http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=16255&idc=41
06-03-2004
La tension sociale
monte à l'approche de la présidentielle
Emeutes à Bouira
De notre correspondant
La colère gagne de
plus en plus de terrain chez les citoyens des différentes localités de Bouira
faisant monter d'un cran la tension sociale à l'approche de la présidentielle.
Hier matin, les habitants de la commune de Aïn El Aloui, localité arabophone
située à
Pour rappel, cette localité de l'ouest de Bouira a déjà connu des
évènements similaires il y a quelques mois. Les citoyens de Aïn El Aloui
avaient alors déclenché l'émeute, réclamant la pose immédiate de dos-d'âne
sur la route traversant leur ville où un citoyen a trouvé la mort dans un
tragique accident de la circulation. Par ailleurs, dans la même journée
d'hier, les citoyens du village Ziraoua, situé entre les localités de Djebahia
et Aomar, une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Bouira, ont recouru à
la rue pour faire entendre leurs revendications maintes fois formulées aux
responsables de la commune. Ils procéderont à la fermeture de la route reliant
ces deux localités par des barricades de pierres empêchant ainsi toute
circulation automobile.
Ces citoyens exigeront, entre autres points d'une plate-forme de revendications
sociales déjà déposée, il y a des mois, au niveau de l'APC et de la daïra,
la construction d'un pont sur la rivière longeant leur village. Une rivière
qui était à l'origine d'importantes inondations durant l'été dernier qui
avaient contraint bon nombre d'habitants à la délocalisation. A noter que ce
climat d'émeute qui s'installe pour la première fois à l'approche de
l'élection présidentielle dans cette région de Bouira fait suite à des
rumeurs faisant état de la volonté du Président-candidat Bouteflika de tenter
une intrusion à Bouira du côté ouest de la wilaya, devant l'impossibilité de
se rendre dans la région berbérophone qui a déjà affiché son hostilité
devant la venue du Président. C'est dans cette région, rappelle-t-on, que des
émeutes ont éclaté il y a deux semaines dans la localité de Taourirt, à une
soixantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya. Les citoyens de
cette agglomération relevant de la commune d'Ath Mansour avaient fermé
Ces relais du Président n'ont jamais cessé de déclarer que les conditions de
vie dans ces localités ont connu une amélioration notable sous le règne de
Bouteflika.
Mohamed Sadoun
http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?idc=41&ida=16256
Skikda
La population ferme la porte de deux APC dans le massif de
Collo
La population de Aïn
Kechra, située à
M. Oudina
06-03-2004
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2004/03/07/print-2-6888.php
NEW
Actualités
: ÉMEUTES
A SKIKDA
La révolte de la population s’amplifie
Au moment où le président Abdelaziz Bouteflika était en
visite dans la wilaya d’Annaba, la situation s’est détériorée hier dans
la région de Skikda. Les émeutes ont pris de l’ampleur et la colère de la
population a fait porter le mouvement de protestation dans la rue. Ainsi et dans
la commune d’Aïn Kechra, à
Ceci alors que la protestation s’est tendue à la commune de Bou El Bellout,
à l’extrême ouest de la wilaya, où les bureaux des collectivités locales
ont également été fermés et les responsables séquestrés pendant toute la
matinée d’hier. La population revendique ainsi le départ des responsables
locaux. Des jeunes en colère ont par ailleurs barricadé la route nationale n°
43 qui relie Skikda à la wilaya de Jijel. Ne s’arrêtant pas là, les
émeutiers ont brûlé des pneus sur la route et empêché le passage de
centaines de véhicules et de camions pendant deux jours consécutifs. La
population, qui n’a pu retenir son indignation, revendique la révision des
listes de l’emploi de jeunes et du filet social. Les jeunes chômeurs
demandent également aux responsables locaux de les inclure dans l’encadrement
des élections présidentielles. La population exige en outre l’installation d’un
tribunal dans la daïra de Aïn Kechra ainsi que d’un service des impôts et d’un
siège de
R. N.
http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=16368&idc=41&taj=1&refresh=1
08-03-2004
La population s'en
prend aux relais de Bouteflika
Des édifices publics incendiés à Haïzer
De notre correspondant
Les émeutes qui se
sont installées, depuis le début de la semaine, sur fond d'un ras-le-bol
profond des citoyens nourri par un marasme social généralisé au niveau de la
localité d'Aïn El Aloui, à l'ouest de Bouira, et le blocage de plusieurs
routes à Djebahia, Guerrouma et Ath Rached, se sont propagées pour atteindre,
hier, la daïra de Haïzer,
Les jeunes émeutiers qui tenteront d'investir le rez-de-chaussée de la
bâtisse prendront la fuite brusquement. Ils diront « avoir essuyé des coups
de feu de l'intérieur de la daïra ».
Dans l'enceinte de cette dernière, le véhicule du chef de daïra, une Clio,
est incendié. Les émeutiers se retireront par la suite en direction du parc
communal.
Un camion Sonacome est brûlé et deux autres véhicules seront saccagés. Les
jeunes émeutiers saccageront le magasin du parc. Ces émeutes qui ont éclaté
vers 10 h prendront fin au début de l'après-midi. Vers 14 h, des dizaines de
véhicules des brigades antiémeutes de la gendarmerie sont dépêchés de
Bouira à Haïzer où elles procèderont à la fermeture de la ville, avant de
se poster devant les sièges de la daïra et de la mairie sans intervenir
directement. A noter que les éléments de la brigade locale et ceux des
brigades antiémeutes de la police, dont l'unité régionale se trouve à
Haïzer, ne sont pas intervenus durant tous les évènements.
Des jeunes impliqués dans l'émeute nous expliqueront les motifs à l'origine
de leur action.
Ils parleront de problèmes sociaux et du chômage qui rongent la jeunesse de la
localité. Ils accusent le maire local, un élu indépendant, de « favoritisme
dans l'attribution des postes d'emploi de jeunes et du filet social » et « de
ne pas se soucier des difficultés quotidiennes des citoyens de la commune ».
Plus grave encore, diront ces jeunes,
« le président de l'APC est impliqué directement dans l'installation d'un
comité de soutien à Bouteflika dans la commune ».
« Au lieu de régler nos problèmes, notre maire, en complicité avec le chef
de daïra, a facilité la tâche à des relais du Pouvoir pour ouvrir une
permanence de Boutefkika à Haïzer », nous a déclaré un jeune émeutier. Le
chef de daïra est aussi mis sur la sellette ; il est accusé de faire dans la
manuvre, la ségrégation et le marchandage dans l'opération d'établissement
du fichier du personnel désigné pour superviser la prochaine élection. Selon
les émeutiers, le responsable de la daïra « aurait écarté bon nombre de
personnes dont les noms figurent sur ledit fichier depuis des années ».
« Ceux-ci ont été remplacés par des dizaines de filles dont la majorité ne
réside pas au niveau de la commune », déclarent ces jeunes. Il faut signaler
enfin que tous les délégués du mouvement citoyen et ceux qui se sont
directement impliqués dans la protesta ces dernières années ne se sont pas
mêlés aux évènement d'hier. D'ailleurs le siège de l'APC, dont les bureaux
de l'état civil épargnés par les évènements du Printemps noir, a été
réduit en cendres hier. Pour rappel, le climat de tension qui s'est installé
depuis le début de la semaine au niveau de la wilaya de Bouira s'est déjà
dégénéré samedi dernier en émeutes dans la ville d'Aïn El Aloui où un
centre culturel et un véhicule de l'APC ont été incendiés. Ces émeutes
avaient tourné à l'affrontement avec les brigades de la police. Le même jour
les citoyens des localités de Djebahia, Guerrouma et Ath Rached avaient
procédé à la fermeture des routes principales de leurs villes en protestation
contre la dégradation persistante de leurs conditions de vie.
Mohamed Sadoun
http://80.88.0.237/edit.php?id=21473
LIBERTE Edition du 9/3/2004
La contestation populaire se propage à Bouira
Le siège de l’APC de Haïzer saccagé
Par A. Debbache Lu (47 fois)
La contestation populaire se propage de
plus en plus au niveau de la wilaya de Bouira. Après Ath Mansour, Aïn El-Aloui,
la commune de Haïzer a été, hier, le théâtre du mécontentement populaire.
C’est aux environs de 11h que les jeunes ont pris pour cible le siège de la
commune en saccageant les locaux et en mettant le feu aux bureaux.
Les micro-ordinateurs ont été volés, un véhicule de marque Toyota
nouvellement acquis a été réduit en cendres, le parc communal a été
dévalisé après avoir mis le feu à deux camions appartenant à la commune.
Tout le matériel a été pillé. Un véhicule d’un particulier qui se
trouvait au niveau de la fourrière communale a été lui aussi désossé. Le
siège de la daïra, aussi, n’a pas été épargné.
Nous avons essayé de connaître le mobile ou les revendications, mais en vain.
“Ils ont saccagé pour le plaisir de saccager”, soutiendra un citoyen. “Ils
ont été manipulés par des personnes étrangères à Haïzer”, nous dira un
citoyen. Un délégué des archs intervient pour se démarquer au nom des archs
du pillage. “Lors des manifestations du mouvement, l’APC n’a jamais été
ciblée. C’est un acte programmé par des politiciens”. Au siège de la
daïra, nous avons rencontré le chef de daïra qui n’a pas compris le mobile
: “S’il y avait mécontentement je l’aurais su, car non seulement mon
bureau est ouvert mais je rencontre les citoyens dans la rue et je discute avec
eux”. Le P/APC de son côté soutient “que nul n’est venu revendiquer
quelque chose. Je reçois les citoyens et nous travaillons dans la transparence.
Ce matin, j’étais sur chantier.”
La question reste posée : quel est le but de la contestation, à moins que les
jeunes aient peur de représailles ? D’ailleurs, des éléments d’un groupe
d’intervention de la gendarmerie étaient sur les lieux. Leur présence était
beaucoup plus dissuasive.
A.D.