Note : l’article récapitulatif des manifestations du 1er Mai, de Channel New Asia, ne parle pas de la Suisse.

 

http://www.24heures.ch/home/journal/societe/index.php?Page_ID=6449&art_id=36622&Rubrique=Societe

ZURICH 

1er MAI / (3/05/2004)

Les manifs attirent des casseurs en culottes courtes

Comme chaque année, le 1er Mai a viré à l’émeute sous l’impulsion des Black Blocks. La police a affiné sa stratégie face à des activistes qui séduisent les ados.

Un gamin, menottes aux poignets. Parmi les personnes interpellées, 29 avaient moins de 15 ans.

Pascal Frautschi

LES FAITS
A Zurich, c’est devenu une tradition. Chaque 1er Mai,
la Fête du travail vire à l’émeute. Fait marquant cette année, les casseurs sont de plus en plus jeunes. En revanche, les dégâts sont moins importants. D’après les premières estimations, le bilan de la casse se chiffre à quelque 100 000 francs. Quatre personnes, dont deux policiers, ont été blessées, et 257 manifestants arrêtés.


La journée avait pourtant commencé dans une ambiance bon enfant. Le traditionnel cortège du 1er Mai défile, avec à sa tête des mouvements de solidarité aux sans-papiers. Au milieu se trouve un groupe de Black Blocks en partie cagoulés, mais pour l’instant pacifiques. Sur le parcours, en particulier le long de la célèbre Bahnhofstrasse, la plupart des commerces ont le rideau de fer abaissé.

Vers midi, la manifestation arrive à l’Helvetiaplatz, dans le quartier populaire du Kreis 4, où se dresse une scène pour les discours et les concerts. Immédiatement, un groupe de jeunes bien organisés, le «Bloc révolutionnaire», emmené par quelques activistes notoires de 40 à 50 ans, visages découverts, se prépare pour la manifestation illégale, la fameuse «Nachdemo». Suivant un camion équipé de haut-parleurs vociférant des slogans anticapitalistes, près de 200 Black Blocks cagoulés et munis de barres prennent alors la direction de leurs cibles annoncées, le siège d’Economie suisse et celui de
la Chambre internationale de commerce, au centre-ville. Mais bientôt apparaît un cordon de policiers anti-émeute qui empêche la traversée de la rivière Sihl. En quelques instants, toutes les rues adjacentes sont bloquées par les forces de l’ordre.

Resserrant petit à petit l’étau, tout en filtrant habilement les éléments les plus passifs, la police municipale, secondée par la police cantonale, parvient à isoler le noyau dur de la masse. «C’est une stratégie que nous avons déjà éprouvée en 2003, et qui consiste à empêcher l’escalade en neutralisant d’emblée les autonomes d’extrême gauche, mais en évitant les provocations», explique Marco Cortesi. Les premières arrestations ont lieu dès 13 heures, avec une certaine violence.

A l’aide de véhicules équipés de grillages, les policiers forment une sorte de cage autour d’une cinquantaine de Black Blocks. Ceux-ci se retrouvent alors pris au piège, et les policiers n’ont plus qu’à les embarquer au compte-gouttes dans des «paniers à salade». Si certains résistent pour la forme, d’autres se laissent emmener avec le sourire aux lèvres, exhibant, non sans fierté, leurs poignets menottés. «Plus de la moitié des personnes que nous avons interpellées ont moins de 18 ans», s’étonne le porte-parole de la police zurichoise, Marco Cortesi. «Parmi elles se trouvent même 29 jeunes de moins de 15 ans!» Une heure durant, la foule environnante regarde ce «spectacle» qui se déroule dans un calme relatif. «Pour moi, c’est un peu du folklore, commente un badaud zurichois. C’est devenu une sorte de rituel, autant pour les manifestants que pour les policiers.»

Combats de rue

Vers 15 heures, la plupart des activistes arrêtés, la manif illégale semble arriver à son épilogue. Mais à quelques rues de là, les choses ne font que commencer. A
la Bäckerstrasse , les forces de l’ordre sont prises à partie par un groupe disparate de jeunes casseurs. Aux jets de pierres et de bouteilles, les policiers répliquent à grands renforts de gaz lacrymogènes, de canons à eau et de balles en caoutchouc. Quatre voitures sont saccagées, des vitrines brisées et des bennes à ordures incendiées. Par moments, les affrontements dégénèrent en véritables combats de rue. Les échauffourées se prolongeront pendant plusieurs heures, la tension retombant finalement aux alentours de 19 heures.

ANTOINE GROSJEAN

 

 

1er Mai: cortège du matin, ...


Malgré les enjeux des prochaines votations, les Lausannois n’ont pas été très nombreux à descendre dans la rue. 	Chris BlaserSOLIDARITÉ
A peine 500 personnes ont défilé dans les rues de Lausanne, dans le calme et une grisaille à l’image du ciel. Manifestations aussi à Yverdon, à Nyon et à Vevey.

«Debout! Les damnés de la terre, debout! les forçats de la faim, la raison tonne en son cratère, c’est l’irruption de la fin.» Oui, L’internationale fait toujours partie des rites du 1er Mai. Non, les prolétaires ne se pressent plus au cortège. Malgré les enjeux sociaux des votations fédérales du 16 mai, AVS, Paquet fiscal, les Lausannois ont en grande partie snobé le cortège du 1er Mai. Certes Mme Zamora, MM Schilt et Tosato représentaient la Municipalité , Mme Huguenin, MM Zisyadis et Béguelin les élus fédéraux, les figures de la gauche locale s’étaient levées pour battre de leurs semelles le pavé. Mais en dehors des cadres et autres permanents syndicaux, les travailleurs étaient peu représentés.

Cinq cents personnes (à tout casser) ont défilé, de la rue de
la Borde à l’esplanade de Montbenon, dans le calme et une grisaille à l’image du ciel, formant un cortège lent et effilé. Heureusement, la petite fanfare loufoque Traction à vent ne s’est pas économisée pour balancer ses rythmes entraînants. Autrement, des banderoles, bien sûr et des slogans. Sages et peu imaginatives pour les premières, du genre «En mouvement contre l’insécurité sociale» (Union syndicale de Lausanne), ou encore «Metalcolor en grève» ( FTMH). «Soutenez les travailleurs, rejoignez les syndicats», a-t-on entendu scander, ou «64 ans pour la retraite, ce n’est pas trop tôt», et par les mêmes féministes: «Les femmes sont rouges, rouges de colère contre les politiques antisociales».

Souvenir du G8

Dans cette foule lente, qui a fait un peu attendre les bus rue Neuve, il y avait aussi un bambin qui arborait un drapeau rouge plus grand que lui et estampillé NO WAR. Au croisement de la rue de l’Ale, fourmillante de passantes et de passants en chasse consumériste, le cortège s’est un peu coloré de jalousie. Quelques jeunes alternatifs portaient en bière une caisse (un carton?): ils commémoraient le premier anniversaire de la mort de la vitrine du Lausanne-Palace. Il y a un an, on s’en souvient, dans une ambiance électrifiée par le G8, l’hôtel lausannois avait été pris pour cible. Et un tract sous forme d’avis mortuaire de poser la question. «Cette année on enterre une vitre et un pot de fleurs... L’année prochaine le travail et l’argent-roi?»

Des militants de
la Coordination suisse du chanvre distribuaient des papillons sur lesquels était agrafé un petit sachet de graines, décrétées pauvres en THC (substance psychoactive). D’autres se dépêchaient de les enfouir dans des bacs ou des parterres de fleurs. On connaîtra peut-être à l’automne la véritable qualité de cette herbe indigène.

Sur la place des frères Cingria, à Montbenon, quelques cantines étaient dressées. Entre bière, vin rouge et thé, on y trouvait de la raclette PS, de la porcheta umbra de
la Colonie libre italienne ou du fli (pâte salée) du Kosovo. Mais avant la bouche, les oreilles. Une employée de Mayer et Soutter SA, l’entreprise renannaise de reliure en faillite, a parlé la première, suivie, très laconiquement, d’un gréviste de Metalcolor à Forel. Le Municipal Oscar Tosato a commencé par saluer l’ouverture de l’Europe à 25, avant de clamer fort les trois «non» à glisser dans l’urne ou l’enveloppe des votations du 16 mai prochain. Le dernier à parler, un squatter imbibé de bière, a hurlé sa haine, traitant ville, canton et Blocher du célèbre mot de Cambronne.

MICHEL RIME

Malgré les enjeux des prochaines votations, les Lausannois n’ont pas été très nombreux à descendre dans la rue. 	Chris Blaser

 

 

 

 

 

 

Photo : Malgré les enjeux des prochaines votations, les Lausannois n’ont pas été très nombreux à descendre dans la rue. Chris Blaser

 

http://www.channelnewsasia.com/stories/afp_world/print/82753/1/.html

 

Workers, war protesters, Soviet nostalgics stage May Day demos

01 May 2004 2236 hrs (SST)

MOSCOW : Thousands rallied worldwide to the cause of social justice and protection for workers in International Labor Day marches that also drew in protests over the Iraq war and some nostalgia for Soviet-era Communism.

In northern
China , celebrations were marred by reports that 35 coal miners had died and 16 were missing in two accidents that underscored the dismal plight of many workers participating in the country's frenzied economic growth.

A gas explosion ripped through a mine in northern Shanxi province on Friday leaving 35 dead and one missing, while 15 miners were feared dead from a flood in an illegally operating mine in Inner Mongolia, officials and press reports said Saturday.

The accidents came as
China pledged to improve workers' rights by working with the UN's International Labor Organization (ILO), and a Hong Kong-based rights group warned that a total lack of independent workers' organizations was contributing to the appalling safety record in Chinese mines.

Before the accidents, both mines had intended to work through the week-long holiday to avoid costly safety procedures associated with restarting after vacations.

In
Sydney , where more than a thousand people joined a march to deliver a May Day message to Australian Prime Minister John Howard, organizers said workplace safety was a main theme in this year's May Day marches around the globe.

"We are seeking to place demands on employers and governments to make sure workplaces are safe," said Warren Smith of the Maritime Union.

Egyptian demonstrators demanding better pay and shouting anti-US and
Israel slogans were confronted by hundreds of police in riot gear, who used clubs to break up the Cairo gathering.

Turkish riot police also detained around 150 people who tried to hold a May Day march in
Istanbul and in Diyarbakir , the provincial capital of the mostly Kurdish southeast.

Political protest, mainly over the
Iraq war, mixed with pro-labor sentiment in other May Day events worldwide.

In
Japan , around 42,000 people demonstrated about planned pension system reform, while some 12,000 others gathered in a Tokyo park demanding the government withdraw its 550 troops from Iraq .

In
South Korea , around 20,000 workers, mostly members of the militant Korean Confederation of Trade Unions, gathered at a downtown Seoul park, demanding the government retract its promise to send more than 3,000 soldiers to Iraq .

"Don't send our boys to
Iraq ," they chanted, waving anti-war banners. Some sang peace songs.

About 5,000 people also marched in two separate rallies in
Athens with banners calling "Jobs not bombs" and "Peace for workers, no to war and profiteers."

In
France and Germany , May Day celebrations by trade unionists and leftist groups took place in the background of the European Union enlargement, also on May 1.

Thousands rallied in
Berlin at the landmark Brandenburg Gate, where the DGB trade union federation voiced its support for the EU enlargement with its giant "Our Europe -- Free, Equal and Just" banner.

At
midnight , the EU took on 10 new members, including eight former communist countries in its biggest enlargement ever.

Late Friday night, in what has become an annual May Day ritual with no obvious political links, hundreds of youths clashed with German police in
Berlin , but the violence was muted compared to that of recent years.

Some 60 officers were injured as bottles, stones and other objects were hurled at their ranks, which had been heavily bolstered in anticipation of riots. Police said they detained 111 youths.

In
Paris , the Christian CFTC trade union Saturday kicked off a raft of marches planned for the day, with a few thousand people rallying behind the theme of social justice within the new 25-member EU.

In
Thailand , 20,000 workers staged rallies in Bangkok to demand a hike in the basic wage and an end to the government's controversial privatization drive.

Other pro-worker protests took place throughout
Asia , including Bangladesh , the Philippines and Pakistan .

In
Russia , communists recalled Soviet-era slogans with a dose of nostalgia.

Several thousand of them marched in
Moscow to call for an end to the country's widespread privatization, with banners proclaiming "Bring back the Soviet Union and friendship between peoples" and "Selling off the land is a betrayal of the fatherland".

Organizers said they expected some 30,000 people to rally to the red flag of the communist party, for a march which used to be one of the high points of the Soviet year.

- AFP