Béni Ounif est le drapeau rouge au nord de la carte, Igli, celui au sud.

 

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02-02-2004

Violentes manifestations à Béni Ounif

De notre correspondant
Ce samedi, à Béni Ounif, daïra située à 110 km au nord du chef-lieu de wilaya Béchar, des jeunes en colère descendent dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol. Des édifices et des biens publics sont saccagés sans discernement : APC, daïra, impôts, agence foncière, DCP, véhicules de l'Epedemia et de la Sonelgaz Rien n'a échappé au courroux de cette masse déferlante. D'aucuns affirment que le feu a été mis aux poudres à cause des engagements non tenus par les pouvoirs publics quant à la constitution d'une commission de wilaya qui devait normalement se réunir ce samedi, journée des émeutes, pour répondre aux revendications de la population : démission des membres de l'APC, rétablissement du courant électrique, réparation du réseau télévisuel, règlement du problème de chômage et celui des pratiques sectaristes de l'Administration C'est donc contre ce mépris manifeste des autorités locales que les jeunes se sont insurgés. D'après nos sources, cette situation explosive ne date pas d'aujourd'hui. Cet air de révolte planait sur la ville depuis plusieurs mois mais, rien n'a été fait pour calmer les esprits. Par le fait de cette politique de l'autruche pratiquée par un Pouvoir partout décrié est apparue une population de laissés-pour-compte acculés au désespoir et dont la détresse est exacerbée par la stérilité des discours fleuves, un verbiage creux et la désillusion des lendemains électoraux désenchanteurs. Le Pouvoir persiste dans sa cécité simulée. Comme on le voit si bien, tandis que les projecteurs sont braqués sur la grossière mise en scène jouée par la suite présidentielle lors de ses interminables pérégrinations à travers les boulevards pavoisés de l'Algérie officielle, l'Algérie profonde offre un spectacle qui a le triste mérite lui d'être bien réel, assuré par une population qui, en désespoir de cause, s'exprime par le seul recours qui lui reste, l'émeute.
Djoumi Abdelkader

 

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3/2/2004

Soulèvement à Bèni Ounif (Béchar)

Les édifices publics incendiés

Par Rachid Roukbi Lu (89 fois)

Des dizaines de jeunes ont déclenché, samedi dernier, un mouvement de protestation dans la commune frontalière de Beni Ounif, dans la wilaya de Béchar, qui a donné lieu à de violentes émeutes. Les protestataires ont incendié les sièges de l’APC, de la daïra, de l’agence foncière, des services techniques de la DVC, des services agricoles et de l’inspection des impôts, ainsi que deux véhicules, un appartement de la Sonelgaz et l’autre de l’Epedemia. Les organisateurs de cette protestation revendiquent la dissolution de l’actuelle Assemblée populaire communale, le règlement définitif du problème des coupures d’électricité, du chômage et l’amélioration de la réception des programmes de la télévision. Selon H. M., membre actif du mouvement associatif, le chef de daïra et le wali de Béchar ont reçu, mercredi dernier, un groupe de jeunes pour exposer les problèmes des habitants de cette commune. À l’issue de cette rencontre, le premier responsable de la wilaya s’est engagé à installer une commission d’enquête pour clarifier la situation. Samedi, au moment où ces jeunes attendaient l’installation de ladite commission, le P/APC a empêché des citoyens d’assister aux délibérations de l’Assemblée communale ce qui les a poussés à la révolte.

Pour certains, les fréquentes coupures d’électricité seraient à l’origine de cette protestation, la dégradation continue du cadre de vie en constitue, pour d’autres, le véritable motif.

Selon un jeune manifestant rencontré sur place, les habitants de cette ville revendiquent surtout la dissolution de l’APC.

Un enseignant qui a requis l’anonymat affirme que la cause de la révolte n’est pas la gestion des élus mais le désengagement total de l’état quant à la gestion des problèmes des jeunes. “Dans notre ville, la morosité bat son plein. Les jeunes sont obligés de se rabattre sur des endroits douteux pour prendre des stupéfiants”, déclare un jeune commerçant.

Selon un employé de l’APC, les divergences qui planent au sein de l’Assemblée communale ont généré une paralysie non sans conséquences sur le fonctionnement de cette localité.

D’autres jeunes de cette région nous ont déclaré que tous les habitants de cette daïra se plaignent des fréquentes coupures d’électricité qui durent depuis des années. Ces dérèglements dans la distribution de l’énergie électrique sont fréquents et touchent plusieurs quartiers en même temps. “À quoi sert le plan de soutien à la relance économique et le Fonds spécial Sud ?”, s’interroge un jeune chômeur. “Nous avons alerté les responsables locaux et nos doléances sont restées vaines. Maintenant nous exigeons une commission d’enquête ministérielle” a déclaré un jeune plombier. Il est à signaler que nos maintes tentatives pour contacter les responsables ont échoué. Ils étaient en réunion avec le wali ce jour-là. Par ailleurs, nous  avons appris, de source sûre, que la tutelle a gelé, hier, les activités de l’Assemblée communale de cette ville en attendant l’arrivée d’une commission d’enquête qui va faire toute la lumière sur la gestion de cette APC.

Enfin, il est urgent et nécessaire que les responsables, toutes hiérarchies confondues, trouvent des solutions rapides à ces jeunes qui vivent une multitude de problèmes.

R. R.

 

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BECHAR

Le calme revient à Béni Ounif

Après la journée de protestation observée, samedi dernier, par des citoyens de la commune de Béni Ounif dans la wilaya de Béchar, le calme est revenu. Le mouvement de protestation a éclaté après le refus du maire de Béni Ounif, un élu indépendant, de permettre à une cinquantaine de citoyens d’assister à une délibération de l’assemblée populaire communale portant sur l’examen du budget.

La décision du maire, contraire aux dispositions du code communal et aux instructions ministérielles, n’a pas été très bien accueillie par les citoyens. Le mouvement de protestation qui a commencé pacifiquement, a dégénéré en émeute au cours de laquelle plusieurs édifices publics ont été saccagés, notamment les sièges de l’APC et de la daïra, l’inspection des impôts et l’antenne de l’EPDEMIA. Les protestataires déchaînés se sont attaqués aux administrations et aux entreprises publiques. Ainsi, l’annexe de la Sonelgaz , l’agence foncière, la DCP , l’annexe de l’ADE, une partie des services techniques de la DUCH et de l’agriculture ont été incendiés.

Les éléments de la protection civile, dépassés par l’ampleur des incendies, n’ont réussi à maîtriser la situation que quelques heures après, soit dans la nuit de samedi à dimanche. D’autre part, le wali de Béchar s’est rendu tôt dans la matinée d’hier, sur les lieux pour tenter de calmer les esprits de certains jeunes contestataires et s’enquérir de la situation. Il semble que depuis cinq mois déjà, les relations entre le maire de cette commune et la quasi-totalité des membres de l’assemblée n’ont pas cessé de se détériorer.

Quant à la population, elle a manifesté depuis quelque temps déjà des signes de mécontentement.

M. Sofiane

 

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08-02-2004

Béni Ounif, une semaine après les émeutes

De notre correspondant

Suite aux émeutes qui ont enflammé samedi 31 janvier la ville de Béni Ounif, localité d'une dizaine de milliers d'habitants dans la wilaya de Béchar, une délégation de 25 représentants mandatés par la population ont été reçus par les autorités au siège de la wilaya de Béchar ce samedi 7 février 2004. A l'issue de pourparlers marathon (de 14 à 20 h), les négociateurs sont parvenus à un accord quant à la satisfaction d'une plate-forme de revendications. En effet, ces discussions ont abouti d'abord à la création d'une commission de wilaya chargée d'enquêter sur la gestion de l'APC dont les membres ont été suspendus. Pour pallier la défection de ces élus, la daïra s'est vu confier la tâche d'administrer à titre provisoire les affaires de la commune et, par conséquent, la distribution des logements. Ensuite, le problème de l'emploi a été soulevé. Dans ce sens, 20 postes de préemploi ont été attribués aux jeunes universitaires de la ville ainsi que le recrutement parmi la main-d'uvre locale lors des futurs projets inscrits dans le programme de la wilaya. En outre, les autorités de wilaya ont assuré les représentants de la population de Béni Ounif que tout sera fait pour que l'alimentation du réseau électrique de la daïra soit renforcée. Enfin, des garanties ont été données quant au mouvement des subdivisionnaires des différentes directions de la daïra. Les délégués de la population de Béni Ounif se disent satisfaits, mais « pour un premier temps », car, estiment-ils « il faut attendre l'application de tout cela sur le terrain » et « nous restons mobilisés dans ce sens », ajoutent-ils. Il faut rappeler que cette daïra a connu, samedi 31 janvier 2004, veille de l'Aïd El Adha, un véritable climat insurrectionnel durant lequel la majorité des édifices publics ont été incendiés. Si beaucoup de citoyens expliquent cette révolte par « la dégradation du cadre de vie de la population et le désespoir dans lequel se débat une jeunesse qui se sent abandonnée », d'autres en imputent les facteurs déclenchants aux « comportements arrogants et autoritaristes des élus locaux en plus du mépris affiché jusque-là à l'endroit de la population par les pouvoirs publics ». D'ailleurs, un jeune universitaire déplore cette logique du « casser pour être écouté » dans laquelle le Pouvoir a fini par engager la population. Certains souligneront aussi que « si Béni Ounif n'a pas été au programme de la visite présidentielle, c'est parce que la population de cette ville, qui a souvent porté sa voix sur les listes des indépendants, ne constitue pas un potentiel électoral pour le Président-candidat ».
Djoumi Abdelkader

 

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Après Béni Ounif, des émeutes à Igli

Djoumi Abdelkader

10-02-2004

Ce mardi 10 février 2004, vers midi, des émeutes ont éclaté dans la daïra d'Igli, localité d'une dizaine de milliers d'habitants située à 150 km au sud du chef-lieu de wilaya de Béchar. En effet, des jeunes et moins jeunes en colère sont descendus dans la rue pour déverser leur courroux sur les symboles de l'Etat. Plusieurs édifices publics (daïras, APC, Casoran, Sonelgaz) ont été complètement ou en partie saccagés ainsi que des véhicules appartenant à la daïra et à l'APC. Comme un peu partout à travers le territoire national, la malvie causée par le désuvrement et l'exclusion sont les vraies raisons de ces manifestations. D'après des source bien informées, le facteur déclenchant est, semble-t-il, une éventuelle décision qui devait être prise par l'APC et qui consiste à octroyer une grande superficie agricole à une personnalité bien connue de la ville. Comme on le voit, après le passage du Président-candidat, un vent de révolte ne cesse de souffler sur la région.

Djoumi Abdelkader

 

http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=20427

Edition du 11/2/2004 

Émeutes à Igli (Béchar)

Des édifices publics incendiés

Par Rachid Roukbi Lu (209 fois)

Un mouvement de protestation populaire a été observé, hier matin, dans la daïra d’Igli, à 160 km au sud de la ville de Béchar.

Les protestataires ont incendié les sièges de l’APC, de la résidence, de la daïra, de la Caisse nationale des assurances sociales et de la Sonelgaz. Les émeutiers revendiquent le règlemente définitif du problème du chômage et l’amélioration des conditions sociales des jeunes. Selon des citoyens, les protestataires ont commis des actes de vandalisme au niveau de ces édifices publics avant de les incendier. Pour la plupart des habitants de cette daïra, la dégradation continue du cadre de vie est à l’origine de cette protestation. Sitôt informé, le wali de Béchar s’est rendu sur place pour s’enquérir de la situation et répondre aux revendications légitimes des émeutiers. “Aucun blessé n’a été déploré au cours de cette manifestation”, apprend-on de source hospitalière.

Le calme est revenu dans l’après-midi à Igli, a-t-on précisé de sources locales.

Il est à rappeler qu’un autre soulèvement populaire a eu lieu, la semaine dernière, à Beni Ounif, à 110 km au nord de la ville de Béchar. Ces troubles ont causé de nombreux dégâts aux différents édifices publics (APC, daïra, Duc, Dlep, Impôts…). Les autorités locales avaient répondu aux différentes revendications des habitants de cette daïra frontalière.

 

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Emeutes à Béchar

Plusieurs arrestations à Igli

Djoumi Abdelkader

11-02-2004

De notre correspondant

Le vent de la colère ne cesse de souffler sur l'étendue de la Saoura. Après Béni Ounif, où il y a eu un soulèvement populaire il y a une dizaine de jours, c'est au tour d'Igli, cette fois-ci, de faire la une de l'actualité. Dans cette daïra de 7 000 habitants, enclavée à 150 km au sud du chef-lieu de la wilaya, Béchar, des jeunes et moins jeunes ont envahi la rue ce mardi 10 février pour clamer haut et fort leur détresse. Ils s'en sont pris aux édifices publics et aux véhicules de service de certaines administrations dont beaucoup ont été complètement ou en partie endommagés.

Les véritables raisons de ce climat insurrectionnel sont à chercher, de l'avis de beaucoup de citoyens, dans le désespoir et la détresse dans lesquels est plongée une grande partie de la population qui a réalisé qu'elle est désormais exclue du cercle de la prospérité où se pavanent quelques privilégiés. Cependant, il semblerait que cette colère qui couvait depuis bien longtemps a fini par éclater au grand jour lorsque la commission technique de l'APC allait, lors d'une délibération, octroyer un terrain d'une superficie de 400 ha à une personnalité bien connue dans la ville qui a vu son pouvoir grandir grâce aux faveurs et privilèges de l'administration, qui plus est ce gros propriétaire a toujours affiché une arrogance manifeste à l'endroit de la population qui ne le porte pas dans son cur.

Les autorités de la wilaya qui se sont déplacées sur les lieux juste après le déclenchement des hostilités pour tenter de calmer les esprits ont été conspuées par une population en colère. Alors que des arrestations ont eu lieu et des poursuites judiciaires ont été entamées, il est impossible d'en connaître le nombre exact.

Il faut rappeler que les revendications des manifestants s'articulent en grande partie autour des problèmes du chômage, du logement, de pratiques sectaristes de l'administration

« Tant va la cruche à l'eau qu'elle se casse », c'est ce qu'on pourrait dire d'un Pouvoir qui, à force de pratiquer l'exclusion et l'arbitraire, a grandement contribué à créer un ordre social aux rapports tendus. Livrée à un désuvrement total, plongée dans un marasme quotidien, une population constituée en grande partie de jeunes a fini par tourner le dos à ses gouvernants qui s'évertuent, dans une débauche de publicité assourdissante, relayée par l'Unique, à racheter une crédibilité perdue depuis longtemps.

Folklore, déclarations d'allégeance, slogans creux, salamalecs, promesses ressassées, discours verbeux séquences d'un interminable feuilleton mis en scène grâce à l'argent du contribuable.

Djoumi Abdelkader