http://www.elwatan.com/2004-11-11/2004-11-11-7845?var_recherche=Ain+Melh
Edition
du 11 novembre 2004 > Actualite
M’sila
Affrontement entre citoyens et policiers
La
ville de Aïn
Melh, daïra située à
130 km
au sud-ouest de la wilaya, a été le théâtre hier de violents affrontements
entre les habitants et les policiers.
Ils
se sont soldés par la mort par balle d’un jeune de 14 ans et la blessure de
deux autres, dont l’un a été évacué d’urgence sur Sétif. Le président
de l’APC de Aïn
Melh, joint par téléphone, nous a confirmé la mort du jeune et la violence
des manifestations qui se sont exacerbées après que les écoliers et
collégiens eurent été mis à rude contribution dans ce mouvement de colère
qui a eu pour conséquence l’incendie de deux voitures particulières ainsi
que le blocage de routes et de toutes les issues menant au siège de la commune.
Le domicile du commissaire de la daïra a été également saccagé, nous a-t-on
informé. C’est lors de la prise d’assaut, nous a-t-on précisé, du siège
de
la Sûreté
de daïra par ces jeunes que l’un d’eux a été mortellement touché. La
revendication de cette population, selon le président de l’APC, s’articule
autour du départ du nouveau commissaire de daïra, récemment affecté, et de
quatre autres agents pour avoir été à l’origine de la hogra et des
dépassements envers les citoyens et les commerçants. Les dispositions prises
récemment par les services de police pour l’organisation de l’activité
commerciale et la réglementation de la circulation routière ont été les
éléments catalyseurs de cette violente colère. Ces initiatives sont
considérées par les citoyens et commerçants comme de la provocation. Selon
nos sources, la hogra sévissant depuis quelques années dans cette ville et le
comportement des policiers envers la population et les commerçants, où l’abus
de pouvoir était le maître-mot, ont eu pour conséquence des heurts violents
ayant entraîné mort d’homme. Au moment où nous mettons sous presse, la
population a envahi le siège de
la Sûreté
de la daïra après l’avoir incendié partiellement et empêché les services
de
la Protection
civile d’évacuer deux policiers grièvement blessés restés à l’intérieur
de l’enceinte, nous a-t-on relaté.
S. G.
http://www.elwatan.com/2004-11-13/2004-11-13-7926
El Watan
Edition
du 13 novembre 2004 > Actualite
M’SILA
Le
pire a été évité
La
gravité des événements, qui ont secoué mercredi dernier la paisible ville de
Aïn Melh ayant engendré la mort d’un jeune de 14 ans et la blessure de
plusieurs policiers et citoyens, a fait que le ministre de l’Emploi et de
la Solidarité
et celui délégué aux Collectivités locales, MM. Ould Abbas et Daho
Ould Kablia fassent le déplacement ce jeudi sur les lieux pour s’enquérir
sur les tenants et aboutissants d’une crise qui n’a pas cessé d’enfler,
finissant par exploser à la veille de l’Aïd El Fitr et permettre aux
habitants d’extérioriser leur rancœur longtemps refoulée. C’est un
paysage de désolation qui s’offrait à la vue en cette journée de jeudi,
révélant l’intensité des violences de la veille, la stupeur et la
consternation, que la mort d’une personne a suscité, se lisaient sur les
visages des citoyens qui se sont concentrés, pour une partie, face au siège de
la sûreté de la daïra totalement saccagé où étaient
« exposés » à la vue huit véhicules incendiés, parmi lesquels
cinq appartenaient à la police, et l’autre partie, devant le siège de la
daïra, où se déroulait la réunion entre la délégation ministérielle et
les représentants de la population. Réunion au cours de laquelle ces
représentants ont exposé la genèse de cette affaire en mettant en cause des
policiers et le chef de sûreté de daïra qui sont à l’origine des émeutes
pour avoir abusé de leur pouvoir et commis des dépassements. Les
revendications se sont articulées autour du départ de ces policiers, de la
libération sans condition des détenus incarcérés la veille. Profitant de la
présence des deux ministres, plusieurs citoyens se sont succédé pour exposer
moult revendications concernant l’AEP, l’électricité rurale et le
chômage. Un autre citoyen ramenant le débat sur les événements et
visiblement affecté dira : « Le plus grave, c’est que le
commissaire prenant le caractère pacifique de la population et son hospitalité
pou de la faiblesse, nous a traités sans retenue aucune de harkas. »
M. Dahou Ould Kablia a réagi aussitôt et conforté l’assistance en
disant : « En tant qu’envoyé du président de
la République
, pour vous exprimer son soutien dans ces douloureuses circonstances, que
personne n’a le droit de piétiner la population de Aïn Melh, ni d’affecter
sa dignité, et l’auteur de cette réflexion sera sévèrement
sanctionné. » Au terme de cette réunion, il a été décidé la
libération de tous les détenus et la mise à disposition de 100 postes de
préemploi pour les universitaires de la commune, l’affectation de quatre
minibus et un bus, l’octroi de microcrédits pour les activités familiales.
Comme mesure d’apaisement d’une situation qui demeure malgré tout
explosive, 34 détenus, parmi lesquels 10 mineurs, ont été libérés en
présence des deux ministres. Des mesures conservatoires ont été prises à l’encontre
des policiers incriminés qui ont été réaffectés à la sûreté de la
wilaya. Selon le chef de sûreté de wilaya, l’auteur de l’acte ayant
entraîné la mort de l’enfant n’a pas été identifié, et le sera en terme
de l’enquête diligentée par le parquet près la cour de M’sila. « Il
faut dire que le pire a été évité, nous dira le chef du secteur
opérationnel qui était sur les lieux lors de la prise d’assaut par les
émeutiers du siège de la sûreté, lesquels n’ont pas pu défoncer la
chambre de l’armement et s’emparer des armes et des munitions qui s’y
trouvaient, sinon ça aurait été la catastrophe. » La famille de la
victime qui semble accepter le destin a reçu les deux ministres qui ont
présenté aux membres de cette famille les condoléances du président de
la République.
Ghellab S.