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Violentes
émeutes dans la commune d'Asfour
Un mort et deux blessés graves à El Tarf
Daoud
Allam
20-06-2004
De
violentes émeutes ont eu lieu, hier matin, dans la commune d'Asfour, à
Les émeutiers, 500 à 600 personnes, se sont attaqués au siège de l'APC
qu'ils ont saccagé et brûlé complètement un magasin où étaient stockés
des fanions, des drapeaux et des bidons de peinture.
Dans l'incendie, un jeune de 20 ans, Salami Hamouda, a trouvé la mort par
asphyxie. Il est à déplorer une dizaine de blessés dont deux parmi les
éléments de
La population est unanime à dénoncer le travail de la commission
d'attribution, laquelle est accusée de parti pris flagrant vis-à-vis de
certains barons de la région.
Daoud Allam
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=25492
Actualité (Edition du 22/6/2004)
Les émeutes ont repris hier après-midi
Tension sur Asfour
Par A. Allia Lu (1966 fois)
Vers treize heures, les manifestants, en majorité des jeunes, ont
tenté de réinvestir le siège de l’APC après l’enterrement du jeune
Sellami, décédé lors des affrontements de dimanche dernier.
Adossée au flanc du mont Bouabed, la petite commune d’Asfour,
distante d’une cinquantaine de km de la wilaya d’El-Tarf, dont elle dépend
administrativement, donne l’impression d’une agglomération paisible. L’impression
seulement car elle a été le théâtre, dimanche dernier, d’une émeute
populaire qui a coûté la vie à un jeune habitant âgé d’à peine 19 ans.
L’affichage d’une liste d’attribution de 59 logements sociaux a été à l’origine
du mécontentement populaire, qui s’est soldé par la mise à sac du siège de
l’APC et la destruction de deux véhicules utilitaires qui y étaient
stationnés. La jeune Sellami Hemaïda, qui se trouvait coincé dans le magasin
de la commune en proie aux flammes, a péri asphyxié.
Deux autres jeunes gens du même âge s’en sont tirés miraculeusement, le
premier avec des brûlures sans gravité, alors que le second est toujours en
observation au niveau du service de réanimation de l’hôpital Ibn- Sina d’Annaba.
Hier, dans la mi-journée, un début d’émeute s’est produit aux alentours
du siège de l’APC alors que la foule nombreuse, qui avait accompagné la
dépouille du jeune Sellami, revenait du cimetière d’Asfour.
Plusieurs dizaines de jeunes manifestants en colère ont tenté de pénétrer de
nouveau dans l’enceinte de la mairie mais en ont été empêchés par les
éléments du groupement d’intervention rapide (GIR) El-Hadjar, cantonnés sur
les lieux, depuis la veille. Frustrés, les manifestants se sont alors
déplacés à la sortie du village pour dresser des barrages de pierres et de
troncs d’arbres enflammés, interdisant ainsi toute circulation automobile sur
ce tronçon du CW144 qui relie Asfour à Ben-M’hidi.
Approchés, les jeunes crient leur amertume contre les élus locaux et
particulièrement contre le P/APC qui représente à leurs yeux une Algérie
dont ils ne veulent, de toute évidence, plus. “Cela fait 20 ans qu’il
siège dans cette APC et il n’a jamais rien fait pour la population. Pas de
travail, pas de logements, ni rien qui nous donne le moindre espoir pour le
futur...”, assène ce jeune d’une voix courroucée. “Il faut qu’ils
partent parce qu’ils n’ont pas compris qu’ils ont affaire à la
génération de la démocratie maintenant. Ils ne peuvent plus nous rouler dans
la farine comme ils l’ont fait pour nos parents...”, enchaîne un autre qui
précise que l’affaire des logements n’est pas la raison véritable des
émeutes et que la population a manifesté pour l’amélioration de toutes les
conditions de vie des gens de la région.
Le président d’APC, que nous avons rencontré dans ce qui lui reste de
bureau, était apparemment éprouvé par les évènements. Il nous raconte que
des manifestants munis d’armes blanches ont voulu attenter à sa vie et qu’il
n’a dû son salut qu’à l’intervention des gendarmes. “J’ai été
surpris par la tournure de la situation. Je ne comprenais même pas que l’on
me reprochait, la liste de bénéficiaires des logements sociaux qui a
été élaborée par tous les représentants légaux de la société civile en
toute transparence”.
L’inconnu qui se revendique en tant qu’élu indépendant après avoir
assumé la responsabilité sous les couleurs FLN en 1990 et RND ensuite. Pour
lui, cette commune de 12 000 âmes souffrent d’un isolement relatif par
rapport aux wilayas d’El-Tarf et d’Annaba qui la cernent. “Que peut-ont
faire avec 59 logements quand on a quelque 900 demandes à satisfaire dont 400
formulées par les habitants des baraques qui enlaidissent Asfour. Pour ce qui
est du reste, il n’y a pas d’autres débouchés que l’agriculture pour les
milliers de jeunes qui attendent des emplois faute de ne pouvoir en trouver à
Annaba et ailleurs”, déclare-t-il comme pour dire son impuissance à gérer
les affaires dont il a la charge.
Il n’hésite pas à affirmer que la réaction de la population a été
sciemment provoquée par un de ses rivaux directs, un industriel de la région
qui aurait soudoyé des agitateurs dans le seul but de le déloger.
Un argument que dément la rue, encore en proie à une fièvre indescriptible
jusqu’à hier 16 heures, bien après que les gendarmes eurent forcé les
manifestants à libérer la chaussée. Le pire reste à craindre dans les heures
à venir avec le regroupement des jeunes émeutiers notamment.
A. A.