http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2004/02/23/article.php?sid=6426&cid=2

Lundi 23 Février 2004

A LA VEILLE DE LA VISITE DE BOUTEFLIKA DANS CETTE VILLE

Emeutes sanglantes à Ouargla

De notre envoyé spécial à Ouargla, Sofiane Aït-Iflis
La campagne électorale précoce du candidat- président ne sera, donc, finalement pas que karkabou et bains de foule minutieusement préparés et mis au point par une administration plus que jamais instrumentalisée. Pendant que Bouteflika se préparait, hier, à commettre un show voulu grandiose dans la capitale, Ouargla, où il mènera campagne aujourd’hui, criait avec fracas sa colère longtemps contenue.
Une émeute violente a, en effet, secoué la ville, des heures durant. Les escadrons anti-émeute, équipés à la hâte et déployés par nuées denses, ont eu peine à venir à bout des émeutiers, pour la plupart des jeunes chômeurs qui, rongés par le désespoir et la malvie, ont décidé de se faire entendre par une insurrection violente. Les prémices de ce soulèvement juvénile étaient manifestes jeudi dernier déjà, lorsque cette frange de la population a, dans le calme, sillonné la principale artère de la ville pour, une énième fois, transmettre une palette de doléances aux autorités de wilaya. Des doléances au chapitre desquelles se trouve inscrite essentiellement, prioritairement, la quête de l’emploi. Une quête maintes fois exprimée mais qui est restée à ce jour lettre morte. En témoigne, ce disant, l’affirmation de cette grappe de jeunes non loin du siège de la wilaya où sentaient encore étouffants les gaz lacrymogènes : “On nous a toujours opposé le mépris. Comment voulez-vous qu’on ne se soulève pas, nous qui, nés et résidant à Ouargla, sommes sévèrement soumis au laissez-passer pour nous rendre à Hassi-Messaoud, à moins de 80 kilomètres du chef-lieu de la wilaya. Non seulement on ne nous offre point d’emploi mais aussi on nous interdit d’aller en chercher dans les périmètres sécurisés de Hassi-Messaoud.” Un jeune, la vingtaine, haletant, les yeux imbibés de larmes de colère mais aussi du fait des gaz lacrymogènes, a insisté à nous faire la confidence de sa mésaventure : “Il n’y a pas longtemps, j’ai été destinataire d’une convocation pour un entretien d’embauche au sein d’une société établie à Hassi-Messaoud. Je me suis fait délivrer le fameux laissez-passer. Un effort inutile puisque, même muni de ce document, on m’a refoulé au niveau d’un barrage de contrôle. Mesurez la nature de l’injustice qu’on n’a pas fini de subir.” A l’instar d’autres Ouarglis de son âge et de ses aînés, ce jeune a pris part à l’émeute, la seule façon, dit-il, d’espérer se faire entendre. Cependant, si l’emploi reste pour les Ouarglis un rêve inaccessible, le logement l’est presque tout autant. “La wilaya construit mais ce n’est pas pour nous. C’est toujours pour les autres”, soutenait cet autre Ouargli qui ne prenait pas part à l’émeute mais qui, néanmoins, la cautionnait. Les “autres”, pour lui, ce sont ces gens venus d’ailleurs travailler dans le Sud, dans les exploitations pétrolières. N’y a-t-il donc pas moyen de résorber, ne serait-ce que partiellement, ce chômage endémique ? Un élu FLN, membre de l’APW, estime la chose aisément faisable. “Pour l’année 2002, pas moins de 26 000 postes d’emploi ont été créés à Hassi-Messaoud. Nous avons, ici, quelque 6 000 demandeurs d’emploi. Si une politique réfléchie avait été mise en place, on aurait pu faire place à nos chômeurs parmi les 26 000 recrutés à Hassi- Messaoud”, a-t-il soutenu. Cette non-prise en charge des revendications citoyennes a produit l’émeute. Une émeute choisie par les Ouarglis pour accueillir le candidat-président. 
Un décor apocalyptique
On le sut dès notre descente d’avion, aux environs de 11 heures. Mais on était loin d’imaginer l’ampleur de cette révolte ouarglie. D’aucuns pensaient, à tort finalement, qu’il ne pouvait s’agir que d’une maigre et circonscrite agitation. La majorité d’entre les journalistes qui croyaient peu turbulente cette tempête du Sud seront édifiés dès l’approche du siège de la wilaya, premier endroit où a essaimé l’émeute : l’affrontement entre émeutiers et CNS faisait rage. Le convoi de journalistes dut emprunter des sentiers détournés pour rejoindre l’hôtel Tassili. Ce n’est pas dans cet hôtel que les journalistes devaient finalement descendre. Les préposés à la communication au niveau de la présidence ont ainsi agi pour cacher l’émeute. Peine perdue. Les journalistes s’y sont rendus à pied, pour couvrir. Devant la wilaya, des CNS, armés de boucliers et de matraques, guettaient, encore excités, d’éventuels nouveaux assauts des émeutiers. Ils venaient de disperser les manifestants qui, regroupés non loin de là, affrontaient un autre escadron de CNS sur la grande avenue Palestine. L’émeute, là, est plus violente. Tout au long de l’avenue, sur les deux voies bitumées, des débris de verre, des lampadaires cassés, des poteaux électriques arrachés des bancs publics renversés, des portraits de Bouteflika arrachés et piétinés, des troncs de palmier en feu, le tout dans une dense et étouffante fumée de gaz lacrymogènes. A l’extrémité de l’avenue, où étaient poussés les émeutiers, les affrontements se poursuivaient. Il était 12h30. Les CNS ne tardèrent pas à éteindre ce foyer de l’insurrection. Mais à peine la dernière charge concluante des CNS consommée que sur une rue perpendiculaire s’allume un autre foyer. Là, rue Benithour, les émeutiers ont pris d’assaut l’agence Khalifa Airways et la Banque Khalifa, dont les bureaux sont mitoyens. Ils les brûleront. Dans leur furie, ils saccageront aussi un hôtel et une crèche appartenant à la Sonatrach. Dispersés dans un premier temps, les émeutiers reviendront à la charge pour prendre d’assaut l’hôtel Al Ansar où, entre-temps, avaient débarqué les journalistes. Des pierres pleuvront abondamment sur les façades vitrées de l’établissement, les dégâts sont considérables. Ils l’auraient été davantage n’était l’intervention des CNS. Jusqu’en début de soirée, la tension régnait toujours à Ouargla. Les émeutiers ne semblaient pas avoir vidé toute leur ire. Aujourd’hui, ils peuvent reproduire leur insurrection. Cela est sérieusement craint. La police, suite à ces émeutes, a procédé à plusieurs arrestations. On parle de plus d’une dizaine d’émeutiers interpellés. On fait état également de plusieurs blessés. Les services de la wilaya qui, la veille, ont dû se démener pour retaper un décor soigneusement confectionné, attrayant pour Bouteflika, dégarni par un vent violent, devaient encore hier refaire sinon redoubler d’effort pour exhiber au candidat Bouteflika une ville “comme il se doit”. 
S. A. I.

 

http://www.lanouvellerepublique.com/actualite/lire.php?ida=7826&idc=4&PHPSESSID=7d45a0e928b876458d42197c21d477a5

lundi 23 Février 2004

Bouteflika aujourd’hui à Ouargla
Une visite sur fond d’émeute

Des manifestations violentes ont éclaté, hier, dans la wilaya de Ouargla, à la veille de la visite du chef de l’Etat dans cette région. La ville s’est transformée, durant toute la journée d’hier, en un champ de bataille où se confrontent jeunes émeutiers et éléments des services de sécurité dépêchés de la ville de Ghardaïa pour remettre de l’ordre dans la ville. On déplore déjà, dans premier bilan, 8 blessés parmi les civiles et 3  autres parmi les services de sécurité. Des pneus brûlés, des poteaux électriques arrachés, des bancs publics carrément décoffré, l’odeur des bombes lacrymogènes qui coupe le souffle ; tel est le spectacle qu’offrait hier la ville de Ouargla,  dont les principales artères ont été embellies la veille en prévision de la visite de M. Bouteflika. Les jeunes, mal informés, croyaient que la visite du Président était prévue pour la journée d’hier. Repoussés par les responsables de la wilaya, ils ont déversé leur colère sur la ville. Ils sont déchaînés et font feu de tout bois, car les raisons de ce soulèvement citoyen sont innombrables. Leur principale problème est le chômage. «On embauche des étrangers, et à nous, on demande des laissés-passer pour entrer à Hassi-Messaoud», dira un jeune émeutier. La population vit cette situation comme un mépris des pouvoirs publics qu’ils traitent de «vampire». Les banderoles et les photos du Président accrochées sur les murs et les poteaux ont été arrachées, déchirées puis brûlées. Les affrontements ont commencé quand une délégation de citoyens, se rendant au siège de la wilaya pour s’enquérir de la réponse donnée par les autorités à une plate-forme de revendications déposée jeudi dernier, n’a trouvé aucun interlocuteur capable de donner une réponse claire et contenir leur colère. Ces derniers ont décidé de se faire entendre autrement. L’absence des responsables au niveau de la wilaya, dont le premier responsable est décédé la semaine dernière par un arrêt cardiaque, a envenimé les choses. Ceux qui assurent l’intérim sont préoccupés par les préparatifs de la visite présidentielle, banalisant, de ce fait, les revendications   de ces jeunes qui n’ont pas tardé à se faire entendre. Le siège de la wilaya a été complètement saccagé en dépit de l’impressionnant dispositif sécuritaire mis en place pour la protection de la première escale du Président. Il était 11h30 quand la délégation des journalistes et les éléments de DSPP sont arrivés à l’aéroport. L’escorte chargée de la protection de la délégation a reçu l’ordre de ne pas bouger de l’aéroport jusqu’à nouvel ordre. Les choses n’ayant pas l’air de se calmer, la délégation a été détournée de sa destination initiale. Au lieu de rejoindre l’hôtel El Ansar où la délégation devait séjourner, les journalistes se retrouvent dans un autre hôtel, le Tassili. L’explication fournie par les responsables de la présidence  était qu’«on ne peut pas traverser la ville, il y a des émeutes, les jeunes sont en train de tout brûler». Les multiples tentatives des officiels de tenir les journalistes loin des lieu de l’émeute ont été vaines. L’ambiance était inhabituelle. Contrairement aux villes du Sud, connues pour leur calme et leurs rues désertées en cette période, les artères de la ville de Ouargla grouillaient de jeunes. Le siège de la wilaya saccagé nous donne déjà un avant-goût de la gravité de la situation. Les débris de verre, les troncs d’arbre et les pneus brûlés témoignent de la violence des affrontements qui ont eu lieu entre les forces de sécurité et les jeunes émeutiers. Plus loin, et précisément sur l’avenue Palestine, un spectacle désolant s’est offert à nos yeux. Des milliers de jeunes manifestants, au milieu d’un brouillard des bombes lacrymogènes, s’attaquent aux forces de sécurité par des jets de pierres. Des interpellations d’une dizaine de jeunes ont eu lieu. Les casques bleus matraquaient toute personne trouvée sur leur chemin. Les instructions sont très claires : il faut rétablir l’ordre par tous les moyens. L’on signale déjà de nombreuses interpellations. L’origine de cette pagaille revient aux maux sociaux dont souffrent les citoyens de cette wilaya, pourtant la plus riche du pays. Les jeunes émeutiers n’ont pas cessé de le dire «la vache est au Sud,  mais ce sont les gens du Nord qui boivent son lait». Allusion faite bien évidemment au chômage qui range les jeunes de la région et aux étrangers qui viennent occuper des postes importants au niveau de la Sonatrach. Il est vrai que le paradoxe existe. Une wilaya qui jouit de potentialités pétrolières et qui nourrit toute l’Algérie de ses richesses souterraines se trouve plongée dans une misère noire. Une réalité confortée par les élus APW du FLN qui nous ont déclaré sur place que sur les vingt-et-un (21) communes de la wilaya, seules quatre sont alimentées en gaz propane. M. Senoussi ajoute qu’en l’an 2002, 25.000 postes de travail ont été dégagés au niveau de Sonatrach, parmi ces postes, six cents devaient être destinés pour la wilaya de Ouargla pour absorber une partie du chômage. Mais ces jeunes ont vu leurs postes octroyés à d’autres personnes venues d’ailleurs. Mais, enchaîne l’élu FLN, c’est un problème qui relève d’une politique nationale et dépasse les compétences des autorités locales. Une chose est sûre, les jeunes sont déterminés à faire entendre leurs voix au président Bouteflika qu’ils disent attendre avec impatience. Malgré les multiples appels au calme, la répression féroce dont ont été victimes les manifestants, les émeutes se sont poursuivies jusqu’à la fin de la journée. Au moment où nous mettons sous presse, les choses ne se sont toujours pas calmées. Le nettoyage fait dans certaines artères cache mal les traces des affrontements. Reste à savoir si cette violente manifestation, que les forces de sécurité arrivent mal à contenir, n’amènera pas le Président à changer son programme et à annuler sa visite dans la région.

Les émeutiers s’attaquent aux journalistes
 L’hôtel abritant la délégation de journalistes dépêchée à Ouargla pour couvrir la visite du Président n’a pas échappé à la colère des émeutiers. Cette infrastructure d’accueil, située au centre-ville, a vu les vitres de ses fenêtres volées en éclats par des jets de pierres, et ses portes du première étage défoncées par les manifestants. Une panique générale s’est emparée du personnel et les journalistes se trouvant sur place. Un confrère de l’ENTV a même été blessé par une pierre lorsqu’il essayait de récupérer ses bagages du véhicule qui l’avait transporté. L’intervention tardive des services de sécurité a éloigné les manifestants de l’hôtel mais ne les a pas empêchés de déverser leur colère sur d’autres institutions symbolisant l’Etat.
De notre envoyée spéciale à Ouargla : Meriem Oussaïd

22-02-2004
Meriem Oussaïd

 

http://www.elkechfa.com/modules.php?name=News&file=article&sid=336

ÉMEUTES À LA VEILLE DE LA VISITE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A OUARGLA
Posté le 23 February 2004 à 01:25:27 MET par elkechfa

C’est l’image exceptionnelle d’une ville en pleine insurrection qu’offrait Ouargla, hier. Une wilaya sans wali depuis dix jours et visiblement sans autorités compétentes pour contenir une jeunesse qui ne décolère pas. Au lendemain d’une tempête de sable qui a dévasté la ville, une tempête d’un autre genre a pris le relais avec de violentes émeutes qui ont secoué le chef-lieu de la wilaya...

Débutée à 10 h du matin, la manifestation des chômeurs, lancée pacifiquement, a dégénéré en émeute vers les coups de 11 h. L’irruption soudaine d’une dizaine de jeunes casseurs parmi le groupe de manifestants a été déclenchée suite à l’ordre donné aux policiers d’évacuer le parc de la wilaya des manifestants et des véhicules devant participer au cortège présidentiel. C’est à ce moment précis que les casseurs ont saccagé et incendié l’entrée de la wilaya sous les yeux des forces de l’ordre qui n’arrivaient plus à les maîtriser. Les policiers qui encadraient la manifestation ne s’attendaient visiblement pas à la tournure prise par les événements et ont évité toute confrontation avec les émeutiers pour éviter l’embrasement. Les revendications des manifestants concernent des points régulièrement soumis aux autorités locales. La dernière marche ayant eu lieu trois jours plus tôt sans incident et sans réponse des autorités. L’emploi dans le secteur pétrolier est la principale exigence des chômeurs qui ne conçoivent pas que l’embauche, même celle du personnel d’exécution, se fasse systématiquement hors main-d’œuvre locale. Des jeunes exaspérés témoignaient hier sur les ondes de la radio locale d’une détresse infinie qui exprimait pêle-mêle la frustration de vivre dans une wilaya prospère sans pouvoir en profiter, de voir la façade de la ville embellie pour le président et de laisser les quartiers pauvres croupir sous les immondices. Après avoir été détournée de la wilaya, la foule en colère a investi les artères principales de la ville. Des bâtiments administratifs ont été saccagés, incendiés et livrés au pillage. Au carrefour Ché Guevara, la CNAS a été endommagée par les jets de pierres, El Khalifa Bank incendiée et pillée et l’hôtel El Ahram entièrement dévasté. L’avenue Ché Guevara, qui surplombe le centre-ville, ainsi que l’avenue de la Palestine ont été ravagées à plusieurs endroits, les posters du président n’ont pas été épargnés. Plusieurs poteaux, câbles électriques, plaques de signalisation, bancs publics ont été endommagés par les jeunes déchaînés par la colère et qui arrachaient des palmiers et brûlaient des pneus, ce qui ajoutait à l’aspect chaotique de la ville entièrement quadrillée par les forces de l’ordre venus en renfort des villes limitrophes. Selon des témoins oculaires, les casseurs progressaient lentement et ciblaient apparemment certains lieux sur leur chemin et évitant d’autres. C’est là que les brigades anti-émeutes ont tiré des grenades lacrymogènes. Les jeunes se retranchaient pour riposter avec des pierres et reprenaient l’assaut de la rue. Les autorités n’ont pas échappé aux jets de pierres et alors même que notables et élus essayaient d’apaiser les émeutiers le secrétaire général de la wilaya était victime d’insultes et d’attaque à la pierre. Les brigadiers chargeaient, les jeunes reculaient, puis refaisaient provision de pierres et repartaient à l’attaque. L’affrontement était devenu inévitable et la foule n’a été maîtrisée que vers les coups de 14 h où un semblant de calme s’est emparé de la ville où les agents communaux ont déjà commencé le nettoyage, la visite du président étant maintenue. A l’heure où nous mettons sous presse les autorités locales sont toujours à huis clos au siège de la wilaya. Aucun bilan des événements n’a été établi pour le moment, mais des dizaines de jeunes blessés ont été admis à l’hôpital Boudiaf et d’autres arrêtés par la police. Leur nombre ne nous a pas été confirmé. Résultat des attentes déçues par les autorités locales, notamment concernant l’emploi, des désillusions accumulées quant au développement en général et à l’amélioration du cadre de vie en particulier, les émeutes de Ouargla ont été généré par le ressentiment croissant des jeunes qui a embrasé la ville en quelques secondes. Touchées de plein fouet par les effets de la crise économique malgré son statut de wilaya des hydrocarbures, un secteur qui offre quelque 25 600 postes d’emploi par an et dont seulement le 1/10e est destiné à la main-d’œuvre locale.

Source ELWATAN

 

http://www.algeria-interface.com/new/rubriques/french/depecheafp.php?doc=040223103614.z5oiuw8a.xml

Emeutes dans le sud algérien (journaux)  

ALGER, 23 fév (AFP) - Des émeutes ont éclaté dimanche à Ouargla (800 km au sud d'Alger), où des dizaines de jeunes ont attaqué des bâtiments bublics pour protester contre le chômage, nrapportent lundi des journaux.

Les manifestants entendaient ainsi protester contre le recrutement de personnes originaires du nord du pays au détriment des habitants du sud pour travailler dans le secteur pétrolier, selon ces sources.

Le recrutement dans les sociétés pétrolières, notamment étrangères, installées dans le Sahara algérien est particulièrement recherché en raison des salaires élevés et d'autres avantages.

Ces jeunes, qui ont érigé des barricades enflammées dans les rues de cette ville, ont notamment saccagé le siège de la wilaya(préfecture), un hôtel appartennant à Sonatrach, la société algérienne des hydrocarbures, et denombreux magasins, selon des journaux.

Des affrontements ont éclaté lorsque des brigades anti-émeutes sont intervenues pour disperser les manifestants à l'aide de grenades lacrymogènes.

Ce mouvement de contestation est intervenu alors que le président algérien Abdelaziz Bouteflika est attendu lundi et mardi pour une visite dans la région de Ouargla, à moins d'une centaine de kilomètres des champs pétroliers d'Hassi Messaoud.

Des émeutes éclatent régulièrement en Algérie pour tenter d'obtenir le règlement de problèmes de la vie quotidienne, notamment pour la distribution de l'eau, de l'électricité ou encore lors de la répartition de logements neufs, souvent jugée inique.

 

http://www.lematin-dz.net/quotidien/lire.php?ida=15762&idc=41

Mardi 24 février 2004

Les émeutes se sont poursuivies hier
Le Président n'a pas eu son bain de foule à Ouargla

Fête gâchée pour le Président-candidat qui, au lendemain de l'annonce de sa candidature pour un second mandat, s'en est allé espérer un « mémorable » bain de foule pour sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya d'Ouargla. D'accueil triomphal il n'en aura point. Les jeunes de cette « Algérie profonde » dont il aime à parler en toute circonstance ont signifié au Président-candidat l'échec du Président sortant. Dahou Ould Kablia, dépêché la veille dans l'urgence, en dépit de mille et une promesses, n'a pas réussi à circonscrire la colère des jeunes manifestants. Le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales l'aura compris à ses dépens : on ne peut leurrer éternellement les citoyens. Hier, et contrairement à ce qui a été rapporté par l'APS, les jeunes d'Ouargla ont « interdit » au Président de la République de déambuler en conquérant dans les artères principales de la ville. Il a dû, rapporte une consur présente sur place, se contenter pour son traditionnel bain de foule d'un tronçon de 300 m sur le boulevard Si El-Haouès que Abdelaziz Bouteflika devait parcourir à pied. « La portière ouverte, le véhicule présidentiel le précédait de très près, sa garde était prête à le faire évacuer à la moindre manifestation de colère. » Des témoignages émanant de cette ville indiquent qu'un important dispositif de sécurité ceinturait la « foule » mobilisée dans un périmètre très réduit pour recevoir le Président. Au même moment, plusieurs quartiers de la ville brûlaient. Le commissariat de police, situé à quelques mètres de la résidence officielle de la wilaya, a été saccagé et incendié. Le centre commercial connaîtra le même sort. Dans le quartier de Mkhedma, à l'ouest de la ville, le bureau de main-d'uvre n'a pas échappé à la colère d'une jeunesse longtemps ignorée. A Rouisset, quartier où se trouve la zaouïa Kadiria, que le Président devait naturellement visiter, on enregistrait de nombreux accrochages entre les émeutiers et les brigades anti-émeutes. Rien ni personne n'a pu apaiser la révolte de ces milliers de sans-emploi qui, par leur révolte, viennent d'administrer un cinglant démenti au chef de l'Etat qui, la veille à l'hôtel El Aurassi, affirmait que le taux de chômage était en baisse. Pour rappel, les émeutes ont éclaté à Ouargla dimanche dernier, à la veille de la visite du Président. Principales revendications de la population de cette région du pays où prolifèrent les entreprises pétrolières : le travail.
Hier à Ouargla, les jeunes chômeurs ont signifié au Président l'échec de sa politique et l'incapacité de ses ministres à « absorber » la colère de la population et encore moins à proposer une solution. Pourtant, l'an dernier, pour le même motif, la colère a grondé à Djanet, El Goléa, In Salah et autre localité du Sud algérien jusque-là paisible. Interpellé sur le sujet par des confrères, alors que des camions de la Sonatrach brûlaient, le ministre de l'Energie qui accompagnait le Président a fait part de son incapacité à résoudre le problème, « le secteur de l'hydrocarbure ne peut à lui seul absorber le chômage au niveau de la wilaya ». Aucun secteur ne le pourra tant que le problème du chômage n'est pas pris en charge dans une stratégie globale.
Saïda Azzouz

Saïda Azzouz
23-02-2004

 

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FLAMBEE DE VIOLENCE A OUARGLA
Bouteflika face aux émeutiers
Achira MAMMERI - 24-02-2004

Hier, les principales artères de la ville ont été quadrillées par un important dispositif de sécurité.

Les efforts de Dahou Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales, dépêché en catastrophe à Ouargla pour désamorcer la colère populaire n’ont pas abouti. Les trois heures de négociations qu’il a eues samedi avec les représentants des manifestants, n’ont pas eu l’effet escompté. Les Ouarglis ne décolèrent pas. Pire encore, ils ont décidé de radicaliser leur mouvement de protestation à l’occasion de la visite du premier magistrat du pays dans leur wilaya.
Hier, les principales artères de la ville ont été quadrillées par un important dispositif de sécurité. «C’est un décor de guerre», qui rappelle étrangement le 5 octobre. Les journalistes sont appelés à rester regroupés. Aucun déplacement aussi court soit-il ne se fait sans l’escorte de la gendarmerie et de la police. L’hôtel Ennasr, qui a été en partie saccagé par les manifestants, la veille, a été encerclé. C’est le calme précaire qui précède l’éclatement.
Dans les rues de Ouargla, on remarquera des groupes de jeunes dispersés. A priori, ces derniers donnent l’impression d’attendre un signal, un feu vert pour activer la machine de protestation. Les rues se vident étrangement, la circulation des personnes et des voitures se fait très rare. Il est encore 10h.
10h 30. Une foule importante se regroupe au niveau de la rue Si El Houas. S’agit-il de manifestants? La situation risque-t-elle de dégénérer ? Après vérification, nous avons appris que cette marée humaine, composée spécialement d’enfants et de vieux, est venue applaudir le président de la République à l’occasion de son passage pédestre.
Tout est prêt pour réussir le bain de foule du président-candidat. Groupe folklorique, drapeaux multicolores, le baroud, les caméras de l’Entv. L’on remarquera aussi cette présence impressionnante de policiers et de brigade anti-émeutes. Sur les banderoles on lira: «Ouargla tient à la paix et à la réconciliation nationale», «Le FLN soutient Bouteflika», autant de slogans officiels ne disant pas grand chose aux jeunes de la ville qui, eux, ne réclament qu’un poste d’emploi à la Sonatrach.
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0h 45. Le cortège présidentiel arrive sur les lieux. Aussitôt, une motion de soutien est lue à Bouteflika au nom des notables de la ville. Ces derniers bénissent la candidature de Bouteflika, lui souhaitant un deuxième mandat. Les organisateurs ont du mal à convaincre la foule à scander des slogans pro-Bouteflika. Les jeunes agités commencent par lancer des sifflements avant d’intégrer le cadre officiel et clamer: «One, two, three, viva l’Algérie», «thania Bouteflika» ou encore le refrain servi à chaque visite: «Ouhda thania».
Au niveau de l’organisation, rien n’est laissé au hasard. Tout le monde est sur les nerfs. Personne n’a droit à l’erreur. La voiture du président, contrairement aux habitudes, est restée très proche de la délégation officielle. Ici on craignait le pire. Bouteflika, comme pour défier les jeunes en colère, n’a pas annulé son bain de foule. Mieux encore, il n’a pas hésité à s’approcher de la foule massée sur le trottoir. Bouteflika serre quelques mains. C’est l’image que montrera la télévision nationale. Les responsables de la communication au niveau de la présidence exhortent les cameramen à zoomer sur les scènes de fête. En marge de ces scènes de liesse, les Ouarglis interrogés persistent et signent: «Il y a de la ségrégation dans le recrutement au sein des sociétés pétrolières.» La visite de Bouteflika semble être leur ultime chance pour convaincre les autorités du pays de résoudre ce problème. «Les archs ont brûlé et saccagé en Kabylie, et ont fini par avoir gain de cause. Nous faisons la même chose à Ouargla», nous dira un jeune.
Un quart d’heure, c’est le temps qu’a duré le bain de foule pour Bouteflika. A 11h, tout bascule dans «l’oasis du Sud». Le calme précaire cède la place à la colère et aux manifestations.
Paradoxalement, le soulèvement s’amorce précisément dans le quartier qui a bien accueilli le président de la République. Si El Houas est en colère, très en colère. Des dizaines de jeunes ont pris d’assaut le commissariat de police de la ville qui se situe à quelques mètres seulement de la résidence du wali. Profitant de l’allègement du dispositif sécuritaire après le passage du président, les manifestants n’ont pas hésité à brûler et saccager les bureaux.
De par ces gestes, les jeunes ont voulu exprimer leur colère contre les services de sécurité qui ont réagi d’une manière brutale à leur encontre. Les manifestants ont exigé la libération de leurs collègues et pourtant, selon des informations recueillies au niveau de la wilaya, les 40 jeunes arrêtés samedi ont été tous libérés dans la soirée. «Ce sont des menteurs», s’écrie un jeune, «il n’ont libéré que les mineurs».
Partout ailleurs, au centre-ville, le même décor nous accueille, la même odeur de pneus brûlés et de bombes lacrymogènes. Une tentative de marche a été avortée à la cité des 304 Logements, non loin du chef-lieu de wilaya.
Les brigades anti-émeutes ont vite fait d’encercler les lieux. Les affrontements ont éclaté entre les CNS et les émeutiers qui n’ont pas hésité à utiliser leurs matraques contre la foule. «Ils nous traitent comme du bétail», atteste un contestataire.
Mais rien ne semble les décourager. Le souk El Hadjar, le tribunal de la ville, ont été les autres cibles visée. Sans oublier les maisons closes. Un scénario qui nous rappelle le brutal assaut contre le quartier El Haycho à Hassi Messaoud en 2001. Trois camions-citernes de Sonatrach ont été attaqués. Les protestations semblent atteindre un point de non-retour. Ces incidents se sont produits au moment où Bouteflika continuait le plus normalement du monde son périple dans la wilaya. Le président ne fera pas la moindre allusion au mouvement de protestation. Approché par nos soins, Yazid Zerhouni s’est abstenu de faire le moindre commentaire sur ce sujet. Saïd Bouteflika emboîte le pas à Chakib Khelil en déclarant que «la colère des Ouarglis est inexplicable», démentant «la ségrégation dans le recrutement» premier objet de la colère des citoyens. 15h. Le président reprend sa visite. Le programme est respecté à la lettre.
L’inauguration de 2000 places pédagogiques d’un poste Sonelgaz et la pose de la première pierre de la route express Ouargla-Hassi Messaoud et une virée dans la zaouïa Kadiria et celle de Sidi Belkhir ont en constitué les principaux points.
Aujourd’hui, Bouteflika sera à Hassi Messaoud, une escale attendue par les habitants de la ville qui espèrent des mesures concrètes au profit des chômeurs. Ces derniers, apprend-on, ont donné un ultimatum d’une semaine aux autorités et menacent de reconduire leur mouvement si l’on ne répond pas à leurs doléances. Hier, Ouargla a évité le pire. Mais les citoyens ont peur de l’avenir.

 

http://fr.allafrica.com/stories/200402250092.html

La colère gagne la population touggourtie : des émeutes émaillent la visite présidentielle

La Tribune (Algiers)

25 Février 2004
Publié sur le web le 25 Février 2004

Amel Bouakba

Après Ouargla, la colère a fini par gagner la population touggourtie. Tout a commencé après la pose de la première pierre du projet dit de la cité des 342 logements «Haï El Moustakbel», qui figurait hier au programme de la visite présidentielle.

Un groupe de citoyens résidant au bidonville Chetaïa, situé à quelques mètres dudit projet de logements, ont voulu saisir Bouteflika pour lui faire part d'une pétition dénonçant une attribution arbitraire de logements et les conditions lamentables de leur vie.Malheureusement, les tentatives d'approcher le Président resteront vaines, ce qui ne manquera pas de provoquer la colère de ces citoyens qui s'attaquent à coups de pierres aux dernières voitures du cortège présidentiel.Par ailleurs, nous apprenons sur place qu'aux environs de 18h00, un groupe de jeunes s'est attaqué à une salle omnisports située à la sortie de la ville de Touggourt, y mettant le feu et causant quelques dégâts matériels, une réaction de «révolte» qui témoigne des déplorables conditions de vie de la population. Cette situation a créé un climat de panique dans la ville.

Auparavant, le candidat aux présidentielles, Abdelaziz Bouteflika, avait entamé sa visite d'inspection et de travail dans la daïra de Touggourt, située à 160 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Ouargla, avec au programme une série d'inaugurations de projets socioéconomiques. Un important dispositif sécuritaire était mis en place à Touggourt, appréhendant toute éventualité d'émeutes après celles de Ouargla, constate-t-on sur place. C'est au centre-ville et de façon particulièrement spontanée que la population touggourtie réservera un accueil chaleureux à Abdelaziz Bouteflika qui savourera ces moments de bain de foule, en dépit de la chaleur suffocante qui sévit déjà sur cette région du Sud algérien. Nombreux étaient les citoyens qui ont occupé les deux côtés du passage du cortège présidentiel. A ce propos, rappelle-t-on, l'une des revendications de la population touggourtie est d'accorder à leur daïra le statut de wilaya.

Ils aspirent aussi à une réelle prise en charge de leur vécu et des préoccupations liées à l'eau, au chômage et au logement notamment. Après la lecture de la motion de soutien par les élus et le président de l'APC de Touggourt, le chef de l'Etat a procédé à l'inauguration d'un bureau de poste, situé au centre-ville de Touggourt, réalisé en 12 mois pour un montant de 23 millions de dinars, de 100 logements sociaux et autant de logements réalisés dans le cadre de la formule location-vente, ainsi qu'une station d'épuration d'eau. Le président Bouteflika procèdera, entre autres, à l'inauguration et la baptisation d'un CEM dans la commune de Tibesbest au nom du défunt wali de Ouargla, Mohamed Chaouche, décédé il y a quelques jours par arrêt cardiaque. «La baraka» des zaouias était au rendez-vous. A quelque 13 kilomètres de Touggourt, dans la daïra de Témacine, se situe la zaouia de la Tidjania, l'une des plus importantes et des plus influentes après celle de Aïn Madi dans la wilaya de Laghouat dont le chef suprême est Sidi Cherif Abdeldjabbar. C'est à la Tidjania de Témacine, dirigée par cheikh Mohamed Laïd Tidjani que Bouteflika marquera son autre halte.

Il visitera le centre culturel islamique et l'école coranique de la Tidjania qui accueillent garçons et filles, inaugurés déjà lors d'une première visite le 20 mars 2001. Cette zaouia qui, selon l'un de ses membres, compterait 500 millions d'adeptes dans le monde, a vu la visite, lors de la campagne électorale de 1999, de bon nombre de personnalités politiques, notamment Aït Ahmed, Hamrouche, Djaballah. Le Président aura droit lors de cette escale à une motion de soutien de la part des chouyoukh de la Tidjania qui n'ont pas manqué de faire l'éloge de sa politique de concorde civile et de mettre en exergue les questions relatives à la relance économique et à la réhabilitation de l'image de l'Algérie sur la scène internationale. Notons, enfin, que la daïra de Touggourt a bénéficié d'un tiers, soit 200 milliards de centimes de l'enveloppe financière consacrée à la wilaya de Ouargla, dans le cadre du budget complémentaire alloué à l'occasion de la visite présidentielle. Autant dire que s'est vers la fin de la visite présidentielle à Touggourt que tout a soudainement basculé, plongeant la ville dans un climat de panique suite aux informations les plus folles qui ont vite fait le tour du chef-lieu de la daïra.

 

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LIBERTE Edition du 25/2/2004

Violentes manifestations à Touggourt
Notre envoyer spécial Arab Chih Lu (1231 fois)

Les émeutiers s’en sont pris à une salle omnisports qu’ils ont incendiée.
A
lors que le président de la République Abdelaziz Bouteflika s’apprêtait à clôturer sa visite d’une demi-journée à Touggourt, la population de cette ville du sud du pays, qui lui avait pourtant réservé un accueil des plus enthousiastes, a laissé exploser sa colère.
Aux environs de 18h, des jeunes gens, témoignera un citoyen, se sont attaqués à une salle de sports située à la sortie de la ville de Touggourt avant de l’incendier. Une fois cet incident commis, des éléments de la Protection civile et de la police se sont déplacés sur les lieux. Selon une source policière, deux personnes sont, actuellement, arrêtées.
Comment en est-on arrivé là ? Selon des témoignages, tout a commencé quand des nomades vivant aux alentours de la ville de Touggourt, du côté de la zone industrielle, ont voulu remettre une pétition au président Bouteflika qui était venu poser la première pierre du projet de la cité des 342 logements Haï El-Moustaqbel, pétition par laquelle ils voulaient protester contre leurs conditions de vie et l’arbitraire qui émaille l’opération de distribution des logements. Ils ont été empêchés par le protocole de la présidence de le faire. Aussi, dès que le cortège présidentiel s’apprêta à quitter Chettaïa, ces citoyens, fous de colère, se sont attaqués, à coup de pierres, aux dernières voitures du cortège.
Ce n’est qu’après qu’ils s’en sont pris à la salle de sports dont il est question plus haut. Il est vrai que la population de Touggourt vit dans des conditions déplorables. On se plaint du chômage, de l’eau, de l’électricité, de l’absence de logements, etc.

A. C.

 

Les touggourtis veulent leur wilaya
Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a effectué, hier, une visite d’une demi-journée dans la daïra de Touggourt, distante de 160 km du chef-lieu de wilaya (Ouargla).
Hospitalière, la population de cette ville du Sud a réservé un accueil des plus chaleureux à son hôte du jour. Comme pour ne pas décevoir le Président-candidat qui affectionne tout particulièrement les bains de foule, les habitants de Touggourt sont massivement descendus dans la rue pour l’acclamer. Des jeunes et moins jeunes, des hommes et des femmes et même des vieilles, des troupes folkloriques et des équipes de scouts ont été de la kermesse. Des portraits du Président et des drapeaux agrémentent le décor d’une foule compacte entassée de part et d’autre du tronçon de route réservé à cet accueil. Des mots d’ordre tels que “tahya Bouteflika”, “one, two, three vivat  l’Algérie”, “wilaya, wilaya” sont entonnés à tue-tête. Ainsi le travail abattu par les partisans de Bouteflika semble avoir porté ses fruits. Ils se sont constitués en comités des amis du Président sous la férule de deux hommes : Larbi Adamo, directeur de CEM et M. Makhlouf, un investisseur originaire de la Kabylie. Ceci dit, tout le monde ici à Touggourt, reconnaît que la daïra accuse un grand retard sur le plan du développement. “Touggourt n’a pas encore connu l’indépendance”, ironise un de ses habitants.
Les problèmes ne manquent pas. Le chômage touche des pans entiers de la population. Il y a aussi un manque d’eau potable au point où le liquide précieux, acheminé des wilayas environnantes (Ghardaïa, Biskra), est cédé à 1,5 DA le litre. Pour nombre d’habitants de Touggourt, tous ces problèmes ne peuvent trouver solution que si la daïra est élevée au statut de wilaya. Un statut que Bouteflika leur a promis à deux reprises : en 1999 et en 2001.

A. C.

 

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Mercredi 25 février 2004

Touggourt : le cortège de Bouteflika attaqué
Emeutes à Touggourt. La visite non programmée du Président-candidat a soulevé la colère de la population qui s'est attaquée au cortège présidentiel hier pour protester contre le mépris du pouvoir à son égard.

Au lendemain de l'annonce de sa candidature à un second mandat pour la présidentielle, les visites de Bouteflika ne sont pas celles qu'elles furent ou celles que l'ENTV de Hamraoui veut bien montrer. La contestation contre le Président-candidat s'amplifie. Hier, en fin de journée, le président en visite à Touggourt a subi l'affront : la population excédée par le mépris du pouvoir qui l'a ignorée jusque-là a eu son mot à dire par le refus catégorique de la tournée d'un Président-candidat chassé de Ouargla. A Touggourt, hier, la même colère grandit et prend des proportions jamais enregistrées contre le pouvoir qu'incarne Bouteflika au moment même où il a annoncé officiellement sa candidature. Dès que l'information de sa visite a été annoncée alors qu'elle n'avait pas été programmée dans le périple des treize wilayas, la population de Touggourt est sortie dans la rue pour crier sa détresse et sa colère contre cette visite qu'elle considère comme une insulte. Alors qu'il s'apprêtait à déposer la première pierre pour le projet de la construction d'une cité dénommée Haï El Moustaqbal, des nomades de la région ont voulu remettre au chef de l'Etat une lettre de doléances dans laquelle ils expriment leur mal-vivre. Malheur leur en prit. Le cortège présidentiel les en a empêchés. Suite à quoi le brasier a pris. Bouteflika a eu du mal à quitter les lieux. Les dernières voitures de son cortège ont été attaquées à coups de pierres. Selon des informations divergentes, Bouteflika aurait quitté la ville en trombe vers 18 h, d'autres affirment, en revanche, à l'heure où nous mettons sous presse qu'il est assiégé de partout et qu'il n'a pas pu quitter le lieu de son refuge. Ce qui confirme l'information selon laquelle treize unités des services de sécurité (URS), y compris celle de Souk Ahras, ont été appelées en renfort pour permettre au Président de quitter la ville et de sortir ainsi indemne de la vindicte populaire. Après Ouargla où la contestation prend une ampleur jamais égalée dans la contestation populaire contre la visite du Président après celle de Boumerdès au lendemain du séisme du 21 mai, Touggourt prend le relais de la colère contre une visite à laquelle la population ne s'attendait pas. Signe fort : la contestation s'amplifie contre le Président-candidat pour qui, après la colère de Ouargla où il s'est risqué de partir à ses dépens, le rejet de Touggourt vient de signifier la bonne santé de cette contestation contre une présidentielle qui n'a pas prise sur les réalités sociales. Le sud du pays fait ainsi jonction avec une Kabylie décidée à faire barrage à la présidentielle quel que soit le candidat qui s'aventurerait à y faire campagne. A Ouargla, c'est le couvre-feu, même non déclaré. Des arrestations systématiques ont eu lieu, les commerçants ont baissé rideau et les sièges de la police, de la Sonelgaz et de la CAAR ont été attaqués. Touggourt n'est pas en reste.
Rachid Mokhtari

Rachid Mokhtari
24-02-2004

http://www.lexpressiondz.com/articles.php3?category=4&id=22341&datedeb=2004-02-25

Explosion de colère à Touggourt
S.M. HAOUILI - 25-02-2004

Les jeunes ont mis le feu à la Maison de la culture et à une salle de sport.

Malgré les mesures prises par les services de sécurité pour faire de la visite du président-candidat une fête, cette virée à Touggourt a allumé le feu au sein de la population locale. Juste au passage du cortège présidentiel pour une virée à la zaouïa Tidjania, des jets de pierres ont brisé les carreaux de voitures officielles. Beaucoup de voitures ont filé à toute allure.
Le salut des occupants n’est dû qu’à la perspicacité des chauffeurs. Il a fallu plus de deux heures pour arriver au point de la visite. Les journalistes venus couvrir la visite présidentielle ont été «happés» par une foule en folie scandant des slogans défavorables au président de la République. Toutes les localités traversées bouillonnent. Pourtant, au centre-ville de Touggourt, l’accueil a été chaleureux. Les jeunes étaient là, à applaudir le chef de l’Etat, mais, on sentait déjà une certaine atmosphère chargée d’électricité.
L’on doute que cette visite du président dans la wilaya de Ouargla a été l’occasion pour les populations locales pour exprimer leur désespoir.
Les informations parvenant du chef-lieu de wilaya a réveillé «les rancoeurs» cachées. La veille déjà, la sûreté de wilaya a «conseillé» aux commerçants de fermer boutique.
Au-delà de cette menace qui ne dit pas son nom, ici, à Touggourt on s’attendait à ce réveil brutal des masses. Si les jets de pierres peuvent être pris à la légère par les officiels, le feu mis à la Maison de la culture après des «affrontements» entre population et forces de l’ordre, au centre-ville, témoigne de toute la colère enfouie au sein de la société. Les personnes rencontrées au cours de cette chasse déclarent qu’elles étaient frustrées. «Nos richesses sont exploitées par le Nord. Nous n’avons jamais bénéficié de quelque chose.» Les promesses faites ne sont que «des mensonges électoralistes», dira cet enseignant, cagoulé pour la circonstance.
La ville a pris un autre aspect. Tout est arraché. Des groupes de jeunes criant des slogans contre Bouteflika sont là, pour exprimer des sentiments contraires au discours redondant au président.
A l’heure où nous mettons sous presse, la ville de Touggourt est encore ravagée par des émeutes qui sont parties pour durer toute la nuit.

 

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Emeutes à l'Est

Nouri Nesrouche et Mehdi Bioud

25-02-2004

De notre bureau de Constantine

La thèse du complot ourdi que voit M. Zerhouni derrière les violentes émeutes qui secouent Ouargla est-elle valable quand les foyers de feu et de tension se multiplent sans épargner une région ? Les paysans de la petite bourgade de Guettar El Aïch ne reçoivent pas, en tous les cas, la presse écrite, mais regardent, en revanche, la télévision du Pouvoir qui montre en boucle les images d'un Président qui distribue des liasses d'argent à tout bout de champ et diffuse les rapports d'un bilan qui assure le développement. C'est peut-être à cause de cela que la population de Guettar El Aïch ( 20 km du chef-lieu de wilaya de Constantine) a manifesté deux jours de suite pour sortir de l'anonymat et réclamer sa part du gâteau. Troncs d'arbre et pneus brûlés, les manifestants en ont usé pour dénoncer la hogra et l'exclusion en fermant la RN 3 allant vers Batna tout comme la population d'Aïn Yagout. Cette petite commune, située sur le même axe à proximité de la capitale des Aurès, a vécu au rythme de la protesta dimanche et lundi. Les habitants ont dû fermer la route pour exprimer leur colère et faire entendre leur voix, dénonçant l'opération d'attribution de 98 logements sociaux qualifiée d'injuste. Pendant ces deux longues journées, le siège de l'APC a été fermé par les manifestants qui n'ont dû lâcher prise qu'après avoir pris langue avec l'officier de la gendarmerie en poste et obtenu l'annulation de la liste.

Kaous en colère

Les habitants de Kaous ont investi la rue dans l'après-midi de mardi passé pour exprimer leur ras-le-bol à une coupure d'électricité ayant duré 5 jours, privant d'énergie électrique les quelque 30 000 habitants de cette commune distante seulement de 8 km au sud de la ville de Jijel. L'activité ordinaire des commerçants et administrations publiques comme privées fut extrêmement perturbée, surtout ceux dont l'activité est extrêmement liée à l'électricité. Ceci sans oublier les répercussions sur l'alimentation en eau potable, quasi inexistante tout au long de cette période. L'axe reliant la commune Emir-Abdelkader à Jijel via Kaous fut coupé à la circulation par des centaines d'émeutiers en furie qui s'en prirent même aux véhicules de particuliers, dont les propriétaires se sont aventurés à dépasser les multiples barrages faits de pneus enflammés, de plaques de signalisation routière arrachées et d'objets hétéroclites divers.

Il est à signaler qu'aucun officiel ne s'est pas présenté sur les lieux, comme à l'accoutumée, pour étudier les doléances des manifestants. La circulation routière a repris son cours normal hier vers midi après que le courant électrique fut rétabli.

Nouri Nesrouche et Mehdi Bioud

 

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Khemis El Khechna

Affrontement entre manifestants et forces antiémeutes

Naceri Zerrouki

25-02-2004

Le douar de Bendanoun, un bidonville situé à 3 km au nord-est de Khemis El Khechna dans la wilaya de Boumerdès, a été secoué, hier vers 11 h, par de violents affrontements opposant des manifestants aux forces antiémeutes de la gendarmerie. Les manifestants, venant un bidonville dit haouch Bernabé, avaient auparavant fermé le CW16 à l'aide de troncs d'arbre, poteaux électriques et pneus brûlés pour exiger des pouvoirs publics des lots de terrain d'un lotissement qui a été déjà distribué en 1989 et qui était toujours bloqué par les services agricoles étant donné que l'assiette appartenait à l'entreprise Gacem Chérif, une EAC. Ce qui a poussé les habitants, dont le nombre dépasse les 150 familles, à se révolter encore est la présence de certains noms sur la liste des bénéficiaires de personnes étrangères à la commune. Les autorités locales, à leur tête le chef de daïra et le président de l'APC, se sont déplacés sur les lieux pour dialoguer avec les manifestants, c'était peine perdu, la route est restée fermée durant toute la journée d'avant-hier et même la nuit. Il aura fallu attendre le lendemain à midi l'arrivée des brigades antiémeutes de la Gendarmerie nationale pour disperser la foule à coups de gaz lacrymogène et dégager la route des objets de fortune à l'aide des camions chasse-neige. L'affrontement était très violent entre les émeutiers et les forces de l'ordre, il a fallu un certain temps avant que la route soit dégagée. Aucun blessé n'est cependant à déplorer, néanmoins deux jeunes manifestants, accusés d'être les meneurs, ont été arrêtés.

Naceri Zerrouki

 

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Touggourt ne décolère pas

S. A.

27-02-2004

De notre envoyée spéciale à Touggourt, Saïda Azzouz

Un calme précaire régnait hier en début de soirée sur la ville de Touggourt. La nuit de jeudi à vendredi et la journée d'hier ont été marquées par plusieurs incidents. Un certain nombre de foyers de tension recensés dans différents villages de cette localité distante d'Ouargla de près de 200 km étaient annonciateurs d'une nuit mouvementée. La journée d'hier l'a particulièrement été. Les émeutes qui ont éclaté à Touggourt hier en début d'après-midi ont isolé la ville durant plusieurs heures. La route nationale reliant Touggourt à Ouargla, à la sortie de la ville, au niveau de la station thermale, a été barrée par des manifestants en colère. « Les émeutiers se sont pris aux autobus et voitures qui ont essayé d'entrer dans la ville », raconte un chauffeur de taxi contraint de faire demi-tour. Il n'en faut pas plus pour le taxi qui nous emmenait vers cette destination pour rebrousser chemin. Dans la matinée, un de ses collègues qui rentrait de Biskra en passant par le village de Negarine a vu le pare-brise de son véhicule brisé. Un fait que toute la ville d'Ouargla a répercuté, décourageant ainsi bon nombre de transporteurs. Personne ne voulait prendre de risque. Il faut dire aussi que les informations qui parvenaient de cette localité en révolte n'étaient pas des plus rassurantes. Hier, le bar la Zriba a été saccagé puis brûlé. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la daïra de Negarine, distante de 10 km de Touggourt, a vécu l'enfer. Les jeunes manifestants ont mis à sac le siège de l'Assemblée populaire communale avant d'y mettre le feu. Nous nous y sommes rendus ce matin, il ne reste plus rien de la mairie qui offre une image de désolation, comme d'ailleurs tout le reste du village », nous a indiqué un député originaire de cette ville. Haloua Abdeslam nous a confié qu'« il a fallu recourir aux élus locaux et aux sages du village pour calmer une foule de jeunes surchauffés qui avaient décidé d'en découdre avec les forces antiémeutes venues en renfort des wilayas limitrophes. On parle de plusieurs blessés de part et d'autres. Ce n'est que vers une heure du matin que nous avons pu les calmer. Nous leur avons fait la promesse de transmettre leurs doléances et de leur organiser une réunion avec les autorités d'ici lundi », nous précise le député qui dit adhérer pleinement aux revendications des jeunes bien qu'il conteste les moyens violents qu'ils ont choisis pour les exprimer. Pour rappel, les protestations ont commué mardi dernier dans le quartier d'El Moustaqbel, après que le cortège du Président-candidat en visite de travail dans cette ville est passé sans s'arrêter devant une foule nombreuse venue l'attendre pour lui faire part des problèmes sociaux qu'elle rencontre. « Les habitants de cette localité avaient exprimé ce vu aux autorités locales qui préparaient cette visite. Des autorités qui auraient dû leur expliquer que l'agenda de la visite du Président n'était pas de leur ressort, au lieu de leur faire croire qu'ils allaient rencontrer le chef de l'Etat », souligne un élu local. Il n'est pas le seul à considérer que si le Président avait daigné leur accorder cinq minutes de son temps rien de cela ne serait arrivé. « C'est la manière, le mépris total des officiels, qui a attisé la colère de ces citoyens algériens qui ont le droit d'attendre un minimum de respect de leur Président », estime le député Haloua Abdeslam.

Par ailleurs, on a appris que la route reliant Touggourt à Biskra était coupée à la circulation pendant une bonne partie de la journée d'hier. Fait que les manifestants menacent de rééditer ce samedi.

S. A.

 

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Dernière minute

Des jeunes cassent tout à Touggourt

S. A.

28-02-2004

Hier, la localité de Lahdjira, 120 km d'Ouargla en allant vers Touggourt, les citoyens ont brûlé l'APC, les impôts et un collège. Les émeutes continuent au moment où nous mettions sous presse. Ils ont protesté contre le fait qu'ils n'ont pas été associés à la rencontre avec les deux ministres dépêchés par Ouyahia.

S. A.

 

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08-03-2004

Emeutes
Vive tension à Ouargla

Des commerces fermés, des routes barrées, des camions brûlés, des automobilistes malmenés, des manifestants qui se sont emparés de la rue, autant d'informations qui nous sont parvenues de Ouargla qui vivait, hier, une autre journée de manifestations.
Les marches et les sit-in qu'on y a enregistrés, quoique pacifiques, selon un des représentants de jeunes que nous avons joint hier soir, traduisaient néanmoins la tension qui plane ces derniers jours sur cette wilaya où foisonnent les entreprises pétrolières. Une ville où le chômage y est endémique et qui risque de vivre un mardi explosif, selon une source proche des services de sécurité sur le qui-vive depuis vendredi dernier. On parle même de renforts des Unités urbaines de sécurité (USR) dépêchés des wilayas limitrophes et de la mobilisation du corps de gendarmerie.
D'ailleurs, dans la nuit de dimanche à lundi, les unités de gendarmes ont eu de la peine à déloger les manifestants qui bloquaient la route nationale reliant Ouargla à Hassi Messaoud. Ils ont eu, selon plusieurs témoignages, recours à la force, aux bombes lacrymogènes et ont interpellé près d'une trentaine de manifestants. Pour rappel, les manifestants dans l'après-midi de dimanche avaient bloqué cette route nationale à 10 km d'Ouargla au niveau d'un barrage de police permanent où sont contrôlés et délivrés les laissez-passer pour Hassi Messaoud. Une obligation contre laquelle milite la population de cette région du sud du pays qui fait de la suppression de ce document délivré par les fonctionnaires de police une revendication indiscutable.
Il est à noter que deux ministres du gouvernement Ouyahia avaient promis d'y répondre et dans les meilleurs délais. Dix jours après le passage de Tayeb Louh et de Djamel Ould Abbès, le laissez-passer pour entrer dans la ville de Hassi Messaoud est toujours de rigueur.
Les émeutes ont éclaté dans la wilaya d'Ouargla le dimanche
22 février, jour où le Président avait annoncé sa candidature. Il devait le lendemain effectuer une visite de travail et d'inspection à Ouargla où il a été accueilli par des émeutes sans précédent dans la région. Ses portraits ont été déchirés et brûlés sous ses yeux. Le Président-candidat a eu toute les peines du monde à quitter Touggourt où la population s'en est pris au cortège présidentiel.
Par ce geste, cette population que l'on croyait naïve et toujours sous « tutelle » des sages et chouyoukh a sacrifié son hospitalité coutumière pour revendiquer le droit au travail et le droit de profiter des richesses de son sol natal. Légitime revendication consignée entre autres dans la plate-forme d'Ouargla que « les concepteurs » promettent de faire aboutir quel qu'en soit le prix.
Saïda Azzouz

Saïda Azzouz