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Actualité (Edition du 26/4/2004)

Émeutes et manifestations dans plusieurs communes de la wilaya
Aïn Defla sous haute tension
Par Yazid B. Lu (139 fois)

Pas moins de 5 communes, situées à    l’est du chef-lieu de wilaya, ont été le théâtre d’un mouvement de contestation par des citoyens en quête de tout. Il s’agit des localités de Birbouche, Oued Djemaâ, Khemis Miliana, Tacheta. D’ailleurs, la commune de Khemis Miliana, ville cosmopolite, peuplée d’environ 80 000 habitants, a été assiégée durant 3 heures par pas moins de 250 jeunes et moins jeunes en signe de protestation contre la gestion qui, selon eux, a engendré des problèmes explosifs.
Cette même APC a vécu, durant le mois de janvier dernier, de graves protestations par la population du douar Adja qui a bloqué la RN 14 reliant Khemis Miliana à Tissemsilt durant 8 heures, à cause de manque du réseau d’assainissement et l’absence d’une école fondamentale.
Le même scénario a été observé, la semaine dernière, au niveau de la commune de Oued Djemaâ située à la limite de la wilaya de Médéa. Les contestataires ayant verrouillé les locaux de l’APC pendant 48 heures ont exigé une commission d’enquête d’en haut pour faire toute la lumière sur les projets octroyés dans le cadre de la relance économique.
Birbouche, une pauvre localité de 4 000 habitants, située dans la daïra de Djendel, a été saccagée (siège) par des manifestants à moins de quelques heures de la fin de l’opération du dépouillement, ayant exprimé leur colère à l’égard de l’administration qui n’a pas fait montre de transparence, notamment dans l’encadrement de l’élection présidentielle. Une partie du siège de l’APC a été incendiée par des riverains en délire.
À El-Hoceïnia, une bagarre rangée a eu lieu dans le bureau du maire, samedi dernier, entre le maire et son 2e vice-président qui a exigé des comptes sur la gestion de la localité jugée catastrophique selon lui. Le P/APC, et devant le témoignage de plusieurs fonctionnaires s’en est sorti avec de graves blessures. Le mis en cause a été entendu par le procureur de la République du tribunal de Khemis Miliana.
L’affaire a été renvoyée en délibéré, le 18 du mois prochain. Devant ce grave dérapage, des citoyens, chauffés à blanc par les protagonistes, ont failli fermer les locaux de l’APC.
Devant cette situation dramatique, le wali de Aïn Defla, M. Adli A., a diligenté une enquête sur les lieux, et ce, dans l’attente du rapport de la DRAG. À Tacheta, commune située à l’extrême nord de la wilaya (Tipasa), les habitants qui revendiquaient l’amélioration du cadre de vie et de l’emploi, ont fermé les locaux de l’APC pendant une heure. Il faut savoir qu’en dépit de toutes les promesses données jusque-là par l’administration, les contestataires ne voient rien venir et réclament les mêmes revendications, signe révélateur d’une société vivant mille et un malheurs.
Pour un spécialiste en la matière (politologue), au rythme où vont les choses, seule la dissolution des APC peut être la solution.

Y. B.

Des citoyens en colère bloquent la RN 4 À Miliana
24h après, la situation empire
24 heures après les manifestations qu’a connues Khemis Miliana, organisées par des citoyens pour dénoncer la hogra et la mauvaise gestion, plusieurs émeutiers ont bloqué, hier, 2 heures durant, la RN 4 aux environs de midi. Cet état des lieux a engendré un bouchon qui dépassait les 2 km , ce qui a désappointé les usagers. En dépit des pourparlers repris entre les manifestants et les forces de sécurité, la RN 4 n’était toujours pas libérée à l’heure où nous mettions sous presse.

Y. B.

 

http://80.88.0.237/editarchive.php?lejour=27&lemois=4&annee=2004&id=23407

Actualité (Edition du 27/4/2004)

Plusieurs localités du pays connaissent des mouvements de protestation
Le printemps de la colère
Par
Karim Kebir Lu (374 fois)

Depuis quelques jours, un vent de colère souffle sur plusieurs localités du pays. À l’origine du mécontentement des citoyens, des problèmes multiples qui attendent depuis des mois, voir des années, d’être résolus.
L’
espoir qui accompagne les promesses cède ainsi le pas devant la désillusion. Avant-hier encore, c’est à la petite localité de Blaâdia, située à mi-chemin entre Khemis el-khechna et Rouiba, dans la banlieue est d’Alger, de sortir de l’anonymat. Les citoyens qui ont bloqué le chemin de wilaya à l’aide de troncs d’arbres et de pneus ont revendiqué des arrêtés de lots de terrain dont ils ont bénéficié, outre la deuxième tranche des indemnités du séisme du 21 mai comme promises par les autorités.
À Khemis Miliana, dans la wilaya de Aïn Defla, plusieurs jeunes se sont rassemblés devant le siège de l’APC pour exiger le départ des élus et le droit à l’emploi.
Selon nos correspondants, un groupe de jeunes a même réussi à fermer pendant quelque temps la RN 4 qui mène vers Alger.
Lassés par les promesses, ces jeunes sont allés jusqu’à refuser la présence du chef de daïra et un responsable de wilaya venus pour tenter d’engager le dialogue avec les contestataires. Dans la commune de Hassanas, à 17 km à l’est du chef-lieu de la wilaya de Saïda, dont le taux de chômage dépasse les 42%, plus de 150 chômeurs ont protesté, avant-hier, devant le siège de l’APC pour exprimer leur mécontentement face à ce qui est perçu comme de l’exclusion.
À se fier aux écrits de la presse, ces chômeurs n’ont pas apprécié le mode de recrutement au sein du complexe de la cimenterie établi sur le territoire de la commune. Le week-end dernier, à Ouargla, des jeunes ont, encore une fois, investi la rue pour protester contre une décision des autorités, lesquelles ont octroyé des postes d’emploi à des jeunes “venus d’ailleurs” pour reprendre le jargon usité par les protestataires. Une pratique dont il est sans doute utile de rappeler qu’elle est à l’origine des émeutes qui avaient éclaté dans la même wilaya à la veille de la visite du président Bouteflika en février dernier. En dépit des promesses des autorités et des mesures décidées par Ahmed Ouyahia, les choses ne semblent pas outre mesure avoir évolué.
Samedi, à la sortie est de la ville de Tiaret, les habitants de la cité Ettefah ont bloqué la route qui mène vers Aïn Bouchekif, en guise de protestation contre, à leurs yeux, la mauvaise gestion du foncier, alors que dans la commune d’El-Guedid à 70 km à l’ouest de Djelfa, plusieurs dizaines de jeunes ont barricadé les principaux axes routiers de la ville pour protester contre l’annulation d’un projet de réalisation d’un lycée dont devait bénéficier la commune. Dans la même journée, plus de 400 citoyens habitant plusieurs localités reculées de la wilaya de Aïn Defla se sont regroupés devant le siège de la wilaya pour réclamer la restitution de leurs armes.
En fin de semaine, à un jet de pierre d’Alger, exactement dans la daïra de Baraki, des émeutes ont éclaté entre les forces de l’ordre et les résidents de la cité Diar El- Baraka, sommés de quitter leur maison pour rejoindre des chalets. D’autres communes dans les wilayas de Laghouat et Bordj Bou-Arréridj ont vécu également des mouvements de protestation similaires. S’il va sans dire que cette vague de contestation est circonscrite dans des communes, pour la plupart enclavées, il n’en demeure pas moins que la “séquentialité” et l’effet boule de neige traduisent immanquablement la “démocratisation” de la mal-vie. C’est dire que d’autres mouvements de protestation ne sont pas à exclure.

K. K.

 

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Le Jeune Indépendant

édition 1826 du jeudi 29 avril 2004

Emeutes à Saïda : La commune de Hassasna s’embrase
par F. Sid-Ahmed

Des dizaines de blessés, une maison et une voiture incendiées, des pneus enflammés, des routes barrées, c’est le bilan provisoire de l’affrontement qui a eu lieu mardi entre les forces de l’ordre et les citoyens de la commune de Hassasna, localité située à 18 km de Saïda. 

En effet, cette commune, qui a payé un lourd tribut lors de la décennie sanglante, connaît ces jours-ci une effervescence à cause des «problèmes liés au chômage et à la hogra». Les habitants de cette commune ont perdu toute notion de «patience» et ont pris la décision de mettre un terme, à leur manière, à leur calvaire qui ne cesse de les affecter. 

Hassasna est une commune qui ne compte qu’une cimenterie depuis les années 1970 et ses habitants n’arrivent plus à sortir du marasme du chômage. Au cours de la semaine dernière, des citoyens ont bloqué la route qui mène vers la cimenterie, des pneus ont été enflammés contraignant les chauffeurs des semi-remorques venant d’autres régions à rebrousser chemin. 

La population a décidé de reprendre le mouvement de protestation dimanche passé. En effet, les citoyens avaient implanté une grande tente devant le siège de l’APC où des dizaines d’entre eux ont observé un sit-in. Ils exigent le départ immédiat du secrétaire général de l’APC, depuis plus de 20 ans à ce poste, ainsi que celui du directeur des ressources humaines de la cimenterie. 

Ce dernier, selon un fils de chahid, Abidi Lahcène, révoqué illégalement et réhabilité par la justice, n’a pas voulu obtempérer au jugement du tribunal de Saïda. On lui reproche aussi le fait d’avoir recruté des personnes étrangères à la commune. 

La première journée de protestation devant l’APC, s’est déroulée dans le calme. Ce qui n’était pas le cas du 2e jour, lundi, plus agité et qui a vu les protestataires entrer en conflit avec les services de l’ordre. Un véritable affrontement s’est déclenché entre la population et les agents de l’ordre à partir de 16 heures et plusieurs personnes ont été blessées dans les deux camps. 

La maison et la voiture du secrétaire général de l’APC ont été complètement incendiées, les routes ont été barrées et les automobilistes ont été contraints d’emprunter d’autres chemins. Les blessés, dont des enfants, apprend-on par le biais d’un citoyen, ont été évacués vers le secteur sanitaire de Hassasna. 

Des ambulances de l’hôpital de Saïda ont été dépêchées sur les lieux pour apporter les premiers soins aux blessés. Hier matin, un renfort des services de sécurité s’est dirigé vers la commune de Hassasna. Le wali et le P/APW se sont déplacés sur les lieux pour calmer les esprits. 

Pendant la nuit de mardi, une délégation représentant les protestataires a été reçue au siège de la wilaya. Aucune information n’a filtré sur cette rencontre. F. S.-A.