de la présidentielle. Les
dernières affiches électorales que des représentants de candidats persistent
à coller sur les murs dans la nuit, et ce, malgré la fin de la campagne
électorale, sont arrachées par les jeunes. Des réunions des coordinations
locales ont été tenues dans la journée d'hier pour préparer les actions de
ce jeudi. Signalons, enfin, que des convois de CNS ont été dépêchés dès
mardi passé dans les casernes des brigades antiémeute de la wilaya de
Béjaïa. Lors des élections précédentes, les centres de vote étaient
quadrillés par d'impressionnants dispositifs sécuritaires.
Mourad Bektache
http://80.88.0.237/editarchive.php?lejour=8&lemois=4&annee=2004&id=22659
Actualité (Edition du 8/4/2004)
Des
rumeurs y sèment la psychose
Haute tension à Akbou
Par D. A. Lu (467 fois)
Une atmosphère très lourde régnait à Akbou et dans tous les villages de la Haute vallée de la Soummam, hier après-midi. Des rumeurs savamment entretenues par des milieux hostiles au scrutin présidentiel maintenaient une psychose au sein d’une population en proie au doute, à la peur diffuse et au stress. Pour preuve, la circulation sur la RN 26 était, contrairement à son habitude pour un fin de semaine et un jour de marché, extrêmement fluide. Il faut dire qu’à Akbou, depuis trois jours, des échauffourées sporadiques se transformant parfois en affrontements violents, ont lieu entre de jeunes émeutiers et les forces de police regroupées autour du commissariat. L’arrivée, avant-hier, de renforts anti-émeutes, censés veiller sur le bon déroulement de l’élection et qui se sont tout de suite livrés à des provocations verbales, n’a fait qu’attiser le feu de la révolte et de la contestation. Hier, à la mi-journée, et pour la énième fois, le siège de la Sonelgaz a été brûlé et complètement saccagé par des dizaines d’émeutiers déchaînés. Au moment de notre passage en ce lieu, des grappes d’adolescents curieux fouillaient les décombres en quête d’objets à chaparder.
Le siège de l’APC, celui des impôts et le palais de la justice, récemment rénovés, n’ont dû leur salut qu’à la vigilance de certaines personnes encore empreintes d’un certain esprit de civisme et de quelques délégués des archs qui se sont interposés entre la foule d’émeutiers et les édifices pour sauver ce qui peut l’être.
Au même moment, dans la daïra de Tazmalt, c’est la commune des Ath Mellikech qui a vu le retour des émeutes et les centres de vote investis par des dizaines d’adolescents hostiles au vote et qui se sont livrés au saccage et à l’incendie des isoloirs et des urnes.
La ville de Tazmalt a vu un meeting des archs se dérouler et s’achever dans le calme. Vers la fin de la journée, des rumeurs alarmistes tendaient à entretenir un climat de violence qui faisait que tout un chacun se dépêchait de rentrer rapidement chez lui et de s’y calfeutrer pour éviter toute mauvaise surprise.
D. A.
http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=17659&idc=41&taj=1&refresh=1#
LE MATIN
Zéro
vote dans trois communes
Brahim Boubchir
08-04-2004
De notre bureau de Tizi Ouzou
La wilaya de Tizi Ouzou s'est encore une fois singularisée
pendant la journée d'hier avec un très faible taux de participation qui n'a
guère dépassé 10 % à 17 h et ce, malgré une campagne électorale intense.
Dans trois communes, à savoir Akbil, daïra d'Aïn El Hammam, Timizart
(Ouaguenoun) et Souamâa, aucun bulletin n'a été glissé dans les urnes. En
effet, il a été enregistré zéro votant. Même les bureaux n'ont pas ouvert.
Pour Timizart, c'était prévisible d'autant que les urnes ont été brûlées
par les jeunes il y a déjà trois jours. A Souamâa aussi, les urnes ont été
saccagées. Le même scénario s'est produit dans la commune de Ouaguenoun où
les urnes ont été brûlées avant-hier au soir. Elles seront vite remplacées,
mais les jeunes sont revenus hier matin à la charge pour les détruir. Dans
deux autres centres de vote de la même commune, à savoir Djebla et Lazib, les
bureaux ont été pris d'assaut au moment où l'opération de vote se
déroulait. Il est à signaler dans cette même localité que les sièges du RCD
et du FFS ont été saccagés par la même occasion. Même topo à Bounouh, dans
la daïra de Boghni. Quelques heures après le début de l'opération de vote,
les urnes et les bulletins de vote ont été détruits. Non loin de là, il a
été enregistré la destruction des bulletins au niveau du hameau Aït
Abdelmoumène, commune de Tizi n'Tlata. Idem aux Ouacifs. A Aït Khellili,
commune de la daïra de Mekla, le centre de vote qu'abrite l'école El-Kelaâ a
été fermé vers 11 h avec un nombre de votants insignifiant. Même chose du
côté du village Taourirt Mokrane dans la commune de Larbaâ Nath Irathen,
chef-lieu de la localité d'Irdjen, où il a été enregistré zéro votant.
Tizi Rached a été le théâtre de violents affrontements entre la population
et les forces anti-émeute ; la ville est restée entièrement paralysée durant
la journée d'hier et le vote n'a pas eu lieu. A Fréha-ville, le vote ne s'est
pas déroulé non plus. La ville était complètement livrée aux CNS et aux
jeunes qui s'affrontaient. Leur tentative de récupérer les urnes entreposées
au niveau du siège de l'APC a échoué, ce qui a généré de violents
affrontements. Dans le reste des localités de la wilaya de Tizi Ouzou,
l'opération de vote s'est déroulée avec un taux de participation qui varie
d'une commune à une autre, mais qui reste dans la majorité des cas très
faible. Ainsi, à Aïn El Hammam, le dernier sondage donné à la fin de la
journée était de 10 %, à Larbâa Nath Irathen il était estimé à 12,45 %.
Il a par contre été fort dans d'autres localités, à l'instar d'Aït Oumalou
où la participation a atteint 60 %, et 22 % à Aït Aggouacha.
Des taux communiqués à 14 h ont fait état d'une participation insignifiante
à Ouaguenoun avec 1,98 %, Aït Toudert 3,81 %, Illilten 1,47 %.
Jusqu'à l'heure indiquée, quelque 59 758 citoyens se sont exprimés sur un
total de 552 676 inscrits. Les observateurs ont tablé sur une participation qui
avoisinerait 15 % pour toute la wilaya de Tizi Ouzou.
Brahim Boubchir
http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=17637&idc=41&taj=1&refresh=1#
LE MATIN
Le vote pratiquement
empêché
Heurts à Naciria
Salim Haddou
08-04-2004
De notre correspondant
La ville de Naciria,
Le face-à-face avec la force publique prendra le lendemain une forme plus
radicale. Les protestataires qui tentaient d'avancer vers les bureaux de vote
sont violemment réprimés, à intervalles réguliers, par les policiers.
Bombes lacrymogènes, matraquage à volonté suivi de mots grossiers pour
riposter aux jets de pierres des manifestants.
3 jeunes âgés entre 18 et 25 ans ont été arrêtés par les policiers aux
environs de 10 h, a-t-on signalé. Le quatrième, âgé de 17 ans, sera lui
aussi blessé à coups de baïonnette, avant d'être embarqué par les
policiers.
Après un détour par un autre quartier où le calme régnait, nous nous
mêlâmes à la foule des protestataires. Des cris fusent de partout et
dénoncent le régime de Bouteflika. « Pas de vote sous ce système qui a
provoqué la mort de 125 jeunes entre 2001 et 2002 en Kabylie. »
Les jeunes révoltés auront aussi une pieuse pensée pour Hakim, le frère de
Rachid Allouache, retrouvé asphyxié mercredi matin dans son magasin à Fréha,
A 14 h, alors que les heurts se poursuivent, on annonce officiellement que le
taux de participation au vote dans cette localité est de 10 %.
Mais dans les bureaux de vote, la participation est très insignifiante. « Je
peux vous assurer que seuls les encadreurs de l'opération, comme moi, ont pris
la précaution de voter », avoue malicieusement une jeune fille. « Une fois le
calme revenu en fin d'après-midi, quelques hommes, surtout, ont pu accomplir
leur devoir électoral », témoigne pour sa part un responsable local.
Salim Haddou
http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=17655&idc=41
08-04-2004
La Kabylie a peu voté
De notre envoyé spécial à Tizi
Ouzou, Nadir Benseba
Le
spectacle rappelle bizarrement les scènes vécues le 10 octobre 2002, jour de
la tenue des élections locales : Tizi Ouzou refuse les élections du 8 avril
2004. Ses villes et villages offraient, hier, une mine de deuil pour signifier
que le contentieux politique avec le pouvoir n'est pas réglé pour penser à
l'organisation d'un scrutin présidentiel. Les populations n'ont pas eu recours
à une démonstration de force pour empêcher les opérations de vote,
contrairement aux précédents rendez-vous politiques des législatives et des
locales rejetées à coups d'émeutes et d'affrontements avec les forces de
l'ordre. Un appel du mouvement citoyen a suffi cette fois-ci pour que les
citoyens boudent les urnes. Le mot d'ordre de la grève générale est aussi
suivi massivement : rideaux de commerces baissés, rues et places publiques
désertées par ses habitués. « La preuve est là pour témoigner que
N. B.
http://www.aai-online.com/actualite/lire.php?ida=16260&idc=74
AAI (Abonnement) - 8 avr 2004
Emeutes et urnes
brûlées à l’Est de la wilaya de Bouira
Bouira, (AAI) – Si au chef lieu de la wilaya de Bouira (
Ainsi, à Raffour une dizaine de citoyens ont saccagé les urnes dans un centre
de vote. Le centre ville est complètement barricadé où des pneus brûlent.
Quelques échauffourées ont éclaté entre des citoyens et les forces de l’ordre.
Même climat à Taouirt, dans la région de M’chedallah, El Asanam, et Adjiba,
où des échauffourées ont aussi éclaté entre les forces anti-émeutes
et les citoyens qui ont pris d’assaut les centre de vote pour empêcher
l'élection.
El Adjiba, des jeunes, dont certains ne sont pas en âge de voter, ont été à
l’origine du saccage des urnes, et ce en présence des policiers qui ne sont
pas intervenus.
http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20040408.FAP3800.html?2033
Nouvel Observateur - 8 avr 2004
L'élection
présidentielle en Algérie s'achève dans le calme malgré quelques incidents
en Kabylie
--par Nicolas Marmié--
AP | 08.04.04 | 21:27
ALGER (AP) -- Les Algériens ont voté. Dix-huit millions
d'électeurs étaient invités à choisir entre six candidats, dont le
président sortant Abdelaziz Bouteflika, 67 ans, qui brigue un second mandat de
cinq ans et qui comptait bien l'emporter dès le premier tour.
Les résultats officiels devraient être annoncés vendredi matin par le
ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, alors que l'opposition s'apprête à
mener «une guerre des chiffres».
Les opérations de vote semblent s'être déroulées dans le calme malgré
quelques incidents en Kabylie, notamment dans les localités de Freha et Azazga
(
A 16H00, le taux de participation atteignait 46,5%, selon le ministère
algérien de l'Intérieur, soit un chiffre un peu plus faible qu'au scrutin de
1999 à la même heure. Abdelaziz Bouteflika avait été élu en avril 1999 avec
73% des suffrages et un taux de participation de 60%.
Plusieurs opposants au chef de l'Etat, dont son principal rival, l'ancien
premier ministre Ali Benflis, 59 ans, secrétaire général du Front de
libération nationale (FLN, ex-parti unique) ont dénoncé des «manoeuvres
frauduleuses» dès le début de l'après-midi. «La fraude électorale se
confirme», a déclaré à l'agence Associated Press (AP), Ali Mimouni,
directeur de campagne d'Ali Benflis.
Dénonçant des «irrégularités à grande échelle» et une «volonté de
passer en force» du chef de l'Etat sortant, Ali Benflis, Saïd Sadi
(berbériste laïc) et Abdallah Djaballah (islamiste) ont mis en garde, dans un
communiqué commun, contre «toute annonce prématurée» en estimant que «les
grandes tendances qui se dessinaient allaient vers l'organisation d'un second
tour».
La transparence du scrutin, qui se déroule en présence de près de 200
observateurs internationaux, le taux de participation et l'éventualité d'un
second tour, une hypothèse que le président Bouteflika s'est refusé à
envisager, sont les principaux enjeux du premier scrutin présidentiel
réellement pluraliste organisé en Algérie depuis l'indépendance en 1962.
La télévision algérienne diffusait en boucle des images d'électeurs se
pressant aux urnes dans le Sud du pays tandis que les rues d'Alger sont restées
calmes en ce premier jour de week-end musulman.
Abdelaziz Bouteflika a voté en fin de matinée dans un lycée à proximité de
son domicile dans le quartier résidentiel d'El Biar.
Dans les différents bureaux de vote visités par l'AP à Alger le scrutin se
déroulait sans incidents, avec des urnes cadenassées et en présence des
scrutateurs des différents candidats.
«C'est la première fois qu'on vote en Algérie de façon aussi honnête; avant
la démocratie en Algérie n'existait pas», se félicitait Malek Fellous, 42
ans, dirigeant d'une société privée de sécurité. Cet «ancien électeur du
FIS» (Front islamique du Salut dissous en 1992) dit avoir voté pour le
président sortant. «On espère que l'armée restera neutre», commentait pour
sa part Mafoud Mejdoud, 40 ans, commerçant et électeur d'Ali Benflis.
Un important dispositif policier était mobilisé à Alger tandis que plusieurs
dizaines de gendarmes anti-émeutes étaient déployés sur la route reliant la
capitale à Tizi Ouzou (100km à l'est d'Alger), chef-lieu de
A Tizi Ouzou, où le centre-ville était calme à la mi-journée, certains
bureaux de vote connaissaient une affluence inédite avec des taux de
participations dépassant 20% à 15h00. Lors du précédent scrutin de 1999, le
taux final n'avait pas dépassé 2% dans cette ville, bastion de la contestation
identitaire kabyle.
«Rien ne nous échappe, il n'y a pas de zigzag», a déclaré Fatiha Boubkeur,
45 ans, professeur et observatrice du candidat Bouteflika dans ce bureau de
vote. Des représentants des candidats Ali Benflis et Saïd Sadi étaient
également présents et n'ont constaté «aucune anomalie».
«J'ai voté pour Saïd Sadi parce que Boutef' nous tient un discours stalinien
à l'ère de l'Internet. Avec lui, on perd du temps, on est à la traîne et on
est même plus autosuffisants sur le plan alimentaire», expliquait Chérif
Saïdi, 39 ans, artisan du bâtiment.
De violents incidents avec les forces de l'ordre ont en revanche été constaté
dans la commune kabyle de Freha où plusieurs dizaines de jeunes manifestants
ont fait pleuvoir des pierres sur les policiers anti-émeutes qui protégeaient
le bureau de vote du centre-ville. A 14h00, seulement 22 électeurs sur 652
inscrits avaient pu voter dans cette école complètement barricadée et où
régnait une âcre odeur de gaz lacrymogène.
Tandis que les partisans du boycottage d'un «scrutin mascarade» harcelaient
les policiers avec des frondes, des milliers de pierres et des carcasses de
pneus brûlés jonchaient la rue menant au centre de vote. Des scènes
similaires de guérilla urbaine ont été observées aux abords de l'école
Zaïdat d'Azazga où seulement 120 personnes sur 1.200 inscrits avaient voté en
début d'après-midi.
«Les gens ont eu peur d'aller voter» a constaté le chef de centre qui a
requis l'anonymat. AP
http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=17714&idc=41
Deux véhicules incendiés à Bechloul
La
ville de Bechloul,
Badis Moussaoui
09-04-2004
http://fr.allafrica.com/stories/200404090364.html
Election
présidentielle : deux images électorales distinctes à Bouira
9 Avril 2004
Publié
sur le web le 9 Avril 2004
Nacer
Haniche
L'affluence
timide des électeurs enregistrée dans les bureaux de la ville de Bouira et des
localités environnantes, aux premières heures de la journée de vote, s'est
conjuguée avec le climat d'appréhension et de suspicion qui a envahi plusieurs
citoyens déjà au chef-lieu de wilaya.
La
fermeture d'un grand nombre de magasins a engendré une inquiétude qui s'est
confirmée tout au long de la journée bien qu'aucun communiqué n'ait appelé
les commerçants à la grève. Les moyens de transport à destination des
communes à l'est de Bouira étaient inexistants, obligeant les voyageurs à se
débrouiller pour effectuer leur déplacement. La cause en était des
perturbations de la circulation et la fermeture du tronçon de
A
Bechloul, le climat d'agitation a été perceptible par les pneus incendiés,
les pierres et les différents objets qui jonchaient la route tandis que le vote
avait l'air de se dérouler dans des conditions normales ou parfois
mouvementées au niveau de certains centres où des adolescents étaient en
train de crier et de jeter des pierres. La tension dans cette commune distante
de
La
situation a été similaire à Saharidj, située à
http://fr.allafrica.com/stories/200404090353.html
Malgré l'empêchement du
scrutin, Béjaïa améliore son score
ACTUALITÉS
9 Avril 2004
Publié sur le web le 9 Avril 2004
By Moussa Ouyougoute
Bien que le taux de participation soit l'un des plus faibles à l'échelle nationale, la wilaya de Béjaïa a enregistré de meilleurs résultats par rapport aux précédents scrutins : les législatives et les communales de 2002.
Le taux de participation est allé crescendo : il est
passé de 1,92 à 10h30 à 5,65% à midi pour atteindre 9,40 à 15h00 et 13,33%
à 18h00. Pourtant, l'opération de vote n'a pas été une sinécure, bien au
contraire. Hormis dans la région Est, le vote a été empêché un peu partout
à travers le territoire de la wilaya : urnes incendiées, bureaux de vote
saccagés et routes barrées. Pis, le forfait est, le plus souvent, accompli la
veille même du scrutin. C'est le cas notamment dans les localités de Barbacha,
de Kendira et d'El Flay. Les émeutiers ont tenu à s'acquitter de leur tâche
avant de rentrer chez eux avec le «sentiment du devoir accompli», a-t-on
ironisé.Malheureusement, dans ce genre de situation, il y a parfois des
dérapages. Un automobiliste qui rentrait chez lui aux environs de 22h30 a été
blessé par balles à
Mais des gens embusqués dans les buissons lui tirent
dessus, d'abord sans l'atteindre car il était protégé par son véhicule.
Cependant, une fois à l'intérieur de sa voiture, bien que touché par ses
agresseurs, il a réussi à s'échapper. La nouvelle a fait le tour de la ville.
Le blessé sera donné pour mort. Il n'en faut pas plus pour mettre le feu aux
poudres. Les émeutes éclatent aussitôt. Le siège de
Ce qui est curieux, c'est qu'à côté des villes acquises
aux arouch, telles que El Kseur, Akfadou ou Sidi Aïch, il y a des localités
qui ont répondu favorablement au mot d'ordre de
Copyright © 2004
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AllAfrica Global Media (allAfrica.com).
http://80.88.0.237/editarchive.php?lejour=10&lemois=4&annee=2004&id=22701
Actualité (Edition du 10/4/2004)
Troubles
et affrontements dans la wilaya de Tizi Ouzou
155 bureaux de vote
saccagés
Par Mustapha Benfodil à Tizi Ouzou Lu (434 fois)
Si dans le chef-lieu de wilaya, l’opération de vote s’est déroulée sans heurts majeurs, à l’exception du quartier des Genêts, à la périphérie, ce fut plutôt chaud. À Fréha, les affrontements ont été particulièrement féroces. Retour sur un vote mitigé.
École primaire Saliha-Ouatiki, quartier de la Haute-Ville, Tizi-Ouzou. Il est 9h passées. Une affluence inhabituelle se fait d’emblée remarquer autour de ce bureau de vote. Dans le lot, beaucoup de vieilles femmes ; beaucoup de jeunes filles aussi. Nawel, 25 ans, est désappointée. Et pour cause. Elle n’a pas trouvé son nom sur la liste. Elle insiste pour voter. “Je vote pour le changement”, dit-elle, résolue. Pour Nawel, il s’agit surtout de faire partir le Président sortant. À l’instar des milliers de Kabyles qui ont décidé d’aller vers l’urne, elle ne veut pas que la Kabylie soit en reste dans cette marche vers le changement. “Il faut que la Kabylie participe au changement”, résume-t-elle. “Nous n’avons pas voté par le passé, qu’est-ce que cela nous a apporté ? Il ne sert à rien de rester chez soi et attendre que les choses changent, et je ne suis pas tentée de partir à l’étranger”, argumente notre amie. Nawel n’a pas eu peur de sortir voter, malgré les indicateurs de violence avertissant d’un scrutin sous haute tension en Kabylie. “Comme j’habite dans le quartier, je me suis dit je vais faire rapidement un saut au bureau de vote et je vais voir”, explique-t-elle. Diplômée en marketing au chômage, elle attend surtout du nouveau locataire d’El-Mouradia qu’il fasse en sorte qu’il y ait du travail pour tous, de l’avenir pour tous et de l’espoir pour tous.
Amine, 23 ans, étudiant en sciences politiques, n’a pas hésité lui non plus à répondre par oui à l’appel de l’urne. “El mouhim ma yeddihache Bouteflika”, dit-il en confiant qu’il a voté Benflis. Amine affirme n’avoir subi aucune pression de la part des “boycottistes” de son quartier pour bouder l’isoloir. D’ailleurs, il est à noter qu’aux abords des bureaux de vote, dans la ville de Tizi-Ouzou, il n’a été enregistré aucun incident de nature à dissuader les électeurs d’aller voter, contrairement aux législatives de juin 2002.
“Je vote, donc j’y
suis”
Des dizaines de femmes de tous âges, accompagnées de leurs bambins, viennent au bureau de vote comme on va à la fête, surtout qu’il fait particulièrement beau et bon en ce jeudi 8 avril. Fatima, 48 ans, en fouta kabyle à rayures et couleurs vives, est toute contente de pouvoir disposer souverainement et allègrement de sa voix. Cette humble femme de ménage dans un centre universitaire a six enfants à charge et un mari grabataire. “Moi, je vote contre la mafia”, dit-elle. “Awid kan erraïs issalhane” (pourvu qu’on nous ramène un président juste). Pour elle, un bon président est celui qui rétablirait la justice, la paix et la pension de son mari. “Mon pauvre mari est handicapé. Depuis la mort de Boumediène, il n’a perçu aucun centime et c’est moi qui trime pour subvenir aux besoins de ma famille”, se plaint-elle. Et d’enchaîner sur une maxime générale : “Ledzaïer thahwadj irgazen. Oulach irgazen, hacha el mafia igueqouane. Ilaq ennif ithamourthagui”, (l’Algérie a besoin d’hommes, mais il n’y a plus d’hommes, il n’y a que des maffieux. Il faut gouverner ce pays avec dignité). Pour elle, il n’y a qu’un homme capable d’une telle mission : Bouteflika. Sur le visage des vieilles femmes comme cette dame âgée et totalement aveugle qui tient à insérer son bulletin de vote dans l’urne, l’acte de voter, presque effacé de la praxis citoyenne sous le poids de l’interdit politique et civique, est devenu un pacte d’adhésion à l’entité nationale. Un lien affectif au reste du pays ; une manière de dire : “Je vote, donc j’y suis.” Dans certains bureaux de la Nouvelle-Ville, on se bousculait à certains moments de la journée pour voter. Avant-goût d’un engouement électoral oublié.
Dans la foulée, nous croisons une équipe de la Cwisep (Commission de wilaya de surveillance de l’élection présidentielle). Celle-ci est tenue de sillonner les 38 bureaux de vote de la ville. “Ce n’est pas évident dans la mesure où nous ne disposons que d’un seul véhicule”, dit un membre de cette commission. Des brigades de trois membres vont ainsi de bureau en bureau vérifier que tout se passe bien. Mme Larfi est la représentante du parti RND au sein de ladite commission. Tout sourire, elle est confiante. “L’essentiel est que la paix l’emporte. Nous déplorons la violence sous toutes ses formes”, professe-t-elle, allusion au drame de l’assassinat du jeune Hakim Allouache, frère du délégué Rachid Allouache, mardi dernier à Fréha. M. Samah, représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika, se félicite de ce que, au sein de la commission, règne une “entente collégiale” entre les représentants des différents candidats. “Nous avons tous ôté nos casquettes partisanes pour mener à bien notre mission de contrôle”, lance notre homme. Notre interlocuteur a tenu à préciser qu’il n’a subi aucune intimidation, en sa qualité de représentant d’un candidat indésirable par une partie de la population. “Je n’ai jamais subi la moindre agression, pas même verbale”, fait-il remarquer. “Notre objectif primordial est de voter massivement. Je refuse qu’on confine la Kabylie dans l’isolement”, plaide M. Samah. Fait amusant : dans tous les bureaux où nous sommes passés, les représentants des candidats, chargés de surveiller de près le déroulement du vote, tenaient à chaque fois à souligner leur totale solidarité, faisant abstraction de leur casquette politique. Il en est ainsi pour Hassiba et Kahina, représentantes respectivement des candidats A. Bouteflika et S. Sadi au sein de l’école Baïdi, un centre de vote pour femmes. “Nous nous entendons très bien. Nous veillons à ce que les électeurs ne soient pas influencés par les encadreurs du bureau de vote, et jusqu’à présent RAS”, dit Hassiba. À l’école Laïmèche-Ali, trois femmes représentant les candidats Benflis, Bouteflika et Sadi s’entendent comme de vieilles copines. “Il nous a fallu un peu de courage pour nous pointer le matin quand même”, indique une représentante de Benflis, allusion au climat lourd qui pesait sur l’élection avant le jour J.
10 heures. Au quartier mythique Les Genêts, ça sent le roussis. Des garnements s’emploient à arracher des branches d’arbres pour barrer la route menant vers l’hôpital Nedir-Mohamed. De fait, la route est maintenant coupée par un tronc d’arbre. Un pneu fumant, symbole de la Kabylie frondeuse et insoumise, est balancé au milieu de la chaussée. Tout le monde en place : “Ayaw ahe !”
Les Genêts marquent
le coup
Mais la protesta ne mord pas cette fois-ci. Juste un pétard folklorique, histoire de marquer le coup. Des jeunes en furie, ados pour la plupart, âgés entre 14 et 20 ans, commencent à jeter des pierres sur une petite escouade de policiers. Déployés en petit nombre, ceux-ci ont jugé utile de ne pas faire dans le démonstratif pour ne pas soulever l’ire des frondeurs. Aucun CNS ne sera d’ailleurs mobilisé. Les jeunes, une cinquantaine tout au plus, lapident les policiers en les couvrant d’injures. Approchés par nos soins, les manifestants entendaient bien sûr “voter” à leur manière, avec des cailloux, contre la hogra et un pouvoir qu’ils vomissent.
Tarik, 20 ans, plâtrier de son état, un foulard “anti-lacrymo” autour du cou, a tout d’un chef. C’est lui le meneur du groupe d’émeutiers. “Ce vote, c’est du khorti ! Les gens en ont marre du chômage, de la malvie ; et ces politicards ne vont absolument rien nous apporter. Tous les mêmes ! Tous kif-kif ! Ils veulent passer avec la caution de la Kabylie, ils parlent tous de la plate-forme d’El-Kseur, mais personne n’est dupe pour les croire. Ouyahia a menti aux archs”, s’indigne Tarik. Ils se sont également soulevés, disent-ils, pour protester contre l’assassinat du jeune Hakim Allouache. Pour eux, ce crime avait pour objectif d’embraser la Kabylie. “Comment voulez-vous traiter avec un pouvoir qui n’a aucun respect pour les morts ?”, lâche un autre émeutier, avant de poursuivre : “En Argentine, pour deux morts, un chef d’État a sauté, un ministre de l’Intérieur a sauté, alors qu’ici oualou. 126 morts et aucun haut responsable n’a démissionné. Ils n’ont pas de cœur ! Ce système est pourri ! Tous des pourris !” Rappelons que le mot d’ordre de Bélaïd Abrika, figure de proue du quartier des Genêts, était d’appeler à la sagesse et à la vigilance. De fait, nous n’avons aperçu aucun leader des archs avec ces jeunes. C’est là le signe que cette action de fronde était autonome. Interrogés s’ils avaient l’intention de s’attaquer aux bureaux de vote et s’ils allaient empêcher les électeurs par la force, la réponse de Tarik est nette : “Nous n’allons empêcher personne d’aller voter, mais nous disons que ceux qui vont voter sont des lâches et des harkis !” Ils insistent sur le fait que leur mouvement est pacifique. Il convient de relever que la veille, l’aile radicale de la Cadc avait appelé à une grève générale. De fait, toute la ville était fermée, ce jeudi ; tous les magasins pratiquement avaient baissé rideau, à l’exception de quelques pharmacies et quelques vendeurs de journaux. Cela amènera un citoyen à s’indigner : “Chaque fois qu’il y a une grève générale, le prix de la pomme de terre monte à 50 DA. C’est tout ce que nous avons récolté. C’est toujours nous qui payons les pois cassés !”
L’action des Genêts s’est vite tassée, et à midi, les émeutiers, de guerre lasse, se sont dispersés faute de “compétition”, ne laissant que des troncs d’arbre et un poteau cisaillé pour barrer la route.
Fréha : violents
affrontements
Destination : Fréha. Dans cette localité située à 35 km à l’est de Tizi-Ouzou, les affrontements seront féroces entre forces de l’ordre et manifestants qui se sont soulevés pour exprimer leur colère après la mort de Hakim Allouache, asphyxié dans l’incendie de son kiosque au centre-ville de Fréha. Tôt le matin, les émeutiers s’en sont pris à l’unique bureau de vote de la ville, empêchant par la force les électeurs potentiels de s’exprimer.
Contrairement à Tizi-Ouzou, ici, les brigades antiémeutes de la police seront dépêchées en force. Paralysée par la grève générale, le deuil et les émeutes, Fréha rappelait ce jeudi les moments de grands troubles des événements de Kabylie, durant le printemps 2001. “Laârouch danger”, scandaient des émeutiers prêts à en découdre avec les tenants du statu quo. Équipés pour tout matériel de guérilla de barres de fer, gourdins, machettes, couteaux ou, pour leur majorité, de frondes, de pierres et de l’indispensable bouteille de vinaigre pour faire face aux grenades lacrymogènes, ils n’auront de cesse de provoquer les CNS, entassés autour de l’APC de Fréha, sans doute pour l’épargner du saccage.
Les émeutes émailleront toute la journée de ce jeudi. Elles étaient concentrées autour de la cité dite des 300-Logements. Symboliquement, les frondeurs étaient rassemblés autour du kiosque incendié du défunt Hakim Allouache. Les forces de l’ordre ont dû déployer les grands moyens et mobiliser un “camion moustache” pour contenir les manifestants et libérer les routes barricadées. Une pluie de grenades lacrymogènes s’abat sur la ville, dont plusieurs échoueront dans des balcons de particuliers. Les émeutiers s’amusaient avec ces grenades tant ils ont pris l’habitude de les manipuler. Lahcène, 21 ans, étudiant en informatique, était un ami intime de Hakim Allouache. Une balle en caoutchouc dans les fesses, c’est un habitué du “houl citoyen”. Pour lui, le moteur de ces manifs est d’abord de protester contre l’assassinat de son ami. “Il ne faisait pas de politique, pourquoi ils l’ont tué ?” rage-t-il. Lui et ses copains manifestent aussi, on l’aura compris, pour signifier leur rejet d’une élection qui ne leur inspire point de respect.
13 heures. Direction Azazga. Là aussi, les émeutes ont fait rage et les bureaux de vote ont été fermés ou brûlés. Dans l’un de ces bureaux, les bulletins de vote étaient éparpillés un peu partout après que les cartons qui les transportaient eurent été pillés et éventrés. À Chorfa-Bahloul, village de Hakim Allouache, une atmosphère de deuil enveloppait les lieux. On attendait le rapatriement de la dépouille mortelle de Hakim Allouache qui était conservée à l’hôpital d’Azazga. Cela n’a pas empêché le bureau de vote de fonctionner, quoi que le taux de participation était faible : à la mi-journée, sur les 2 500 inscrits, il y a eu seulement 271 votants, dont 4 femmes.
Retour à Tizi-Ouzou. Il est 15 heures passées. La ville est apaisée. Calme plat aux Genêts. Les bureaux de vote sont moins bruyants, mais l’affluence se poursuit cahin-caha. À l’école Ali-Takoucht, au bureau “hommes”, on nous indiquera que des jeunes qui n’étaient pas inscrits se précipitaient vers la mairie pour se porter sur le fichier électoral et voter. Le cas de Salim est édifiant. Cet émigré de 28 ans, résidant à Paris, a été dépité de ne pouvoir voter au consulat à défaut d’une existence administrative sur les fichiers de nos services consulaires en France. Il vient jusqu’en Algérie pour vivre l’événement mais aussi avec l’espoir de pouvoir voter. Le voici là encore contrarié de ne trouver son nom nulle part. Il va essayer de s’inscrire in extremis à la mairie.
M. Nourredine Zerhouni, le ministre de l’intérieur, indiquera que sur les 931 bureaux de vote que compte la wilaya de Tizi-Ouzou, 155 ont été saccagés, empêchant 100 000 électeurs sur 553 000 inscrits d’aller voter.
M. B.
http://www.infoshop.org/inews/stories.php?story=04/04/12/3461518
posted
by AFP on Monday April 12 2004 @ 11:11AM PDT
In
TIZI
OUZOU,
Algerian
President Abdelaziz Bouteflika's landslide re-election victory, seen by many
minority Berbers as predictably fraudulent, has only deepened their defiance
against a leader they refuse to trust.
At a
small cafe in Tizi Ouzou, the main city in the Berbers' northeastern Kabylie
homeland, barman Youcef Nttah said Saturday: "It's the same old song. You
vote, you don't vote, it doesn't change anything."
Outside
the small
"People
around here are too poor to start up viable farms," he said, adding that
long-promised government aid had never come to an area where unemployment is far
greater than the national average of 25 percent.
"There
is nothing here for us. That's why there are so many Kabyles in
Another
brother, Arezki, works for the state oil company Sonatrach in the far south of
the country near the border with
Berbers,
proud of their culture and language, Tamazight, feel that their marginalization
from the mainstream of Algeria's economy and society is an insult to their
history -- one that dates back centuries further than that of the dominant Arab
culture.
In
addition to a recognition of their Berber identity, the minority making up about
one-fifth of
Three
years ago, anger boiled over into riots after a Berber youth died in police
custody. An ensuing crackdown by the security forces left at least 100 people
dead in what has become known as the Black Spring.
Posters
in Tamazight calling for a boycott of Thursday's presidential vote -- with a
drawing of a ballot box doubling as a tombstone -- could be seen everywhere in
Tizi Ouzou.
On one
wall, someone had painted a weeping face framed by the outline of
The call
to shun the election, made by part of the region's traditional leadership known
as aarchs, was widely followed, with only 18 percent turning out among the Tizi
Ouzou district's more than half a million voters, compared with the national
average of 59 percent.
For
legislative and local elections in May and October 2002, the aarchs were united
in their call for a boycott, and turnout was next to nil in Kabylie.
Not
everyone wanted the boycott this time, especially supporters of Said Sadi, a
Kabylie native and founder of a secular movement, the Rally for Democracy and
Culture, and those who felt that Ali Benflis, Bouteflika's arch-rival, had a
fighting chance.
But
hardly anyone wanted Bouteflika, and they let him know their feelings in no
uncertain terms when he tried to campaign in Tizi Ouzou early this month by
rioting outside a rally venue, forcing him to flee through a back exit.
The
proponents of the boycott also resorted to violence on election day, raiding
polling stations and torching ballot boxes in several towns.
In the
town of
But few
people here harbored illusions that their vote would make a difference.
At a
shop offering telephone and photocopying services in Tizi Ouzou, an attendant
said of Bouteflika's landslide: "Of course it was fraud."
But he
requested anonymity, saying: "We're in a country where repression has
reached such a level that people are afraid to give their names."
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/article.php?LO=1863&ARTICLE=34
Lutte ouvrière n° 1863 du 16 avril 2004
Algérie - Élection
présidentielle : Bouteflika plébiscité
Le 8 avril, le président sortant Bouteflika a remporté haut la main l'élection présidentielle algérienne avec près de 85% des voix (84,99% exactement). Son principal rival, Benflis, dirigeant du FLN, présenté comme susceptible de l'emporter en cas de deuxième tour, n'obtenait que 6,42% des suffrages. Ce résultat a jeté la stupéfaction dans les rangs des adversaires de Bouteflika et il semble que l'entourage même de celui-ci ait été quelque peu surpris par l'ampleur du succès.
Bien sûr, les rivaux de Bouteflika, c'est-à-dire Benflis
(6,42%), l'islamiste Djaballah (5,02%) et Said Sadi (1,94%) du RCD
(Rassemblement pour
Bouteflika évidemment a bénéficié de sa position de
président sortant. Il a sillonné depuis des mois l'Algérie, distribuant
promesses, subventions et crédits. Il avait également le soutien des partis de
la coalition gouvernementale, c'est-à-dire du RND (Rassemblement National
Démocratique), du MSP (Mouvement de
Mais, il faut bien dire aussi qu'en face, il n'y avait pas vraiment une opposition. Benflis lui-même avait été le directeur de campagne de Bouteflika lors de l'élection présidentielle de 1999, puis son Premier ministre jusqu'en mai 2003. Quant à Djaballah, du mouvement Islah, son score de 5% reflète peut-être le recul et la dispersion de l'électorat islamiste. Le soutien à Bouteflika du MSP, autre parti islamiste, et la non-consigne de vote de la majorité des dirigeants du FIS expliquent peut-être ce mauvais résultat. Said Sadi, qui pouvait se prévaloir d'une implantation en Kabylie, paye, lui aussi, le prix d'un soutien à la politique de Bouteflika puisque son parti, le RCD, a participé au gouvernement jusqu'à la répression des émeutes en Kabylie au printemps 2001. Avec moins de 2% à l'échelon national, il se voit dépassé par Bouteflika dans de nombreuses communes en Kabylie et dans les villes de Tizi Ouzou et de Bejaia. Il est vrai qu'en Kabylie, les abstentions ont été massives, atteignant plus de 80%.
Tous ces opposants l'étaient donc plutôt pour la forme et ne proposaient pas en réalité une autre politique. Ils préféraient parler de la fraude annoncée en cas de victoire du président sortant. Certains regrettaient même la "neutralité" de l'armée qui faisait, selon eux, le jeu de Bouteflika. Quant à Louisa Hanoune, candidate du PT (Parti des Travailleurs), sa défense de certaines revendications sociales était noyée dans un discours nationaliste, prônant l'union nationale et évitant toute dénonciation du pouvoir et de Bouteflika lui-même.
Bouteflika, évidemment, sort renforcé de ces échéances électorales. Chirac l'a très bien compris puisqu'il a été le premier chef d'État à lui envoyer un message de félicitations. Il devait même se rendre dès le 15 avril à Alger pour rencontrer Bouteflika. Les affaires avec l'Algérie n'attendent pas!
Que va faire Bouteflika sur le plan politique? Va-t-il en profiter pour dissoudre l'APN (assemblée populaire nationale) dans laquelle le FLN dirigé par Benflis était majoritaire? Cela n'est pas sûr. Il peut compter probablement sur bien des ralliements de dernière minute de députés FLN. Il va peut-être modifier la constitution dans un sens plus présidentiel et plus autoritaire. Peut-être cherchera-t-il aussi à s'immiscer un peu plus dans les affaires de l'armée. Mais quelques mises à la retraite de généraux impliqués dans le coup d'État de janvier 1992 et la guerre civile larvée qui a suivi ne remettraient pas en cause l'armée et son rôle dans l'avenir. Ce ne serait qu'un moyen de tourner la page.
Mais on peut être sûr, en tout cas, que Bouteflika,
conforté, plébiscité, va en profiter pour continuer et intensifier sa
politique antipopulaire et antiouvrière, c'est-à-dire les plans de
licenciements, les privatisations et de nouvelles fermetures d'entreprises.
Ainsi, un projet sur les hydrocarbures est en cours qui fragilise
Face à tous les mauvais coups que prépare sans doute
Bouteflika, les travailleurs doivent se préparer.
B. C.