http://www.elwatan.com/2004-12-13/2004-12-13-9763
El Watan
Edition du 13 décembre 2004 > Actualite
Reprise
des émeutes à El Karma
Les
émeutes du logement ont repris hier à El Karma, une localité située à une
vingtaine de kilomètres au sud de la ville d’Oran.
Les
brigades antiémeute ont intervenu une fois encore pour disperser les
manifestants qui ont tenté de bloquer la route. Entamées mercredi, ces
manifestations ont repris hier de manière spontanée pour, selon certains
témoins, demander le départ du président de l’APC. En effet, non seulement
une délégation de contestataires de la liste des 80 logements a été reçue
par le wali d’Oran, mais, en plus, déclarait vendredi un résidant de cette
localité concerné par le mouvement, il s’agissait de passer à une autre
étape en bloquant l’accès à tous les élus sans exception. La mairie devait
donc fonctionner pour ne pas sanctionner les habitants, mais sans les élus.
Maintenant, déclare un autre témoin, les gens savent que les concernés par le
logement ne peuvent pas en bénéficier d’un seul coup et la reprise de la
protestation dénote seulement la volonté de la population d’en finir avec
les passe-droits dont se seraient rendus coupables les élus. Quant à la rumeur
colportée hier concernant le décès d’un manifestant, des citoyens de cette
localité l’infirment de manière catégorique. « Un enfant de la
région est décédé, mais il était déjà malade et hospitalisé »,
confie un citoyen à ce sujet pour tenter d’expliquer l’origine de la
rumeur. Selon le même interlocuteur, un garçon de café a également eu un
malaise lorsque les manifestants, pourchassés par les agents de l’ordre, ont
envahi son commerce. Suite à ces événements, beaucoup d’autres communes d’Oran
se sont abstenues d’afficher leurs listes.
Benachour Djamel
http://www.reuters.fr/locales/c_newsArticle.jsp?type=topNews&localeKey=fr_FR&storyID=7075574
Reuters du 13 décembre 2004
Emeutes contre la pénurie de logements
à Oran, en Algérie
Mon
December 13, 2004 3:41 PM CET
par
Paul de Bendern
ALGER
(Reuters) - De violentes émeutes ont eu lieu dimanche à Oran, deuxième ville
d'Algérie, entre la police et des manifestants protestant contre la pénurie de
logements.
Plus
de 30 jeunes manifestants et six policiers ont été blessés, rapporte lundi la
presse algérienne.
D'après
Le Quotidien d'Oran, plus d'une centaine de jeunes, pour la plupart armés de
bâtons, ont brûlé des pneus et jeté des cocktails Molotov et des pierres
contre la police anti-émeute.
Une
trentaine de personnes ont été arrêtées à la suite de ces violentes
manifestations, provoquées par la pénurie de logements sociaux nouvellement
construits par l'Etat, précise de son côté le journal L'Expression.
Les
autorités n'ont pas fait de commentaires dans l'immédiat.
Les
manifestations sont rares en Algérie car elles nécessitent l'accord du
ministère de l'Intérieur en vertu de l'état d'urgence décrété en 1992,
année où les autorités avaient annulé les élections législatives en passe
d'être remportées par les islamistes.
La
pénurie de logement et le chômage persistant poussent toutefois la jeunesse
algérienne à descendre de plus en plus souvent dans la rue. Le taux de
chômage atteint presque les 30% en Algérie.
Le
président Abdelaziz Bouteflika, réélu en avril, s'est engagé à rendre
disponibles un million de logements au cours de son nouveau mandat de cinq ans.
Il
a aussi récemment dévoilé un plan quinquennal d'investissements estimé à 50
milliards de dollars. Ce projet vise à lutter contre le chômage, à renforcer
la croissance économique et à améliorer les infrastructures du pays.
L'annulation
des élections de 1992 avait plongé l'Algérie dans une décennie de violences,
qui ont fait plus de 150.000 morts, pour la plupart civils, selon les
estimations d'organisations de défense des droits de l'homme.
Bouteflika a évoqué fin octobre la possibilité de proposer une
nouvelle amnistie aux rebelles islamistes prêts à déposer les armes.
http://www.lematin.ma/infos/infos.asp?id=19603
Le Matin le 13 décembre 2004
Algérie
13.12.2004
| 10h50
Affrontements près d'Oran lors de
l'attribution de logements sociaux
Des affrontements ont opposé dimanche les force de l'ordre à
des habitants d'El Kerma, dans la région d'Oran (
Ces habitants, mécontents de la façon dont la commission
d'attribution avait établi la répartition de quelque 80 logements sociaux, ont
fermé le siège de la mairie pour empêcher ses élus d'y accéder.
Ils ont également brûlé des pneus, barré des routes et attaqué à coups de
pierres des automobilistes, ont précisé des journaux.
Les brigades antiémeute sont intervenues pour rétablir le calme faisant une
trentaine de blessés, selon ces sources.
L'attribution de logements sociaux provoque régulièrement des émeutes en
Algérie en raison de l'extrême difficulté qu'ont les Algériens pour se
loger. Il n'est pas rare que plusieurs familles habitent dans un seul
appartement.
L'Algérie connaît une très forte démographie qui a fait tripler sa
population depuis l'indépendance, en 1962, la portant à près de 33 millions
d'habitants aujourd'hui.
http://www.lexpressiondz.com/T20041213/ZA4-2.htm
EL
KERMA (ORAN)
Les émeutes font 36 blessés
13 décembre 2004 - Page : 24
La
localité d’El Kerma, située au sud-ouest de la ville d’Oran, a vécu une
journée mouvementée, à la suite des échauffourées qui ont opposé des
groupes d’habitants à un cordon du groupe d’intervention de
S. BENSAYAH
http://www.latribune-online.com/1312/p0102.htm
Distribution
de Logements sociaux
Interpellations et échauffourées à El
Kerma, à Oran
Lundi
13 décembre 2004
Par
Mohamed Ouanezar
Les
citoyens de la localité d’El Kerma ont de nouveau donné libre cours à leur
colère dans une nouvelle manifestation populaire qui a dérapé. Les habitants
de cette commune, à une encablure au sud de la ville, ont vécu hier au rythme
d’une action de protestation dans laquelle brigades anti-émeute et citoyens
ont été les principaux acteurs. Hier encore, le décor de la commune d’El
Kerma était aux fumées des gaz lacrymogènes et autres barricades et jets de
pierres. Les gendarmes ont procédé à une dizaine d’arrestations parmi les
manifestants, provoquant davantage de tension. Les écoles et les CEM de la
localité sont restés fermés durant toute la journée d’hier et risquent de
l’être aujourd’hui si la tension ne vient pas à baisser. Ce qui était
redouté durant les deux derniers jours a fini par se produire, malgré l’intervention
des responsables de la wilaya et les engagements pris par le wali de rétablir
les citoyens dans leur bon droit. Tout a commencé quand plus de deux cents
citoyens assiégeant le siège de la commune depuis les premières heures de la
matinée ont empêché une fois de plus les élus d’accéder au siège de la
commune. L’intervention des éléments de la brigade anti-émeute afin d’amener
les protestataires à de meilleurs sentiments et de lever le siège sur la
commune a fini par donner lieu à une occupation de la chaussée aux abords du
siège de la commune. Dégageant les lieux, les citoyens mécontents ont, par
ailleurs, jeté des projectiles en direction des forces de l’ordre, ce qui a
provoqué des échauffourées entre les deux parties opposées. Ripostant, les
éléments des forces anti-émeute ont chargé les manifestants en lançant des
bombes lacrymogènes. aLa scène qui a suivi est celle d’une situation où
tout incident était potentiellement possible, étant donné le climat de
confusion qui régnait alors. Jusqu’en milieu d’après-midi, des groupes de
jeunes continuaient à lancer des pierres contre les gendarmes qui ripostaient
de temps à autre. Finalement, les assurances données par le wali concernant l’annulation
des listes des bénéficiaires ne semblent pas avoir eu un grand intérêt pour
ces citoyens en mal de confiance du fait d’une gestion catastrophique.
M. O.
Copyright © 2000 Omnium Maghrébin de Presse -
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=32240
Liberté Algérie du 13 décembre 2004
Actualité
(Edition du 14/12/2004)
Au lendemain des émeutes
d’El- Kerma (Oran)
La tension
persiste
Par F.
Boumediène - Lu (1437 fois)
Les jeunes du village rencontrés hier étaient encore sous le coup de
la colère. Pour eux, la violence de l’intervention des brigades antiémeutes
a dépassé la mesure. Ils
accusent les forces de sécurité de dépassements et dénoncent des
arrestations “arbitraires”.
Hier matin, les habitants de
la commune d’El-Kerma, située à une quinzaine de kilomètres d’Oran, se
sont réveillés en étant encore sous le choc des violences et de la
répression qui se sont abattues sur leur village durant les véritables
émeutes qui ont duré toute la journée et une partie de la soirée de ce
dimanche, suite à la contestation de la liste des 80 bénéficiaires de
logements sociaux.
Liste rendue publique, mercredi dernier. à l’entrée de la commune, les
forces anti-émeutes occupent toujours un pont permettant l’accès au
centre-ville. Le siège de l’APC, qui la veille avait été encerclé par des
dizaines de jeunes interdisant quiconque d’y pénétrer, était également
sous haute surveillance avec là encore, la présence des forces antiémeutes et
des gardes communaux.
La place qui marque le centre de cette commune de 16 000 habitants, a,
semble-t-il, était au cœur des affrontements. Plusieurs ruelles gardaient
encore, hier, les traces de pneus incendiés, des façades également marquées
par des tirs de bombes lacrymogènes. Près du café Baghdad, nous rencontrons
plusieurs citoyens, parmi eux, notamment des jeunes dont le visage est sombre et
les traits tirés. Ces derniers sont extrêmement tendus, et la colère qui les
habite nous la ressentons être à fleur de peau. Apprenant que nous sommes des
journalistes, très rapidement leur nombre s’accroît autour de nous ; à l’unanimité,
ils veulent s’expliquer, raconter cette journée d’émeutes vécue pour la
première fois dans leur commune et surtout dénoncer la violence de l’intervention
des forces anti-émeutes : “c’est eux (les forces de sécurité ndlr) qui
ont tout fait dégénérer… Ils se sont mis a tirer des bombes
lacrymogènes de partout, certaines ont même atterri dans des maisons…Ils
tapaient et insultaient même les femmes qui s’étaient retranchées dans leur
maison... Ils ont arrêté des jeunes sans distinction, même ceux qui sortaient
de l’école...”, nous raconte l’un d’entre eux et de poursuivre : “il
y a eu de nombreux blessés. Beaucoup de monde a été arrêté également, et
ils n’ont pas hésité à les poursuivre dans des cafés et même des maisons
pour les appréhender...”
certains, sans que l’on puisse le confirmer cependant, diront que des
arrestations se sont produites dans la nuit bien après les violences.
Au niveau du groupement de la gendarmerie où nous nous sommes rendus pour
connaître le nombre d’arrestations et confirmer ou non ces témoignages,
personne n’accepta de nous recevoir en l’absence du commandant. Pourtant, à
El- Kerma, on nous parlera d’une trentaine d’arrestations, d’ailleurs, au
niveau du siège de l’APC où se trouvait barricadé à l’intérieur, le
maire, des parents venaient solliciter des interventions pour la libération de
leurs enfants.
D’autres témoins de cette violence interviennent pour expliquer les raisons
qui ont poussé des centaines de jeunes à sortir dans la rue et à dresser des
barricades : “C’est normal, plus de la moitié des noms de cette liste ne
sont pas des gens d’El- Kerma... C’est le ras-le-bol... Ici, il n’ y a que
le chômage et la misère, c’est trop ! on en a marre, c’est pour cela
que nous voulons plus de gens de cette APC ! Nous exigeons que la liste soit
annulée et que des enquêtes soient ouvertes...”
Durant les émeutes, et hier encore, circulait la rumeur du décès d’un jeune
de 17 ans suite aux émanations des gaz lacrymogènes. Une information qui nous
sera démentie par des personnes lors de la veillée funèbre. ce décès n’a
pas de relation avec les émeutes, nous dira-t-on.
Mais cela en dit long sur le climat qui règne à El-Kerma puisque cette “nouvelle”
a été très rapidement relayée dans la commune et jusqu’à Oran durant
toute la journée d’hier.
Le calme apparent, qui règne à El-Kerma, maintient encore en alerte les forces
de sécurité alors que les jeunes de cette commune attendent la libération de
leurs camarades et attendent de pied ferme une réponse à leurs revendications.
F. B.
http://fr.allafrica.com/stories/printable/200412140350.html
Allafrica.com du 14 décembre 2004
Justice
sociale
ACTUALITÉS
14 Décembre 2004
Publié sur le web le 14 Décembre 2004
By Abdelkrim Tazaroute
La
commune d'El Kerma, à Oran, sort de l'anonymat, médiatisée qu'elle est par un
événement dramatique.
Une
distribution de logements sociaux qui tourne mal parce que contestée par nombre
de citoyens qui, fatalement, se sentent lésés car non bénéficiaires de ce
qui s'apparente désormais à une loterie sauf qu'il ne s'agit pas là d'un jeu
mais de ce qui est qualifié d'un droit, en réalité aux contours peu définis,
sinon perméable à plusieurs interprétations et ce, bien sûr, au regard de la
pratique effective du dossier du logement social. On comprend alors pourquoi la
population d'El Kerma exprime violemment sa colère comme l'ont fait auparavant
et le feront certainement les habitants d'autres localités du pays chaque fois
qu'une liste des bénéficiaires de logements sociaux est affichée. Ce n'est
pas une première. Le problème est récurrent et le recours systématique à
l'émeute renseigne, si besoin est, que la question est loin d'être maîtrisée
et qu'assurément, la quête de l'Etat d'assurer et d'assumer sa politique de
justice sociale bute devant l'épineux obstacle du déficit accumulé en
logements. L'ampleur de la demande en logements sociaux dépasse de très loin
l'offre proposée par l'Etat.
Par
conséquent, tous les efforts consentis, notamment financiers, au nom justement
de la justice sociale ne se traduisent dans la réalité du quotidien du citoyen
qu'en termes de promesses chimériques. Le problème du logement social est
exacerbé par le détournement qui s'opère au profit d'une catégorie de
bénéficiaires qu'excluent logiquement les critères d'attribution. Autrement
dit, c'est une catégorie sociale qui n'est pas dans le besoin qui accapare des
quotas à chaque distribution de logements sociaux et ce, au détriment des
démunis. La contestation prend une ampleur telle que les présidents d'APC
gèlent les opérations d'attribution. Objet de toutes les attentes et
véritable pomme de discorde, le logement social qui devait, dans les textes,
régler le problème de l'exclusion sociale est en passe de créer plus de
problèmes qu'il ne devait en régler.
La
question est loin d'être tranchée. Et même si l'Etat prend soin d'avertir
que, progressivement, la question du logement ne sera plus prise en charge
financièrement directement ou indirectement, il ne peut se dessaisir de
l'épineux dossier quoique des formules soient proposées aux autres catégories
sociales, telles que la location-vente. Pour toucher du doigt la complexité de
la question du logement social, il y a lieu de relever une situation paradoxale.
Alors que le déficit en logements, causé principalement par le ralentissement
de la croissance suite à la chute des recettes dès 1985, est estimé à 1,2
million de logements, auquel il faut ajouter, selon les statistiques disponibles
actuellement, une demande annuelle de 102 000 logements, 55 000 logements
sociaux sont en attente de distribution. Le fait que chaque distribution de
logements sociaux tourne à l'émeute remet en cause tous les mécanismes en
cours actuellement.
Où
se situe réellement la difficulté au-delà du fait qu'il est reconnu que la
demande dépasse largement, et de loin, l'offre ? S'il est difficile d'y
répondre, il est clair que le transfert des prérogatives d'attribution des
logements sociaux de la sphère des compétences des APC aux daïras ne va pas
visiblement apporter une solution au problème tant que ne sont pas respectés
à la lettre les critères qui ouvrent droit à l'accès au logement social.
Théoriquement, cette question est réglée ; dans la pratique, la donne change.
Copyright
© 2004
http://www.aljazeerah.info/News%20archives/2004%20News%20archives/December/14%20n/Dozens%20Hurt%20in%20Algeria%20Riots%20Over%20Housing%20Shortage.htm
Al-Jazeerah.info, GA -
Dec 14, 2004
Dozens
Hurt in
Reuters Arab News
More than 100 demonstrators, many hooded, burned tires
and hurled Molotov cocktails and stones at anti-riot police in
Some 30 people were arrested in the street disturbances,
sparked by anger at the limited allocation of new state-subsidized apartments, L’Expression
said.
Authorities were not immediately available for comment.
Demonstrations are rare because they need approval from
the Interior Ministry under a state of emergency in place since 1992, when the
cancellation of elections a hard-line Islamic party was set to win sparked more
than a decade of violence.
But riots are becoming more frequent as frustrated
youths take to the streets over a lack of housing and jobs. Unemployment stands
at almost 30 percent.
More than 150,000 people, mostly civilians, have died
since 1992, according to human rights groups.
Re-elected President Abdelaziz Bouteflika has pledged
to make one million flats available over the next five years and recently
unveiled a five-year, $50 billion investment program to cut unemployment,
bolster growth and update infrastructure.
http://www.lexpressiondz.com/T20041214/ZCH5.htm
Une bombe
à retardement
14 décembre 2004
Celui qui a
inventé la notion de logement social en Algérie a mis au point une véritable
bombe à retardement. Il suffit d’évoquer le sujet dans une municipalité
pour susciter les espoirs les plus fous dans un premier temps, et les colères
les plus homériques dans un second temps.
D’abord, ce qu’on
a appelé la crise du logement est un véritable problème chez nous. La demande
reste toujours de loin supérieure à l’offre, à cause bien sûr de la
poussée démographique qui est l’une des plus importantes du tiers-monde,
mais aussi à cause d’un retard qui a duré plusieurs décennies, un retard
dont les effets ont été aggravés par la mauvaise gestion, le manque de
planification, le laisser-aller et l’anarchie dans la construction, alors
même que les cités dortoirs sont une plaie et un dysfonctionnement dans le
nouveau paysage urbain.
D’un côté,
le logement est ce nid douillet qui donne à rêver et auquel chacun a droit.
Non seulement les appartements sont surpeuplés, les familles s’agrandissant d’année
en année, poussant leurs différents membres à se battre griffes, bec et
ongles pour le moindre pouce d’espace, dans la promiscuité des murs et des
coeurs. A tour de rôle les jeunes hommes prennent femmes, accaparent les
pièces disponibles, font des enfants qui eux-mêmes ont besoin d’espace pour
vivre, jouer, et grandir. Ainsi va le monde. Il faut alors songer à se séparer
pour voler de ses propres ailes. Malheureusement, le marché immobilier n’offre
que peu d’occasions de se dégoter un quatre murs, ne serait-ce qu’un
deux-pièces. Pour le commun des citoyens, autant chercher à décrocher la lune
: les appartements sont hors de prix à l’achat, inabordables à la location.
Le salaire d’un citoyen ne lui permet pas de réaliser ce qui est considéré
comme un luxe, et qui est pourtant un droit fondamental, autant que le travail,
l’école et les soins, ou l’air qu’on respire.
D’un autre
côté, la démagogie et le populisme, qui sont les deux mamelles des
gouvernants depuis l’indépendance du pays, ont été utilisés comme une arme
à double tranchant pour gérer dans l’opacité la plus totale un parc
immobilier hérité de l’ère coloniale, en accaparant les meilleures villas
et appartements au dinar symbolique, dans le style pur jus du stakhanovisme
dirigiste, alors que le reste du parc immobilier a été laissé à l’abandon
et à l’injure du temps. Bien sûr, on n’oubliera pas que la crise du
logement est aggravée par la séparation de l’espace entre hommes et femmes.
Aux premiers l’extérieur, aux secondes l’intimité des froufrous et de l’intérieur
des maisons, des cours, des patios, tout ce qui est à l’abri des regards
masculins, dans le droit fil de notre mentalité de Maghrébins musulmans,
endurcis par le soleil.
Pendant que les
hommes sont dehors, au travail, au café pour une partie de dominos, adossés au
mur dans le quartier, au volant de leur voiture ou agrippés aux vitres des
transports en commun, chômeurs pour certains, hittistes ou trabendistes pour d’autres,
les femmes elles, sont derrière les fourneaux, accroupies devant une pile de
linge ou les pleurs d’un marmot, en commérage avec les voisines dans la cour
ou au balcon.
Mais tous,
hommes ou femmes, adultes ou enfants, travailleurs ou chômeurs, tous n’ont qu’un
seul rêve en tête. Voir leur nom sur la liste d’attribution des logements
sociaux. Neuf sur dix, il n’y est pas, et c’est alors le désespoir, la
colère, des émeutes et des antiémeutes, l’érection de barrières et de
barricades, des pneus qui brûlent en dégageant une fumée étouffante, et le
siège de l’APC auquel on met le feu.
Quel que soit le
parti aux commandes de l’Assemblée communale, tous, à un moment ou un autre,
au moment justement de l’affichage des listes, doivent affronter cette même
situation. Les élus et les notables s’arrangent toujours pour faire figurer
un des leurs sur ces listes, au détriment de tous les autres qui s’estiment
lésés. Et c’est toujours la goutte qui fait déborder le vase. C’était
hier le cas à El Kerma, du côté d’Oran. Mais c’était le cas, la semaine
passée, à Khenchela. C’est partout pareil.
Ahmed BEN ALAM
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=32293
Liberté
Algérie du 15 décembre 2004
La
24 (Edition du 15/12/2004)
Après les émeutes d’El-Kerma
23 mandats de dépôt
Par F.
Boumediène - Lu (209 fois)
Un peu plus de 24 heures après les émeutes qui ont eu lieu dans la
commune d’El-Kerma (wilaya d’Oran), 25 personnes ont été présentées au
tribunal d’Es-Senia. À l’heure
où nous mettons sous presse, des sources nous confirment la mise sous mandat de
dépôt de 23 prévenus. Le juge d’instruction a retenu contre eux 8 chefs d’inculpation,
à savoir entrave à la libre circulation, attroupement illégal, destruction de
biens publics… Deux mineurs parmi les prévenus ont été relâchés, nous
signale-t-on encore.
En fin de journée, les familles des prévenus cherchaient à confirmer la
rumeur faisant état de la libération de certains parmi les jeunes arrêtés.
À El-Kerma, le calme est revenu alors même que le maire de la commune a été
sollicité à maintes reprises pour intervenir en faveur des jeunes qui ont
été arrêtés.
Quant à la liste des bénéficiaires des logements sociaux, elle a été gelée
et une enquête est en cours pour débusquer “les intrus”. L’administration,
qui tente d’apaiser les esprits, appelle les citoyens à déposer des recours
et de patienter jusqu’aux résultats de l’enquête.
F.
B.
http://www.lexpressiondz.com/T20041215/ZA4-3.htm
LOGEMENT
SOCIAL
L’empreinte de la maffia
15
décembre 2004 - Page : 7
Le
rapport parc immobilier-famille en Algérie donne la proportion de 1,5 logement
par foyer.
La
question du logement social passe pour être l’un des dossiers les plus
épineux que l’Algérie ait eu à affronter. Dans le million d’unités
promis par le chef de l’Etat pour son second quinquennat, le programme dit de
logement social locatif est en bonne place. L’Algérie de 2004 prend donc l’engagement
d’en finir une bonne fois pour toutes avec cette plaie que nos voisins du
Maghreb ne semblent pas connaître. Avec un parc de quelque 600.000 logements
hérités de l’administration coloniale, les villes algériennes étaient
quelque peu dépeuplées, à la faveur du départ massif des colons.
Ainsi,
de 1962, jusqu’au milieu des années 70, la situation, dans de nombreuses
villes était assez maîtrisable et l’on parlait peu de problème de logement.
Avec l’avènement de l’industrie industrialisante, un très important exode
rural en direction des pôles d’attraction industriels, avait constitué le
principal facteur qui a débouché sur un surpeuplement des grandes villes. Dès
la fin des années 70, les bidonvilles ceinturant les villes ont commencé à
proliférer à grande vitesse et du jour au lendemain, la question du logement a
pris des proportions considérables. Le taux moyen d’occupation d’une
habitation est monté en flèche pour se situer autour de 8 personnes par
logement, l’un des plus élevés au monde.
Un
trafic à grand échelle
Aussi,
la question du logement s’est-elle imposée comme l’une des priorités
absolues au début des années 80. De grands efforts ont été déployés par l’Etat
pour venir à bout du problème. Des centaines de milliers de logements ont
été réalisés en moins d’une dizaine d’années. Seulement, le taux d’accroissement
de la population et le phénomène de l’exode rural ont été plus forts et l’Algérie
est entrée dans une logique de course contre la montre qu’elle n’arrive
toujours pas à gagner plus de deux décennies plus tard. Cela dit, l’échec
des gouvernants à endiguer le mal tient également à la nature du système,
dont les pratiques ont ouvert la porte à une faune d’opportunistes et de
spéculateurs qui ont largement détourné les programmes de logements sociaux
à leur profit. De véritables réseaux maffieux, où officient des responsables
locaux, des intermédiaires et de gros bonnets du système se sont constitués.
Ainsi des dizaines de milliers de logements, en principe destinés aux plus
démunis, ont été affectés à des membres de cette maffia qui les ont
revendus, constituant ainsi des fortunes colossales. Un véritable trafic qui se
pratiquait à ciel ouvert, sans que personne n’ait cru bon d’y mettre un
terme. Un seul chiffre officiel montre l’ampleur de ce détournement. Qu’on
en juge: le rapport parc immobilier-famille en Algérie donne la proportion de
1,5 logement par famille. L’équation se résout comme suit: il est des foyers
algériens qui disposent de trois, quatre, voire cinq demeures, alors que d’autres
s’entassent à plusieurs dans un gourbi. Cela explique clairement la
statistique tout aussi officielle qui indique que l’Algérie dispose de plus
1,2 million de logements actuellement vides. On en est arrivé, en Algérie, à
une situation kafkaïenne où techniquement la crise du logement est largement
résorbée, alors qu’un nombre de plus en plus grand de citoyens se plaignent
d’être très mal logés.
Des
mesures inefficaces
Les
différentes équipes gouvernementales ont donc lamentablement échoué à
assurer une justice sociale dans le domaine du logement. Pis, ils ont été à l’origine
d’une injustice, dont le pays a très chèrement payé les conséquences.
Beaucoup de membres des fameuses commissions de wilaya chargées des
distributions avaient, il faut le dire, un fil à la patte avec la mafia. A
aucun moment de véritables sanctions n’ont été prises à l’encontre des
trafiquants. L’intervention de l’Etat pour mettre un terme au trafic a eu
lieu en 1997. Le chef du gouvernement de l’époque, Ahmed Ouyahia, signe un
décret rendant incessibles les logements sociaux et donnant prérogatives des
livraisons de programmes aux élus communaux. Le gouvernement n’a fait, en
réalité que déplacer le problème. Les réseaux maffieux se sont très vite
adaptés à la nouvelle ère et le trafic est reparti de plus belle. Des indus
bénéficiaires sont régulièrement décelés par les citoyens, dans une
ambiance d’impunité généralisée. Pas de sanctions. On se contente
seulement de geler les distributions de logement sociaux.
Ces
dernières années, la coupe est apparemment pleine. Les citoyens ne se
suffisent plus de protestations verbales, mais ils se livrent à des saccages
systématiques à chaque affichage de listes de bénéficiaires. Résultat :
plus de 50.000 logements sociaux réalisés sont inoccupés, alors que la
demande exprimée tourne autours du million d’unités.
La
parade trouvée par le gouvernement est, encore une fois, en rapport avec le
mode de distribution. Ouyahia a décidé récemment de confier cette tâche aux
chefs de daïra avec la promesse de livrer tous les logements en instance, d’ici
à la fin de l’année. Les récentes émeutes sont un avant-goût de ce que
sera le climat social en Algérie, dans les quelques semaines à venir.
Mourad SID-ALI
http://fr.allafrica.com/stories/printable/200412150895.html
Allafrica.com
du 16 décembre 2004
Logement
social ne trouve pas formule : 55 000 appartements attendent leur distribution
avant la fin de l'année
ACTUALITÉS
16 Décembre 2004
Publié sur le web le 15 Décembre 2004
By Saliha Aouès
Le
logement, une crise à l'échelle nationale, qui s'est essayée à toutes les
solutions, sans jamais trouver la bonne formule. Un problème épineux qui se
heurte à une situation explosive.
Un
état des lieux à travers le pays rend compte de son ampleur : des
manifestations tournent souvent à l'émeute en raison d'une distribution de
logements, sociaux s'entend, jamais satisfaite, toujours remise en cause. D'où
mécontentement et révolte. Ce qui a fait intervenir les forces de l'ordre
cette semaine à El Kerma dans Oran. Un incident parmi des milliers depuis que
le logement social a révélé au grand jour les tares d'une gestion politique
irréfléchie qui s'est toujours déroulée dans l'anarchie et l'opacité.
N'a-t-on pas d'ailleurs dénoncé et porté en public le chiffre effarant de
près de 900 000 logements fermés dans le pays par leurs propriétaires qui
sont nullement dans le besoin.
L'estimation
des besoins annuels est de près de 300 000 logements, alors que l'Etat
préconise de résorber un million de toits d'ici 5 ans, propos du président de
Copyright
© 2004
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2004/12/18/article.php?sid=17013&cid=2
Le Soir d’Algérie, 18
décembre 2004
Actualités : EMEUTES
D’EL-KERMA
Arrestation du principal
accusé
Les
services de
Selon certaines sources, l’accusé qui serait du mouvement de redressement du
FLN, avait appelé la population à se révolter afin d’annuler la liste des
bénéficiaires de logements sociaux. Il sera présenté aujourd’hui devant le
tribunal d’Es-Senia. Il convient de rappeler que 23 personnes de la même
commune, ont été placées lundi dernier sous mandat de dépôt pour entre
autre attroupement et dégradation de biens d’autrui. La population attend
toujours les résultats de l’enquête diligentée sur ordre du wali d’Oran,
afin d’éliminer les noms des bénéficiaires, qui n’ouvrent pas droit au
logement. Les recours sont déposés au niveau de l’APW, qui les étudiera en
consultant plusieurs organismes, dont l’OPGI,
Soraya. H. A.
http://www.elwatan.com/2004-12-18/2004-12-18-10059
El Watan, 18 décembre 2004
50
milliards pour partir
Dans cette période
revendicatrice comme jamais peut-être l’Algérie n’en a connu, la question
s’est posée, entre deux émeutes violentes et deux sauvages
répressions : faut-il trop revendiquer ou pas assez ? Il est évident
que oui, il vaut mieux en demander plus pour en avoir moins, comme il faut
demander un SNMG à 20.000 dinars pour en obtenir la moitié.
Les patrons veulent moins d’impôts et plus de crédits, tout comme les travailleurs un meilleur salaire et l’Etat de plus grandes rentrées fiscales et moins de charges sociales. Si l’émeutier d’El Karma a raison de vouloir un logement pour regarder TPS tranquille, celui de Aïn Boulboul une route en goudron pour aller voir sa mère et le militant de Ghardaïa moins de coups de matraque pour plus de respect, il y a dans cette société en demande tout et n’importe quoi. Comme ce jeune qui s’énervait (sincèrement) que l’état ne lui donne pas les moyens nécessaires pour aller s’installer en Australie. Si, à première vue, l’idée d’un état qui donne de l’argent à sa population pour qu’elle aille s’installer ailleurs semble absurde, elle ne l’est pas vraiment. Dans le plan de relance de 50 milliards de dollars, pourquoi ne pas en réserver une partie à ceux qui veulent partir puisque, de toutes façons, cette partie ira nourrir des réseaux clientélistes qui n’ont que faire du progrès général ? L’idée est que l’état aille jusqu’à s’engager auprès de cabinets d’avocats et signer des accords avec des pays tiers (développés ou non) pour faciliter les procédures d’émigration. Les avantages sont évidents : moins de chômeurs, moins de demande, plus de facilité pour ceux qui resteront. Ces derniers n’auront alors plus d’excuses et seront obligés de faire quelque chose, ici et maintenant. Le fantasme du paradis extérieur serait enfin réglé et le principe que l’enfer est d’abord dans la tête enfin installé.
Chawki Amari
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=32428
Liberté Algérie
Actualité
(Edition du 19/12/2004)
Après la décision du
gouvernement de dessaisir les Apc de la distribution du logement social
Les maires d’Alger en
colère
Par Ali Farès
Décision politique ou simple allègement du plan de charges ? Les
nouvelles dispositions relatives à la distribution des logements sociaux ont
suscité différentes réactions de la part des élus.
De prime abord, les maires n’ont
pu cacher leur déception, réaction épidermique à une ingérence qui pointe
son nez dans les pouvoirs qui leur sont conférés. D’aucuns considèrent cela
comme un acte visant à faire diminuer la fourchette de leurs prérogatives. Une
préoccupation, somme toute, légitime quand on sait que le logement a toujours
constitué un atout lors des campagnes électorales. Cependant, il faut
reconnaître que gérer ce dossier n’est pas de tout repos. Nombreux sont les
cas où des communes ont vécu des évènements tragiques dont l’origine est
liée à la distribution des logements. Un dossier délicat pour les
circonscriptions et daïras. “Si les instances pensent que cette
décision vient à point mettre un terme au manque de maîtrise du dossier
logement par les assemblées élues, je refuse personnellement de m’inscrire
à cette idée. Ces dernières ont, du moins pour la plupart, montré jusque-là
toute la rigueur exigée par la gestion de ce que d’aucuns qualifient de
cadeau empoisonné”, confie le maire de Sidi-M’hamed, Mokhtar Bourouina. Son
collègue de l’APC d’Alger-centre abonde dans le même sens pour expliquer
que ça ne sera pas facile aux daïras et circonscriptions administratives de
gérer un aussi épineux dossier. “Il est vrai que certaines communes ont
trouvé d’énormes difficultés pour mener à bien une opération de
distribution de logements. En revanche, beaucoup d’entre elles ont réussi
sans la moindre difficulté à faire preuve d’un sens aigu de sagesse”, dira
Tayeb Zitouni. Peut-on parler alors de décision politique sachant que la
majorité des assemblées sont d’obédience FLN ? Sans le crier
ouvertement, bon nombre d’élus pensent tout bas que cette hypothèse n’est
pas à exclure bien qu’aucune preuve n’ait pu être constatée. “S’il n’y
avait pas du vrai dans cette variante, comment peut-on expliquer que le dossier
ait pu être transféré vers la daïra ou la circonscription administrative qui
n’ont pas de lien direct avec les citoyens et la réalité de la situation de
chaque nécessiteux ?” fera remarquer un élu.
Revoir la politique du logement
En revanche, là où les maires semblent être d’accord, c’est la révision
de la politique du logement social. “Quand l’offre est loin de répondre à
la demande, il n’y a même pas lieu de discuter de la question. Je trouve que
les nouvelles mesures sont venues pour alléger les communes du poids
insupportable qui pesait sur elles. La solution me paraît dans l’amélioration
des conditions d’accès au logement avec la formule participative”, explique
le P/APC de Bordj El-Bahri. Drôle de coïncidence, ce dernier nous a reçus au
moment où un sit-in était organisé devant la mairie par des citoyens venus
réclamer chacun son lot de terrain. “Comme vous le constatez, nous ne gérons
que les problèmes. La question du logement est insoluble tant que les pouvoirs
publics ne privilégient pas d’autres créneaux où la participation des
citoyens dans une certaine limite serait envisagée”, dira-t-il. Pour le maire
d’Alger-centre, il ne peut y avoir de stabilité qu’à la seule condition
que la politique du logement soit révisée en prenant en considération les
critères. “La réalité est bien là pour démontrer que le logement social
est une option qui tend à disparaître avec le temps. Aujourd’hui, comme on
peut le constater partout dans le monde, seule la formule participative semble
connaître un succès. La subvention de l’État étant ce qu’elle est, elle
ne peut à elle seule suffire à faire face au dossier, sachant que le déficit
en la matière se chiffre à plus d’un million de logements. L’un des
exemples qui mérite d’être cité est celui préconisé par la formule
location-vente de l’AADL qui, dès son lancement, a connu un engouement
dépassant toutes les prévisions”, explique-t-il. Pour M. Ladjal,
vice-président de l’APC de Kouba, cette mesure n’est pas la première du
genre. “Puisque le dossier logement était avant son transfert au niveau de la
municipalité, géré par l’Opgi. Son but était de mettre un terme à la
tension sociale générée par la crise du logement. Avec le temps, force est de
constater que la solution n’est pas dans le fait de transférer ce volet à
tel ou tel autre organisme”, commente-t-il. Un avis partagé par le maire de
Birkhadem, M. Berbiche : “Si la décision de transférer les prérogatives d’attribution
du logement social ne semble pas plaire aux élus, une question s’impose,
celle de savoir ce que fera la daïra face à un problème épineux, d’autant
plus que le dossier sera toujours traité par une commission.” Désormais, la
commission ad hoc sera présidée par le wali délégué et des représentants
de l’administration. Cette dernière qui sera chargée de traiter les demandes
fera pratiquement la même enquête que la commission que présidait auparavant
le chef de l’exécutif communal et qui, il faut le rappeler, comprenait trois
élus, les représentants de l’organisation des moudjahidine, des enfants de
chouhada, de l’UGTA ainsi que les comités de quartier.
Les raisons
avancées
D’aucuns disent que les
mécontentements enregistrés un peu partout dans le pays à chaque fois que des
listes sont affichées au niveau des APC est la raison qui a motivé cette
décision.
Une explication qui tient la route si l’on se réfère en effet au nombre de
frondes enregistrées. Dans plusieurs cas, la force publique a été utilisée,
bien que ce recours se soit avéré quelquefois inefficace pour ne pas dire à l’origine
d’affrontements aux conséquences regrettables. Baba Ali, Tessala El-Merdja,
Hussein Dey, Aïn Benian, Chéraga sont autant d’exemples dans la capitale
témoignant de la gestion très difficile du dossier logement social.
Peut-on espérer qu’avec les dispositions du nouveau décret exécutif, la
wilaya déléguée fasse mieux ? Selon certains élus, rien n’est sûr.
“Nous sommes plus proches des citoyens et nous connaissons mieux la réalité
du terrain. Notre présence dans la commission est une nécessité pour l’administration
qui aura à gérer les logements sociaux. Toutefois, nous n’avons pas la
prétention de négocier, encore moins de remettre en cause les décisions du
gouvernement”, explique M. Zitouni.
Pour ce maire, la politique
d’assistanat doit disparaître. C’est là une idée qui résume la volonté
du secteur de l’habitat de mettre en veilleuse le chapitre du logement social.
C’est justement, eu égard aux lenteurs qui ont toujours prévalu dans la
gestion de ce dossier, que les nouvelles dispositions seront appliquées.
Le chiffre effarant de 55 000 logements gelés, alors qu’autant de familles
attendent le geste salutaire, en est une preuve incontestable. Tout récemment,
le directeur du logement de la wilaya d’Alger, Mohamed Smaïl, a annoncé que
2000 logements en souffrance depuis 2001 seraient sur le point d’être
distribués. Une bonne nouvelle certes, mais peu réjouissante sur le terrain
quand on sait qu’un bon nombre de communes concernées sont toujours en butte
au fameux problème des listes des bénéficiaires.
Bonnes ou mauvaises, ces nouvelles dispositions sont perçues dans l’indifférence
totale par les demandeurs de logements, à l’exemple de ce père de famille
rencontré devant le siège de la commune de Chéraga, qui déclare sans ambages
: “qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.”
A. F.
http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-12-22/2004-12-22-453432
Article paru dans l'édition
du 22 décembre 2004.
Tensions
sociales en Kabylie
La
fin de l’année est marquée par la colère et la multiplication d’émeutes
et de grèves.
Tizi Ouzou, la métropole
kabyle, a été paralysée lundi par la grève des commerçants. Tous les
commerces ont baissé leur rideau à l’appel de l’Association des
commerçants et de la coordination locale du Mouvement citoyen, les Arouchs,
pour protester contre la non-application d’une note de la direction des
impôts concernant des mesures d’exonération fiscale. Cette note est le
résultat d’un accord datant du 6 janvier 2004 entre une délégation du
Mouvement citoyen et le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. La crise
sociopolitique des années 2000 à 2003, en Kabylie, s’était traduite par un
sérieux ralentissement des activités économiques et commerciales au point que
le manque à gagner s’est élevé à plusieurs centaines de millions d’euros
pour les commerçants et
Bou Saada,
Hassane Zerrouky