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Liberté, 04-05-31

Suite à une distribution de logements contestée
Émeutes à Tolga
Par MOHAMED MEHDI Lu (960 fois)

hier, en début d’après-midi, dans cette petite localité de Biskra

Une vive tension a caractérisé, hier, durant toute la matinée, la ville de Tolga, située à 30 km à l’ouest de Biskra. Des centaines de citoyens se sont regroupés devant le siège de l’APC pour crier leur mécontentement et dénoncer “l’injustice sociale” dont ils se disent être victimes. Le mécontentement, qui a vite viré à l’émeute, a été  provoqué par la très contestée liste des bénéficiaires des 140 logements sociaux. Selon des informations qui nous sont parvenues, les émeutiers ont érigé des barricades à l’aide de pneus enflammés sur la route reliant Tolga à Foughala. Ensuite, les protestataires, en majorité des chefs de famille désœuvrés, se sont attaqués à quelques édifices publics. Ils ont lancé des projectiles en direction des sièges de la daïra et du tribunal, faisant voler en éclats les vitres, tandis que le siège de l’APC a été carrément saccagé. Les émeutiers ont également incendié le véhicule d’un vice-président et des voitures ont été ciblées par des jets de pierres. Les services de sécurité ont dû recourir aux bombes lacrymogènes pour disperser la foule révoltée. Dans l’après-midi d’hier, le calme est certes revenu dans cette paisible ville, mais dans l’après-midi, l’atmosphère demeurait toujours tendue. D’ailleurs, au moment où nous mettons sous presse, le siège de l’APC de Tolga est toujours encerclé par les forces de l’ordre formant un cordon de sécurité.
Cette étincelle, qui a jailli au sud du pays, confirme, on ne peut mieux, le désarroi des populations face à des autorités locales incapables de prendre en charge leurs préoccupations
 Elle confirme également l’opacité et le clientélisme qui caractérisent la distribution des avantages sociaux. Dans ces contrées de l’Algérie profonde où l’édile s’érige en “sherif” qui a droit de vie et de mort sur les administrés. En l’occurrence, les manifestations de rue deviennent l’unique “exutoire” en l’absence d’autres voies de recours.

M. M