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French-fried cars for New Year
A
firefighter tries to douse a car in Strasbourg.
(Christian Lutz, AP)
That was about 50 cars less than last year, and the vandalism was
confined to 112 specific areas - usually poorer districts where the loss of a
car or truck is a heavy financial penalty and can mean the loss of a job.
The ministry said at least 80 people had been detained for questioning
about the arson attacks, and added that the figure was likely to rise throughout
the day as investigations proceeded.
In the
But the local prefecture said two firefighters were attacked and injured
when they responded to one of the blazes, and a riot police officer was
seriously injured on the hand by a fire cracker.
The worst mob violence occurred in
Officials said 53 police were slightly injured.
In one of two major brawls, police used tear-gas to break up the
disturbance, and detained 46 people, police headquarters said.
On the Champs-Elysees in
Despite the localised violence, authorities said the New Year
celebrations were generally quieter and more lawful than in previous year, which
observers said may have been due to a heavily reinforced police presence in
expected hot-spots.
SÉCURITÉ
Après les incendies de la Saint-Sylvestre, l'Intérieur veut rediriger ses «grandes
oreilles» vers les quartiers sensibles
Réforme d'urgence aux renseignements généraux
Jean-Marc
Leclerc
[03 janvier 2004]
La réforme des Renseignements généraux
couvait. Cette fois, elle est brûlante. Les incidents de la nuit du 31 décembre,
même s'ils ont été un peu moins nombreux que l'an dernier, avec 324 voitures
incendiées dans une centaine de villes et de nombreux dégâts à Paris, ont,
en tout cas, convaincu les autorités qu'il fallait réagir.
Au programme: une nouvelle organisation
pour mieux voir et prévoir ce qui se passe dans les quartiers sensibles, mais
aussi dans les villes moyennes gagnées, au fil des ans, par les violences
urbaines. Le Figaro a pu avoir accès au canevas de cette restructuration
d'ampleur. Elle sera orchestrée par le successeur du commissaire Yves Bertrand,
actuel patron des RG, qui, après douze années passées à la tête de cette
direction, doit prendre ses fonctions d'inspecteur général de
l'administration, le 25 janvier. Hier, le choix du haut fonctionnaire appelé
à le remplacer n'était toujours pas arrêté. Cette nomination très politique
doit être entérinée par un décret présidentiel.
Première mesure symbolique: l'«échelle Bui Trong» devrait reprendre du
service. Lucienne Bui Trong est cet ex-commissaire des RG, normalienne, diplômée
de philosophie, qui avait créé un instrument d'évaluation des violences
urbaines unanimement salué par les professionnels de la sécurité. Elle avait
répertorié les actes de délinquance dans les quartiers, en les classant selon
une échelle de gravité à huit niveaux, du vandalisme à l'émeute. Pour peu
que chaque fonctionnaire recense régulièrement sur son secteur chaque dégradation
ou incident, l'outil obtenu fournit un indicateur précieux pour évaluer les
potentiels d'explosion dans les cités.
Lucienne Bui Trong en est sûre: son échelle
«est l'instrument de prévision par excellence». Il permet d'orienter les
efforts des services. Malheureusement, l'échelle Bui Trong a été supprimée
sous Lionel Jospin. Elle commençait à indiquer une dégradation de la délinquance
encore plus forte que ce que laissait entrevoir la statistique officielle. De 3
000 incidents en 1992, les RG avaient fini par recenser plus de 29 000 faits
significatifs en 1999. Et les renseignements étaient de mieux en mieux fournis
par les services territoriaux. Cette information jugée hier politiquement
incorrecte pourrait donc revenir en grâce. Yves Bertrand, qui ne pratique pas
la langue de bois, l'affirme au Figaro, en guise de testament policier: «L'échelle
Bui Trong est un remarquable thermomètre qu'il faut réhabiliter.»
La réforme va plus loin. Comme l'affirme le commissaire Bertrand, «les
violences urbaines ne sont plus l'apanage des grandes villes, elles se diffusent
aujourd'hui jusque dans les villes moyennes, voire dans les petites villes».
Les RG doivent donc, selon lui, «parfaire leur implantation locale, en élargissant
leur réseau de correspondants». Le projet en cours va notamment consister à
former davantage de jeunes gardiens de la paix, bien de leur temps et habillés
en civil, qui seront immergés dans les quartiers des villes jusque-là épargnées
par la délinquance juvénile. «Ce n'est pas le flic de cinquante ans en
costume-cravate, quelles que soient ses qualités, qui se trouve en effet le
mieux placé pour livrer des tuyaux sur les bandes», reconnaît un commissaire
des RG, Place Beauvau.
Yves Bertrand met toutefois en garde: «Relancer l'action des RG sur les
violences urbaines est une bonne chose, dit-il, à condition de ne pas oublier
que nos fonctionnaires sont aussi là pour décoder des mouvements sociaux et
des menaces de toute nature.» Ce vieux renard ajoute: «Aux RG, la qualité des
renseignements fournis n'est pas fonction des horaires de service, mais dépend
plutôt d'une certaine liberté dans l'exécution des missions.» En clair: les
RG veulent bien participer, mais ils n'entendent pas devenir de simples
traqueurs de bandes soumis au même régime que celui des hommes de la sécurité
publique.
Dans le cadre de la «culture d'évaluation» voulue par le ministre de l'Intérieur,
Nicolas Sarkozy, parallèlement à cette réforme des RG, dès le début de
l'année, une dizaine de quartiers sensibles, à des degrés divers, devraient
être choisis comme zones tests. L'objectif serait d'y concentrer tous les
moyens possibles, aussi bien policiers que judiciaires et sociaux, pour faire la
démonstration que la pacification d'un quartier est possible par une approche
globale.
Mais la réforme des RG ne se cantonne
pas à un renforcement de son implication dans la lutte contre les violences
urbaines ou contre l'économie souterraine. D'autres axes se profilent. D'abord,
les RG devraient abandonner définitivement, dans les mois qui viennent, leur
travail de prévision électorale. C'est la suite logique de la décision prise
par Charles Pasqua en 1994 de supprimer la surveillance des partis. En 1997,
Jean-Pierre Chevènement avait d'ailleurs poursuivi dans cette voie, en démantelant
l'Office central de sondage et de statistiques des RG.
Dans le cadre du rapprochement avec la DST, Yves Bertrand a remis un rapport, en
date du 3 novembre, dans lequel il préconise une «mutualisation de
certaines missions et de certains moyens» des deux maisons respectives. Il
propose notamment la création d'un centre de formation commun au renseignement.
A ce jour, seuls quelques modules ont été mis en place dans le centre de
formation de la police nationale de Gif-sur-Yvette (Essonne).
De nouvelles synergies sont également
à prévoir, avec le partage de fichiers, de moyens techniques d'analyse
informatique et d'outils électroniques servant aux enquêtes. La documentation
des deux directions pourrait aussi être mise en commun dans quelques secteurs.
Depuis longtemps, la DST se montre également désireuse de profiter du maillage
territorial des RG qui disposent, selon les départements, d'une dizaine à une
centaine de fonctionnaires locaux. Ces relais lui seraient précieux notamment
dans ses enquêtes sur les réseaux islamistes, puisque les deux directions se
partagent la matière. La DST pourrait obtenir satisfaction sur ce point.
Le renforcement de la coopération antiterroriste reste en tout état de cause
une préoccupation importante au ministère de l'Intérieur. De source bien
informée, elle se serait «relâchée» depuis quelques années. Il arrive même
encore que des fonctionnaires des RG et de la DST filent et planquent les mêmes
individus.
A en juger par les projets en cours, le
spectre de la fusion entre ces grandes directions du renseignement s'écarte. La
logique serait plutôt d'éviter les doubles emplois.